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Dans l'université de Cambridge, il y a une cérémonie pareille à celle qu'on appelle ailleurs paranymphe, & le paranymphaire s'y nomme prévaricateur.
Je suppose les cérémonies usitées dans les fiançailles, & les sacrifices accomplis suivant la coutume; le jour ayant cédé la place à la nuit, on se mettoit en état de conduire l'épousée chez son mari, & l'on commençoit par mettre les hardes de l'épousée dans un panier d'osier, que Festus appelle cumerum; le porteur étoit suivi de plusieurs femmes tenant dans leurs mains une quenouille avec le lin, qu'elles mettoient sur un fuseau; les parens, les amis, & l'époux, marchoient ensuite, suivis de trois jeunes garçons, vétus d'une robe blanche bordée de pourpre, que l'on appelloit patrini & matrini; l'un des trois portoit un flambeau allumé, & qui étoit fait d'une branche d'épine blanche, parce que, selon le témoignage de Varron & de Festus, cette espece de bois étoit heureuse, & chassoit les enchantemens que les Romains craignoient beaucoup dans cette occasion.
Si nous en croyons Pline, liv. XVI. chap. xviij. on portoit plusieurs flambeaux, que les amis communs tâchoient d'enlever, de crainte que les mariés n'en sissent un usage de mauvais augure, & qui présageoit la mort prochaine de l'un ou l'autre.
Ce n'est pas encore tout ce que l'on pratiquoit. Pline & Virgile nous apprennent que l'épouse étant arrivée à la porte de la maison, les parens & le mari jettoient des noix aux enfans qui accouroient dans la rue.
Tibi ducitur uxor; Sparge, marite, nuces.
C'est Virgile qui le recommande dans son éclogue huitieme, dont Servius a donné plusieurs raisons: les noix, dit - il, étoient consacrées à Jupiter; on en jetroit aux enfans, pour marquer que le mari abandonnoit les jeux enfantins, pour s'appliquer aux assaires sérieuses. (D. J.)
Les rabbins disent que le principal devoir du paranymphe parmi les Israélites, étoit d'observer que l'époux & l'épouse ne se fissent aucune fraude dans ce qui regarde le sang qui étoit la marque de la virginite de l'épouse, & dont parle Moïse, Deuteronom. chap. xxij. 14. & 15. de peur que l'époux ne supprimât le linge où ce sang paroissoit, ou que l'épouse n'en supposât de saux. Parmi les Grecs, le paranymphe gardoit la porte du lit nuptial, & avoit soin de l'économie du repas & des autres réjouissances. Quelques - uns ont crû qu'il en étoit de même chez les Hébreux, & que l'architriclinus, dont il est parlé dans l'Evangile à l'occasion des noces de Cana, & que nous traduisons par intendant ou maître d'hôtel, n'étoit autre que le paranymphe. S. Gaudence de Bresse assure, sur la tradition des anciens, que pour l'ordinaire ce président ou ordonnateur du festin nuptial étoit pris du nombre des prêtres, afin qu'il eût soin qu'il ne s'y commît rien de contraire aux regles de la religion & à la bienséance. C'étoit lui qui régloit les fonctions des officiers, & la disposition du repas. Il est quelquefois désigné dans l'Ecriture sous le nom d'ami de l'époux, amicus sponsi, Joann. I I I. V. 29. Calmet, Dictionn. de la Bible.
Le nom de paranymphe est commun dans l'histoire
bysantine, pour signifier l'officier chargé par l'empereur
de conduire & remettre les princesses impériales
mariées à quelque prince étranger, sur les terres
ou entre les mains de leur époux, & Grégoire
de Tours, liv. VI. chap. xlv. donne le nom de paranymphe au duc Bobon, qui fut chargé de conduire
en Espagne la princesse Rigunthe, fille de Chilpéric I. mariée au roi des Visigoths.
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