Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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extrêmement méchant. Esprit endiablé. Il faut être endiablé pour soutenir de telles opinions.

Un chemin endiablé, Un très-mauvais chemin.

Il se dit aussi substantivement Des personnes. C'est un endiablé, une endiablée. Ce mot est familier.

ENDIABLER. v. n. Se donner au diable, enrager, être furieux. Il endiablait des contrariétés qu'on lui faisait éprouver. Faire endiabler quelqu'un. Il est familier.

ENDIMANCHER (S'). v. pron. Mettre ses habits du dimanche. Il se dit ordinairement, par plaisanterie, D'une personne du peuple qui a mis ses beaux habits. Il s'est endimanché. Il est familier.

ENDIMANCHÉ, ÉE. participe

ENDIVE. s. f. Nom que l'on donne quelquefois à la chicorée des jardins.

ENDOCTRINER. v. a. Instruire quelqu'un, lui enseigner quelque science, quelque doctrine. Nous n'avions rien oublié pour le faire endoctriner. Il a été mal endoctriné. On ne l'emploie guère, dans ce sens, qu'en plaisantant.

Il signifie figurément, Instruire de quelque chose, donner les renseignements, les indications nécessaires sur quelque affaire. Il s'acquittera bien de sa commission, je l'ai endoctriné comme il faut. Dans les deux sens, il est familier.

ENDOCTRINÉ, ÉE. participe

ENDOLORI, IE. adj. Qui ressent quelque douleur. J'ai le bras endolori.

ENDOMMAGER. v. a. Causer du dommage. Il ne se dit que Des choses. La grêle a endommagé les grains, les fruits. Le mur est fort endommagé des coups de canon.

ENDOMMAGÉ, ÉE. participe

ENDORMEUR. s. m. Il n'est d'usage qu'au figuré, et signifie, Flatteur, enjôleur. Ne l'écoutez pas, c'est un endormeur. On dit proverbialement dans le même sens, C'est un endormeur de mulots, de couleuvres.

ENDORMIR. v. a. (Il se conjugue comme Dormir.) Faire dormir. Endormez cet enfant. On ne saurait l'endormir. Il est difficile à endormir. Bercer un enfant pour l'endormir.

Il se dit particulièrement De ce qui ennuie, de ce qui fatigue jusqu'a provoquer le sommeil. Cette pièce est si ennuyeuse, qu'elle endort. Ce livre endort. La conversation de cet homme m'endormait.

Il signifie figurément, Amuser quelqu'un, afin de le tromper et de l'empêcher d'agir. Il l'a endormi de belles paroles, avec de vaines espérances, par de vaines promesses. On dit dans un sens analogue, Endormir la vigilance, la prudence, etc., de quelqu'un.

Il signifie aussi, Engourdir. Cette attitude forcée m'a endormi la jambe. Il a fallu lui endormir le bras avant de le lui couper. Endormir la douleur. Il y a des remèdes qui endorment le mai de dents.

ENDORMIR avec le pronom personnel, signifie, Commencer à dormir. Il s'endort. Je ne saurais m'endormir. Je me suis endormi vers les trois heures.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Négliger une affaire, manquer à la vigilance, à l'attention nécessaire. C'est un homme qui ne s'endort pas. Ce n'est pas un homme à s'endormir sur ses intérêts. Il s'est trop endormi sur cette affaire.

Fig. et poétiq., S'endormir du sommeil de la tombe, Mourir. On dit dans le même sens, en style de l'Écriture, S'endormir dans le Seigneur.

Fig., S'endormir dans le vice, dans les voluptés, etc., Demeurer, croupir dans le vice, dans les voluptés, dans les délices, etc.

Fig. et fam., S'endormir sur le rôti, Négliger ce qui demande un soin assidu.

ENDORMI, IE. participe Ce tableau représente une nymphe endormie. Avoir la jambe endormie, un bras endormi.

Il signifie aussi, adjectivement et figurément, Qui manque de vivacité, lent, paresseux. C'est un homme endormi, un esprit endormi. Avoir l'air endormi.

ENDOSSE. s. f. (La pénultième est longue. ) Le faix et toute la peine de quelque chose. Vous en aurez l'endosse. Donner l'endosse. Il est très-familier.

ENDOSSEMENT. s. m. Ce qu'on écrit au dos d'un acte. Il se dit surtout, en termes de Commerce, de L'ordre qu'on met au dos d'un billet, d'une lettre de change, etc., pour en transférer la propriété à quelqu'un. Mettre l'endossement, son endossement sur une lettre de change. Cette lettre de change a plusieurs endossements.

ENDOSSER. v. a. Mettre sur son dos. Il s'emploie principalement en parlant D'une armure. Endosser la cuirasse, le harnois.

Fig. et fam., Endosser le harnois, se dit, en plaisantant, D'un homme d'Église ou de robe, qui revêt les habits de sa profession.

ENDOSSER signifie, figurément et familièrement, Charger quelqu'un de quelque chose de désagréable, de fâcheux. On l'a endossé de cette mauvaise commission.

En termes de Commerce, Endosser une lettre de change, un billet, etc., Mettre au dos l'ordre de payer à une autre personne la somme énoncée dans la lettre, dans le billet, etc.

ENDOSSÉ, ÉE. participe

ENDOSSEUR. s. m. T. de Commerce. Celui qui a endossé une lettre de change, un billet à ordre, etc., pour en faire le transport à quelqu'un. Le tireur et les endosseurs d'une lettre de change sont garants solidaires de l'acceptation et du payement à l'échéance.

ENDROIT. s. m. Lieu, place, partie déterminée d'un espace. Voici l'endroit où l'on veut bâtir. Vous le trouverez en tel endroit. Voilà l'endroit où fut tué tel général.

Il se dit également de Toute place ou de toute partie déterminée d'une chose quelconque. À quel endroit du livre devra-t-on mettre cette gravure? L'endroit du corps où l'on reçoit une blessure, où l'on éprouve une douleur. Puisque vous voulez bien me servir, donnez-moi de cet endroit-là. Je vais vous donner d'un bon endroit, vous servir du bon endroit.

Il se dit encore d'Une partie d'un discours, d'un poëme, d'un ouvrage d'esprit. Il y a un bel endroit dans ce discours. Voilà le bel endroit. Il sait les plus beaux endroits d'Homère, de Virgile. Il y a quelques endroits faibles dans cette tragédie.

Fig. et fam., Se faire voir, se montrer par son bel endroit, Se montrer, se faire connaître par ses qualités les plus avantageuses. On dit dans un sens contraire, Se montrer par son mauvais endroit, par son vilain endroit, par un vilain endroit. On dit aussi, C'est son endroit faible, C'est son côté faible. prendre quelqu'un par son endroit faible, Lui présenter les raisons, les motifs auxquels il est le plus disposé à céder.

Fig., C'est son endroit sensible, se dit en parlant Des choses dont quelqu'un est le plus touché. On dit dans un sens analogue, Prendre quelqu'un par son endroit sensible.

Fig., C'est le plus bel endroit de sa vie, C'est la plus belle partie de sa vie; et dans un sens contraire, C'est le vilain endroit de sa vie.

À l'endroit de quelqu'un, À son égard, envers lui. Cette manière de parler a vieilli. On disait de même, En mon endroit, en son endroit, en leur endroit, etc.

ENDROIT signifie en outre, Le beau côté d'une étoffe, celui qui est opposé à L'envers. Voilà l'endroit de ce drap. Quel est l'endroit?

Étoffe à deux endroits, Étoffe dont les deux côtés sont semblables.

ENDUIRE. v. a. Couvrir d'un enduit, d'une matière qui forme enduit. Enduire une muraille de plâtre. Enduire une barque de goudron.

ENDUIT, ITE. participe

ENDUIT. s. m. Couche de chaux, de plâtre, de ciment, ou de quelque autre matière semblable, que l'on applique sur les murailles. Un enduit de plâtre. Faire un enduit. C'est un très-bon enduit.

Il se dit aussi de Quelques autres matières molles ou liquides dont on couvre la surface de certains objets. Un enduit de goudron. Le vernis est une espèce d'enduit.

ENDURANT, ANTE. adj. Qui souffre aisément, avec patience les injures, la contrariété, les mauvais procédés. Il s'emploie le plus ordinairement avec la négation. Ce n'est pas un homme endurant. Il n'est pas d'humeur endurante. Il n'est pas trop endurant. Cet homme a été bien endurant.

C'est un homme peu endurant, une femme peu endurante, C'est un homme, une femme colère et qui a le ressentiment vif.

ENDURCIR. v. a. Rendre dur. Le grand air endurcit certaines pierres. Donner une nouvelle trempe à du fer pour l'endurcir davantage.

Il signifie, par extension, Rendre fort, rendre robuste. Le travail endurcit le corps.

Il signifie figurément, Accoutumer à ce qui est dur, fâcheux, pénible. Il est bon d'endurcir de bonne heure les jeunes gens au travail, aux intempéries de l'air, aux privations.

Il signifie aussi, Rendre impitoyable, insensible. L'avarice lui avait endurci le coeur.

Selon l'Écriture, Dieu endurcit le coeur des pécheurs, Il les abandonne à leur égarement. Dieu avait endurci le coeur de Pharaon.

ENDURCIR s'emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie alors, Devenir dur. Le corail s'endurcit à l'air. La plante des pieds s'endurcit à force de marcher.

Il se dit également dans le sens de S'accoutumer à ce qui est dur, fâcheux, etc. S'endurcir au travail, à la peine. S'endurcir

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