ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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putation; les expériences que M Jallabert avoit faites à Geneve l'avoient extrèmement accréditée; des personnes dignes de foi m'ont cependant assuré qu'ayant fait des informations sur les lieux, elles ne leur avoient pas paru aussi heureuses & aussi favorables à l'électricité que M. Jallabert l'avoit écrit, & celles qu'on fit à Paris n'ayant eu aucun succès, on a tout - à - fait abandonné ce remede; cependant M. de Sauvage, professeur à Montpellier, assure en avoir obtenu de bons effets, & M. Rast le fils, médecin à Lyon, m'écrivoit il n'y a pas long - tems, qu'une paralytique à qui il l'avoit fait éprouver s'en étoit très - bien trouvée: ainsi il paroit qu'on devroit pour constater les vertus de ce remede & pour en déterminer l'usage, faire de nouvelles expériences, la matiere est assez importante pour réveiller l'attention des Médecins; on peut toujours employer sans crainte ce secours, parce que s'il ne produit aucun bon effet, il ne sauroit avoir des suites facheuses.

A ce détail sur la paralysie, j'ajouterai deux exemples rares d'une pararalysie sans sentiment, & sans destruction des mouvemens de la partie insensible.

L'un est d'un soldat qui fut privé de sentiment depuis l'épaule jusqu'à l'extrémité des doigts de la main: cependant ce même soldat jouoit à la boule, fendoit du bois en y employant les deux bras, sans que celui qui étoit insensible, y fit remarquer ou de la peine ou de la contrainte. Un jour il leva par mégarde avec la main insensible le couvercle d'un poële de fer très - ardent & presque rouge; il le posa ensuite tranquillement, & il ne s'apperçut point du tout, du - moins par le sentiment, qu'il s'étoit brûlé tout le dedans de la main; cependant les tégumens internes, les tendons, & le périoste de l'index, en furent détruits: la gangrene se mit à la plaie, & l'on y sit plusieurs incisions, auxquelles il ne sourcilla pas, non plus que lorsqu'on y appliquoit la pierre infernale; il est demeuré estropié de deux doigts.

M. Garein, correspondant de l'académie des Sciences, est le sujet d'un second exemple de l'espece de paralysie, qui ne tombe que sur les organes du sentiment. Tous ses doigts étoient insensibles, sans être privés de mouvement. Il étoit obligé d'en prendre un soin infini pour les garantir de mille atteintes, auxquelles ils sont continuellement exposés. Cependant, malgré ses soins, il lui arrivoit fréquemment de s'oublier. Un des principaux symptomes de son mal consistoit, en ce que ses doigts étoient toujours plus froids que ne comportoit la température actuelle de l'air, & du reste de son corps; ils ne pouvoient jamais se réchauffer d'eux - mêmes; il falloit nécessairement avoir recours à une chaleur extérieure, comme de les appliquer sur sa poitrine par - dessous ses habits. Quand il vouloit reconnoître leur état, il les portoit sur son visage, ne les sentant jamais par eux - mêmes ni froids ni chauds. Un jour donc, il avoit trop approché sa main du poîle où il vouloit la réchauffer, & où le feu étoit plus ardent qu'il ne pensoit; il se brûla les doigts, & ne s'apperçut de sa brûlure que deux heures après, par une grosse vessie qui s'y forma.

Y a - t - il des nerfs qui répondent directement au tact & au sentiment, & qui n'entrent pour rien dans les mouvemens; & au contraire, &c? Les exemples qu'on vient de lire, ne décident point nettement la question; mais enfin, dit l'historien de l'académie, rien peut - être ne prouve mieux la nécessité indispensable de nos sens, & de la douleur même, pour la conservation de notre corps, que les suites funestes de la privation du sentiment dans le tact. Le plus subtil physicien, le plus savant anatomiste, l'homme le plus attentif à ce qui peut lui nuire, ne sauroit ordinairement le prévoir avec cette promptitude que l'occasion requiert presque toujours, & avec laquelle le toucher l'en garantit. Encore moins pourroit - il se promettre que rien ne détournera jamais son attention d'un danger qui échappe à tous les autres sens. Histoire de l'académie, année 1743. (m)

PARAMARIBO

PARAMARIBO, (Géog. mod.) capitale de la colonie hollandoise de Surinam. Lat. sept. 5. 49. (D. J.)

PARAMESE

PARAMESE, s. f. étoit dans la musique des Grecs, le nom de la premiere corde du tétracorde diezeugmenon. Il faut se souvenir que le troisieme tétracorde pouvoit être conjoint avec le second; alors sa premiere corde étoit la mése ou la quatrieme corde du second, c'est - à - dire, que cette mese étoit commune aux deux.

Mais quand ce troisieme tétracorde étoit disjoint, il commençoit par la corde appellée paramese, qui, au lieu d'être commune avec la mese, se trouvoit un ton plus plus haut; de sorte qu'il y avoit un ton de distance entre la mese ou la derniere corde du tétracorde meson, & la paramese ou la premiere du tétracorde diezeugmenon. Voyez Système, Tétracorde.

*I*IARAMESH signifie, proche de la mese, parce qu'en effet la paramese n'en étoit qu'à un ton de distance, quoiqu'il y eût quelquefois une corde entre deux. Voyez Trite. (S)

PARAMETRE

PARAMETRE, s. m. en Géométrie, est une ligne droite constante dans chacune des trois sections coniques: on l'appelle autrement en latin latus rectum. Voyez Latus rectum.

Dans la parabole V B V, Planche des coniques, fig. 8, le rectangle du parametre A B, & de l'abscisse, par exemple, B 3 est égal au quarré de l'ordonnée correspondante 3 I I I. Voyez Parabole.

Dans l'ellipse & l'hyperbole, le parametre est une troisieme proportionnelle au diametre & à son conjugué. Voyez Ellipse & Hyperbole.

On appelle en général parametre, la constante qui se trouve dans l'équation d'une courbe; ainsi dans la courbe dont l'équation y3 = axy + 4x3, a est le parametre, & représente une ligne donnée, on appelle aussi quelquefois cette ligne le parametre de l'équation. Quand il y a plusieurs constantes a, b, c, dans une équation, on peut toujours les réduire à une seule, en faisant b = ma, c =na, m & n, marquant des nombres quelconques, de sorte qu'on peut toujours réduire tous les parametres à un seul; & si les lignes a, b, c, sont égales, c'est - à - dire, si m = n = I, &c. les courbes sont alors semblables. Voyez Semblable. (O)

PARAMMON

PARAMMON, (Mythol.) étoit un surnom de Mercure, comme fils de Jupiter Ammon: les Eléens lui faisoient des libations sous ce nom, au rapport de Pausanias.

PARAMMONAIRE

PARAMMONAIRE, s. m. (Hist. ecclés.) dans l'antiquité ecclésiastique; on appelloit assecla, buccellarius satelles, parammonarius, parammonaire, le paysan qui tenoit à ferme les biens d'une église, le métayer d'une église.

PARAMOS

PARAMOS, (Hist. nat. Géog.) c'est ainsi que les Espagnols du Pérou nomment des espaces de terrein ou des plaines extrèmement froides & communément couvertes de neiges, qui se trouvent entre les sommets des deux chaînes de montagnes qui forment les cordillieres des andes. Quelques - unes de ces plaines qui sont très - élevées sont si froides, qu'elles sont entierement inhabitables, & que l'on n'y voit aucun animal, ni aucune plante.

PARANA, le

PARANA, le, (Géog. mod.) riviere du Paraguai, qui donne son nom à la province de Parana, & se jette dans Rio de la Plata. La province de Parana, qu'on nomme aussi la terre de la mission des Jésuites, est peuplée de bourgades d'indiens. Les Jésuites ont su se les attacher, & les empêcher d'avoir aucun commerce avec les Espagnols. Ils habitent le

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