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C'est pourquoi on l'appelle encore hepar uterinum,
le foie de la matrice, comme s'il faisoit l'office d'un
foie dans la préparation du sang. Voyez
Quelques - uns croient que le placenta n'est qu'une
masse de sang coagulé, parce qu'il se dissout quand
on le presse ou quand on le lave; & que son véritable
usage consiste à servir d'oreiller aux vaisseaux
ombilicaux qui posent dessus. Voyez
Sa figure est assez semblable à celle d'une assiette sans rebord: son diametre est de huit pouces environ, & quelquefois un pié. Il est rond & généralement concave ou convexe. Le côté concave est adhérent à l'uterus, & il est inégal, ayant différentes protubérances & différentes cavités, au moyen desquels il fait des impressions sur l'uterus, qui en fait réciproquement sur le placenta. Quoi qu'en disent quelques-uns, sa place dans l'uterus n'est pas fixe ou certaine.
Les femmes n'ont qu'un placenta, à moins qu'elles n'accouchent d'enfans jumeaux, &c. cependant, en général, le nombre des placenta répond à celui des f>tus. Dans quelques brutes, particulierement dans les vaches & dans les brebis, le nombre en est fort grand: il y en a quelquefois près d'un cent pour un seul f>tus, mais ils sont petits, & ressemblent à des glandes conglomérées d'une grosseur moyenne.
Du côté extérieur ou convexe, qui a pareillement ses protubérances, quoique recouvertes d'une membrane fort unie, sortent les vaisseaux ombilicaux, qui se distribuent en grande abondance dans toute la substance du placenta.
Il y en a même qui s'imaginent que cette partie n'est qu'un plexus de veines & d'arteres, dont les extrémités s'abouchent dans celles des vaisseaux hypogastiques, forment & entretiennent la circulation entre la mere & le f>tus; car ce côté du placenta, qui est adhérent à la matrice, paroît n'être autre chose que les extrémités d'un nombre infini de petits filets, lesquels, dans le tems du travail, s'échapent des pores qui sont dans les côtés des vaisseaux sanguins hypogastriques, où ils s'étoient insinués, occasionnent l'écoulement des menstrues, jusqu'à ce que les par<cb->
Les Anatomistes de l'acad. roy. des Sciences de Paris ont eu de grandes contestations sur la question de
savoir si le placenta a quelque tunique extérieure,
par laquelle il soit attaché à la matrice. M. Mery soutient
qu'il n'y en a point, & que rien n'empêche le sang
de la mere de passer de la matrice dans le placenta,
& de - là au f>tus; M. Rohault tient aussi pour cette
opinion; mais M M. Vieussens & Winslow soutiennent
le contraire. Dans un autre mémoire M. Rohault
tâche de faire voir que le placenta n'est pas une partie
particuliere, mais seulement une portion du chorion
condensé ou épaissi. Voyez
Si avant le tems on détache cette partie de la matrice, il en résulte un avortement inévitable, & souvent une hémorrhagie mortelle pour la mere & l'enfant, quand pour tirer le placenta il faut avoir recours à la main. Cette séparation se fait d'elle - même, lorsqu'il y a beaucoup de sang, ou qu'il coule rapidement dans les vaisseaux; lorsqu'il arrive quelque mouvement déreglé dans la matrice, que le f>tus vient à regimber, que le cordon ombilical est court, ou que son action cesse trop tôt.
Après l'exclusion du f>tus, le placenta, qui reste adhérent à la matrice, s'en détache par les mouvemens des fibres de ce viscere, & par la force de la circulation qui y subsiste; on favorise ce détachement par les frictions sur le ventre, & en tirant doucement le cordon ombilical; si cette manoeuvre ne réussit point, les auteurs conseillent de séparer le placenta de la matrice, en glissant doucement la main auprès du cordon; car en le touchant trop fortement on renverseroit la matrice: mais si les vuidanges ne suivent point, il faut plutôt le laisser jusqu'à ce qu'il vienne de lui - même, en soutenant aussi le ventre.
Si le placenta est adhérent, & qu'il ait encore un mouvement vital, il faut attendre jusqu'à ce qu'il se sépare de lui - même. Quand il y a une portion séparée du placenta, ou qu'il est rompu (ce qu'on connoît par des lochies plus abondantes), il convient de favoriser sa sortie en y mettant la main. Si le placenta est retenu par le resserrement de l'ouverture de la matrice, il est plus à - propos d'attendre que la construction produite par l'irritation, vienne à cesser d'échauffer la partie par de douces fomentations, & de soutenir le ventre, que d'employer la force pour venir à - bout de l'arracher; car dans la contraction des muscles abdominaux, le placenta sortira librement avec les grumeaux formés par le sang amassé dans cette partie. Ce sont là du moins les conseils de Deventer, homme profondément versé dans l'art des accouchemens. (D. J.)
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