Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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de l'Écu de France. Faire venir l'hôtesse pour compter.

Table d'hôte, Table servie à heure fixe, dans une hôtellerie ou ailleurs, et où l'on peut aller manger moyennant un prix réglé. Vivre à table d'hôte. Manger à table d'hôte. Tenir table d'hôte.

Prov. et fig., Qui compte sans son hôte, compte deux fois, On se trompe ordinairement quand on compte sans celui qui a intérêt à l'affaire, quand on espère ou qu'on promet une chose qui ne dépend pas absolument de soi. On dit quelquefois, simplement, Compter sans son hôte. Le pauvre diable avait compté sans son hôte.

Prov. et fig., Il est l'hôte et l'hôtellerie, se dit D'un homme qui fait presque en même temps toutes sortes de fonctions dans une maison, qui se mêle de toutes sortes d'affaires.

HÔTE se dit également de Celui qui vient manger dans un cabaret, ou loger dans une hôtellerie, dans une auberge, etc. Avoir dans sa maison des hôtes exigeants, fâcheux, désagréables.

Il se dit pareillement, tant de Celui qui loue à quelqu'un une portion de sa maison, que de Celui qui la tient à loyer. Dans la première acception, on dit, L'hôte est tenu des grosses réparations; et dans la seconde, Ce propriétaire a chez lui des hôtes commodes, incommodes. Ces deux sens ont vieilli: on dit, Propriétaire et Locataire.

HÔTE se dit aussi de Toute personne qui donne l'hospitalité, qui héberge, qui traite quelqu'un sans rétribution et par humanité, par amitié, par bienveillance; et aussi de Celui qui est reçu, traité de cette manière. Nous remerciâmes notre hôte du bon accueil qu'il nous avait fait. J'ai dans ma maison des hôtes fort aimables. Un hôte importun. Régaler ses hôtes.

Fam., Il n'y en a point de plus foulé que l'hôte, se dit en parlant De certaines parties de plaisir où chacun porte son plat pour aller souper chez quelqu'un de la société.

Prov., Bon visage d'hôte, Bon accueil de celui qui donne à manger chez lui.

HÔTE se dit quelquefois, par extension et familièrement, Des animaux qui fréquentent, qui habitent ordinairement la demeure de l'homme. Les rats sont des hôtes fort incommodes.

Il se dit, figurément et poétiquement, pour Habitant. Les hôtes des bois, Les animaux qui y font leur demeure.

HÔTEL s. m. Grande maison, demeure somptueuse d'une personne de qualité, d'un personnage éminent, d'un riche particulier. L'hôtel du duc de... L'hôtel du président de la chambre des députés. Avoir un hôtel. Acheter, louer un hôtel. La cour d'un hôtel. Les domestiques d'un hôtel.

Il se disait autrefois, absolument, de La maison du roi. Grand prévôt de l'hôtel. Maître des requêtes de l'hôtel. Il eut un procès aux requêtes de l'hôtel. Il avait ses causes commises aux requêtes de l'hôtel.

Il se dit pareillement, en style de Pratique et dans les procès-verbaux, de La demeure d'un conseiller ou d'un autre officier de justice.

Hôtel abbatial, se disait autrefois, dans certains actes, de La maison destinée au logement de l'abbé.

Maître d'hôtel, Officier préposé pour avoir soin de ce qui regarde la table d'un prince, d'un grand seigneur, ou de riches particuliers, et qui sert ou fait servir sur table. Premier maître d'hôtel du roi, de la reine. Maître d'hôtel ordinaire du roi, de chez le roi. Maître d'hôtel de quartier. Il acheta une charge de maître d'hôtel chez le roi. Il envoya son maître d'hôtel pour faire préparer le dîner. En parlant Du premier maître d'hôtel du roi, on dit, Le premier maître de l'hôtel.

HÔTEL se dit aussi de Certains grands édifices destinés à des établissements publics. L'hôtel du ministère des finances. L'hôtel des Monnaies. L'hôtel des Invalides.

Hôtel-Dieu. Nom donné à l'hôpital principal de plusieurs villes. Administrateur de l'Hôtel-Dieu. Chirurgien, médecin, aumônier de l'Hôtel-Dieu. Religieuse de l'Hôtel-Dieu. Il est malade à l'Hôtel-Dieu. Tous les Hôtels-Dieu du royaume.

Hôtel de ville, L'hôtel, la maison où siége l'autorité municipale. Aller à l'hôtel de ville.

HÔTEL se dit encore d'Une grande maison garnie. L'hôtel de Venise. L'hôtel d'Angleterre. Venez me voir à mon hôtel. Il loge à l'hôtel de Lyon. Tenir un hôtel, un hôtel garni. Le maître d'un hôtel.

HÔTELIER, IÈRE. s. Celui, celle qui tient hôtellerie. Un bon hôtelier.

Il se dit particulièrement, dans quelques abbayes, d'Un religieux chargé de recevoir et de nourrir les hôtes, les passagers.

HÔTELLERIE s. f. Maison où les voyageurs et les passants sont logés et nourris pour leur argent. Grande hôtellerie. Être logé à l'hôtellerie. Il est allé descendre à cette hôtellerie.

Il se dit particulièrement, dans les grosses abbayes, Du corps de logis destiné à recevoir les étrangers.

HOTTE s. f. (H s'aspire.) Sorte de panier qui est ordinairement d'osier, et qu'on met sur le dos avec des bretelles, pour porter diverses choses. Hotte à porter de la terre, à porter du pain, à porter de la viande. Porter du linge dans une hotte. Porter la hotte. La hotte d'un chiffonnier.

Hotte poissée, Hotte enduite de poix, qui sert pour porter le vin du pressoir dans les tonneaux.

Hotte de cheminée, La pente du tuyau de cheminée en forme de hotte renversée, depuis la barre jusqu'au haut du plancher.

HOTTÉE s. f. (H s'aspire.) Plein une hotte. Hottée de terre. Hottée de pain. Hottée de fruits. Hottée de vin.

HOTTEUR, EUSE. s. (H s'aspire.) Celui, celle qui porte la hotte. En vendanges, le hotteur gagne le double des coupeurs. Il y a cent hotteurs qui portent tous les jours de la terre dans son jardin. Les hotteuses de la halle.

HOUBLON s. m. (H s'aspire.) Plante grimpante qui croît naturellement en Europe, et dont on fait principalement usage dans la composition de la bière. Planter des perches pour appuyer le houblon. Le houblon s'élève à la hauteur des plus hautes perches. Manger du houblon en salade. Cueillir du houblon.

HOUBLONNER v. a. (H s'aspire.) Mettre du houblon dans une boisson. On a trop houblonné cette bière, on ne l'a pas assez houblonnée.

HOUBLONNÉ, ÉE. participe

HOUBLONNIÈRE s. f. (H s'aspire.) Champ planté de houblon. Une grande houblonnière. Entrer dans une houblonnière.

HOUE s. f. (H s'aspire.) Instrument de fer, large et recourbé, qui a un manche de bois, et avec lequel on remue la terre en la tirant vers soi. Vigne labourée à la houe. Faire un fossé avec une houe. Labourer des arbres avec une houe.

HOUER v. a. (H s'aspire.) Labourer une terre avec la houe. Il faut houer cette terre, ce jardin.

Il est aussi neutre. Ce vigneron ne fait que houer toute la journée.

HOUÉ, ÉE. participe

HOUILLE s. f. (H s'aspire.) Sorte de charbon de terre; charbon fossile. Mine de houille. Tirer de la houille. Brûler de la houille. Un bateau de houille.

HOUILLER adj. m. (H s'aspire.) T. de Géologie. Il se dit Des terrains qui renferment des couches de houille. Terrains houillers. Dépôt houiller.

HOUILLÈRE s. f. (H s'aspire.) Mine de houille. Les houillères de la Belgique. Les houillères de New-Castle, en Angleterre.

HOUILLEUR s. m. (H s'aspire.) Ouvrier qui travaille aux mines de houille.

HOUILLEUX, EUSE adj. (H s'aspire.) T. de Géologie. Qui contient de la houille. Roche houilleuse.

HOULAN s. m. (H s'aspire.) Voyez UHLAN.

HOULE s. f. (H s'aspire.) T. de Marine. Mouvement d'ondulation que les eaux de la mer conservent après une tempête, mais qui les agite sans bruit et sans former d'écume. Il y a de la houle, beaucoup de houle. Petite houle. Grosse houle. La houle était encore fort grosse.

Il se dit aussi Des grosses ondes d'une mer agitée par la houle. Les houles de la mer après une tempête.

HOULETTE s. f. (H s'aspire.) Bâton que porte un berger, et au bout duquel est une plaque de fer faite en forme de gouttière, pour jeter des mottes de terre aux moutons qui s'écartent et les faire revenir. La houlette d'un berger, d'une bergère.

Fig., Depuis le sceptre jusqu'à la houlette, Depuis les rois jusqu'aux bergers.

Fig., Porter la houlette, Être berger, être réduit à la condition de berger.

HOULETTE se dit, en termes de Jardinage, d'Un ustensile qui est fait en forme de petite houlette, et dont on se sert pour lever de terre les oignons de fleurs.

Il se dit également, dans quelques autres Arts, de Certains instruments en forme de houlette, de pelle ou de spatule.

HOULEUX, EUSE adj. (H s'aspire.) T. de Marine. Il se dit De la mer, lorsqu'elle est agitée par la houle. La mer est encore très-houleuse.

HOUPER v. a. (H s'aspire.) T. de Chasse Appeler son compagnon.

HOUPÉ, ÉE. participe

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