Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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est flambé, je n'espère plus le ravoir. C'est une affaire flambée.

FLAMBERGE. s. f. Épée. Il ne se dit qu'en plaisantant, et ne s'emploie guère que dans cette phrase, Mettre flamberge au vent, Mettre l'épée à la main, tirer son épée du fourreau.

FLAMBOYANT, ANTE. adj. Qui flamboie, qui brille beaucoup. Comète flamboyante. Astre flamboyant. Les éclairs rendaient le ciel tout flamboyant. Épée flamboyante. Éclat flamboyant.

Fig., en termes de Peinture, Contours flamboyants, Contours coulants, balancés et souples, que l'on peut comparer à l'effet de la flamme.

FLAMBOYER. v. n. Jeter une flamme brillante, ou Briller comme une flamme très-vive. Il se dit surtout De l'éclat des armes ou des pierreries. On voyait flamboyer les épées. Ces diamants semblent flamboyer.

FLAMINE. s. m. Prêtre, chez les Romains, ainsi nommé d'un voile couleur de feu qu'il avait droit de porter comme une marque de sa dignité. Il n'y eut d'abord que trois flamines, celui de Jupiter, celui de Mars, et celui de Romulus. Sous les empereurs, on créa de nouveaux flamines pour les princes qu'on avait mis au rang des dieux.

FLAMME. s. f. (On prononce Flâme.) La partie la plus lumineuse et la plus subtile du feu, celle qui s'élève au-dessus de la matière qui brûle. Ce feu ne fait point de flamme. Un corps qui brûle sans donner de flamme. Passer quelque chose par la flamme. La flamme tend toujours à s'élever. Jeter une flamme. Éteindre la flamme. Amortir la flamme. Étouffer la flamme. La flamme d'un bûcher. Il fut dévoré par les flammes. Il fut livré aux flammes. Tout a été la proie des flammes. La maison était toute en flammes. Un volcan qui jette des flammes.

Les flammes éternelles, les flammes de l'enfer, Les tourments des damnés. Les flammes du purgatoire, Les souffrances de ceux qui sont dans le purgatoire.

Porter le fer et la flamme dans un pays, Y porter la guerre, le ravager.

Fig. et fam., Jeter feu et flamme, Se livrer à de grands emportements de colère.

Flammes du Bengale, Sorte d'artifice qui brûle sans bruit, et qui donne une lumière très-vive.

FLAMME se dit figurément et poétiquement, en parlant De la passion de l'amour. Une amoureuse flamme. Brûler d'une secrète flamme, d'une pudique flamme. Flamme criminelle, incestueuse, adultère. Nourrir, entretenir, éteindre sa flamme. Cacher sa flamme.

FLAMME en termes de Marine, se dit d'Une banderole longue et étroite qui va en diminuant en pointe jusqu'à son extrémité, et qu'on attache aux mâts ou aux vergues des navires. La flamme aux couleurs nationales ne peut être arborée que sur les vaisseaux de l'État: elle est le signe du commandement. Flamme d'ordre. Il y a des flammes de diverses couleurs, qui servent à faire des signaux.

FLAMME en termes d'Art vétérinaire, se dit d'Un instrument d'acier dont on se sert pour saigner les chevaux. Donner un coup de flamme à un cheval.

FLAMMÈCHE. s. f. Petite parcelle d'une matière combustible qui s'élève en l'air toute enflammée. Il ne faut qu'une petite flammèche pour causer un grand embrasement.

FLAN. s. m. T. de Monnayage. Pièce de métal qu'on a taillée et préparée pour en faire une pièce de monnaie, un jeton, une médaille. Un flan d'argent. Un flan d'or. Un flan de cuivre.

FLAN. s. m. T. de Pâtisserie. Sorte de tarte faite avec de la crème, etc.

FLANC. s. m. Côté de l'homme ou des animaux, la partie qui est depuis le défaut des côtes jusqu'aux hanches. Le flanc droit. Le flanc gauche. Il eut le flanc percé d'un coup de flèche. Il reçut un coup dans le flanc. Presser les flancs de son coursier. Un cheval qui bat du flanc. Un cheval qui a beaucoup de flanc, qui n'a guère de flanc. Le lion se bat les flancs avec sa queue.

Par le flanc droit, par le flanc gauche. Termes de commandement militaire dont on se sert pour ordonner aux soldats d'une troupe de se tourner chacun à droite ou à gauche. On dit de même, Faire par le flanc droit, par le flanc gauche; et, dans un sens analogue, La marche de flanc.

Fig. et fam., Se battre les flancs pour quelque chose, Faire beaucoup d'efforts pour y réussir. Il se dit principalement Des efforts qui n'ont point de succès.

FLANC signifie quelquefois, Le ventre, ou la partie du ventre qui est comprise entre les deux flancs. Le fils que ses flancs ont porté. Le flanc qui t'a conçu. Interroger le flanc des victimes.

FLANC signifie, par analogie, Le côté de diverses choses. Le flanc d'un vaisseau. Le flanc, les flancs d'une montagne. En termes de Fortification: Le flanc d'un bastion. Un flanc bas. Un flanc rasant. En termes de Guerre: Le flanc d'un bataillon, d'un escadron. Les flancs d'une colonne, d'une armée. Couvrir le flanc d'un bataillon. Prêter le flanc à l'ennemi. Découvrir le flanc. Montrer le flanc aux ennemis. Attaquer l'ennemi en flanc. Prendre les ennemis en flanc.

Fig. et fam., Prêter le flanc, Donner prise sur soi. Prêter le flanc à la critique, au ridicule, etc.

FLANCONADE. s. f. T. d'Escrime. Botte de quarte forcée qu'on porte dans le flanc de son adversaire. Il reçut une terrible flanconade.

FLANDRIN. s. m. Sobriquet que l'on donne aux hommes élancés, qui n'ont pas une contenance ferme. C'est un grand flandrin. Il est familier.

FLANELLE. s. f. Étoffe légère de laine. Flanelle d'Angleterre. Gilet de flanelle. Porter de la flanelle sur la peau. Flanelle de santé.

FLANQUANT, ANTE. adj. T. de Fortification. On appelle Angle flanquant, bastion flanquant, Celui d'où l'on découvre le pied de quelque autre partie des fortifications d'une place, de manière qu'on peut en défendre les approches.

FLANQUEMENT. s. m. T. d'Archit. militaire. Action de flanquer, ou Le résultat de cette action.

FLANQUER. v. a. T. d'Architecture militaire, qui se dit De la partie d'une fortification qui en voit une autre, et qui lui sert de défense. Des bastions qui flanquent la courtine. Des casemates qui flanquent un fossé.

Il signifie aussi, Construire, élever la partie d'une fortification qui doit en flanquer une autre. On a flanqué cette muraille de deux tours.

Il se dit également, en Architecture civile, Des ouvrages ou des ornements qui sont aux extrémités d'une façade. Des pilastres flanquent les encoignures de cette façade. Cette façade est flanquée d'avant-corps.

Il se dit encore, familièrement, D'objets placés en flanc, à côté de quelque chose. Trois ou quatre plats flanquaient cet énorme pâté.

FLANQUER signifie quelquefois, populairement, Lancer, jeter brusquement. Flanquer une assiette par la figure. Elle a flanqué sa médecine par la fenêtre.

Pop., Flanquer un coup de poing, un soufflet, Appliquer un coup de poing, un soufflet.

Avec le pronom personnel, Se flanquer dans la boue, S'y laisser tomber, ou y marcher étourdiment. On dit dans un sens analogue: Se flanquer par terre. Se flanquer contre la muraille. Etc.

FLANQUÉ, ÉE. participe Il se dit, en termes de Blason, Des pals, arbres, et autres figures qui en ont d'autres à leur côté.

FLAQUE. s. f. Petite mare d'eau qui croupit. Il y a des flaques d'eau dans ce chemin.

FLAQUÉE. s. f. Une certaine quantité d'eau ou d'autre liqueur qu'on jette avec impétuosité contre quelqu'un ou contre quelque chose. On lui a jeté une flaquée d'eau par le visage. Il est familier.

FLAQUER. v. a. Jeter avec impétuosité de l'eau ou une autre liqueur contre quelqu'un, contre quelque chose. Il lui a flaqué un verre d'eau au visage. Il est familier et peu usité.

FLAQUÉ, ÉE. participe

FLASQUE. adj. des deux genres Mou, qui est sans force, sans vigueur. Un grand homme flasque. Le grand chaud rend le corps flasque. Les grands chevaux sont ordinairement flasques.

Il se dit aussi Des parties du corps qui ont perdu leur fermeté. Chair flasque.

Il se dit quelquefois, figurément, Du style, des ouvrages d'esprit où il n'y a point de force, de verve. Un style flasque. Une poésie flasque et sans couleur.

FLASQUE. s. m. T. d'Artillerie. Chacune des deux pièces principales d'un affût. Un des flasques de cet affût est cassé.

FLÂTRER. v. a. Il ne se dit qu'en parlant Des chiens mordus de quelque animal enragé, auxquels on applique sur le front un fer chaud en forme de clef, pour les garantir, dit-on, de la rage. Flâtrer un chien. Faire flâtrer des chiens.

FLÂTRÉ, ÉE. participe

FLATTER. v. a. Louer excessivement dans le dessein de plaire, de séduire. Ceux qui flattent les princes les corrompent. Les hommes aiment ordinairement ceux qui les

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