Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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aussi sous le nom de Petites écoles ou d'Écoles primaires. Maître, maîtresse d'école. Aller, envoyer à l'école. École d'enseignement mutuel. Une école de village.

Prov. et fig., Faire l'école buissonnière, se dit D'un écolier qui manque à aller en classe. On le dit aussi, dans une acception plus figurée, D'une personne qui manque à des exercices, à des fonctions qu'elle doit remplir avec d'autres personnes.

Prov. et fig., Prendre le chemin de l'école, Prendre le chemin le plus long. On dit plus ordinairement, Prendre le chemin des écoliers.

Prov. et fig., Dire les nouvelles de l'école, Découvrir quelque chose qui s'est passé dans une compagnie, et qu'il serait à propos de taire. Il ne faut pas dire les nouvelles de l'école.

Prov. et fig., Renvoyer quelqu'un à l'école, Lui faire sentir son manque d'instruction, son ignorance.

ÉCOLE désigne quelquefois, Tous les élèves d'une école, ou les professeurs et les employés d'une école. Cela mit toute l'école en rumeur. Cette école a été transférée de telle ville dans telle autre.

Il se dit aussi d'Un vaisseau armé pour l'instruction des élèves de marine.

ÉCOLE se dit souvent au figuré, tant en bonne qu'en mauvaise part, de Ce qui est propre à former, à donner de l'expérience en quelque chose, à instruire. Souvent on devient sage à l'école du malheur, de l'expérience. Le grand monde, pour un bon esprit, est la meilleure école de sagesse et de vertu. Il s'était formé à l'école des plus grands généraux. Il y a deux pièces de Molière intitulées, l'une l'École des femmes, et l'autre l'École des maris. Tenir école de mauvaises moeurs, de mauvais goût.

Fam., Il faut aller à votre école pour apprendre cela, Il faut apprendre cela de vous.

Fam., Être en bonne école, à bonne école, Être avec des gens capables de bien instruire sur certaines choses.

Au Jeu de trictrac, Faire une école, Oublier de marquer les points qu'on gagne, ou En marquer mal à propos. Mettre à l'école, marquer l'école, Marquer pour soi autant de points que l'adversaire a oublié d'en marquer, ou qu'il en a marqué de trop.

Fig. et fam., Faire une école, Faire une faute, une sottise par ignorance, par méprise, par étourderie. Dieu, quelle école!

En termes de Manége, Ce cheval a de l'école, Il a été dressé au manége.

ÉCOLE signifie encore, absolument, L'enseignement de la théologie et de la philosophie, suivant la méthode et les principes reçus dans la plupart des anciennes universités. Saint Thomas d'Aquin est appelé l'Ange de l'école. Ce sont des termes de l'école. La philosophie de l'école. C'est ainsi que l'école parle. Cela sent l'école. La philosophie moderne a banni le langage de l'école.

Il se dit aussi de La secte ou doctrine de quelque philosophe ou docteur célèbre. L'école d'Épicure, de Platon, d'Aristote. L'école de saint Thomas. L'école de Scot. On dit dans un sens analogue, L'école d'Hippocrate, l'école de Galien, etc.

Il se dit également, dans les Beaux-Arts, et surtout en Peinture, d'Une classe d'artistes qui travaillent ou qui ont travaillé selon les principes, à l'imitation d'un même maître, ou suivant les habitudes propres à certaines époques de l'art, à certains lieux. L'école florentine a eu pour chefs Léonard de Vinci et Michel-Ange; l'école romaine, Raphaël; l'école vénitienne, le Titien; l'école lombarde, le Corrége et les Carrache. L'école de Michel-Ange, de Raphaël, etc. L'école flamande. L'école de Rubens. L'école française. Ce tableau est de telle école. Cette école se distingue par telles qualités. Cet ouvrage est d'une bonne école.

Il se dit dans un sens analogue, en Littérature, Des imitateurs d'un écrivain, prosateur ou poëte, et Des partisans d'un certain style, d'un certain genre d'écrire. L'école de Port-Royal. L'école de Voltaire.

Faire école, se dit D'un artiste ou d'un écrivain qui trouve beaucoup d'imitateurs.

ÉCOLIER, IÈRE. s. Celui, celle qui va, qui est à l'école, au collége. Petit écolier. Écolier de l'université. Écolier de sixième. Écolier de rhétorique, de philosophie, etc.

Il signifie aussi, Celui, celle qui prend des leçons d'un maître. Le maître et les écoliers. J'ai été son écolier. Il fait de bons écoliers. Ce maître de danse a beaucoup d'écoliers. C'est une de ses bonnes écolières.

Fig. et fam., Ce n'est qu'un écolier, il est encore écolier, se dit D'un homme peu habile, peu avancé dans une profession, dans un art.

Fam., Faire une faute d'écolier, Faire une faute qui marque beaucoup d'incapacité ou d'inexpérience. Ce général, cet ambassadeur a fait une faute d'écolier.

Prov. et fig., Prendre le chemin des écoliers, Prendre le chemin le plus long, selon la coutume des écoliers qui vont en classe.

Fig. et fam., Tour d'écolier, malice d'écolier, Espièglerie du genre de celles que font les écoliers.

ÉCONDUIRE. v. a. Conduire dehors; éloigner avec ménagement quelqu'un de chez soi, d'une maison ou d'une société. Il s'était introduit dans cette société, il en a été éconduit.

Il signifie, par extension, Refuser à quelqu'un avec ménagement ce qu'il demande. Je lui avais fait une prière, mais j'ai été éconduit. Il nous éconduit poliment.

Prov., Vous ne serez pas battu et éconduit tout à la fois, se dit Pour exciter une personne à faire une demande.

ÉCONDUIT, UITE. participe

ÉCONOMAT. s. m. Charge, emploi, office d'économe; et Le lieu où se tient l'économe, où il a ses bureaux. Il a obtenu l'économat de tel collége, de tel hospice. Aller à l'économat.

Il s'est dit particulièrement de L'administration des revenus d'un évêché, d'une abbaye et autres bénéfices, pendant la vacance. Il jouissait des revenus de son bénéfice par économat, en vertu de ses lettres d'économat.

Il s'est dit également, au pluriel, Du bureau établi pour l'administration des bénéfices vacants, qui étaient à la nomination du roi. Ce bénéfice était aux Économats.

ÉCONOME. adj. des deux genres Ménager, ménagère, qui sait épargner la dépense. Il est fort économe. C'est une femme économe.

Fig., Être économe de louanges, de paroles, etc., Ne pas prodiguer les louanges, parler peu, etc.

ÉCONOME s'emploie aussi comme substantif, et alors il signifie, Celui ou celle qui a soin de la conduite d'un ménage, de la dépense d'une maison. Un sage économe. Un habile économe. C'est une bonne économe. Adressez-vous à l'économe, à mon économe.

Il signifie particulièrement, dans les hospices, dans les colléges, etc., Celui qui est chargé de la recette et de la dépense, et en général de tout ce qui concerne l'administration du matériel. L'économe des Invalides. L'économe d'un hospice, d'un collége. On dit de même adjectivement, dans les communautés religieuses, Le père économe, la mère économe.

Il s'est dit autrefois de Celui qui était nommé par le roi pour administrer les revenus d'un évêché, d'une abbaye, etc., pendant la vacance. Établir un économe dans un évêché. Le roi nomma un économe à cette abbaye.

Économe séquestre, Celui entre les mains duquel on mettait des biens en séquestre.

ÉCONOMIE. s. f. Ordre, règle qu'on apporte dans la conduite d'un ménage, dans la dépense d'une maison, dans l'administration d'un bien. Entendre l'économie. On voit régner chez lui une économie admirable. L'économie domestique.

Il signifie plus ordinairement, Épargne dans la dépense. Avoir de l'économie. Vivre avec économie, avec une grande économie. Vivre avec trop d'économie. Vivre d'économie. Il a de l'économie dans sa dépense. Il n'a point d'économie. Une économie mal entendue. Une mauvaise économie. La plus stricte économie.

Il s'emploie quelquefois au pluriel, et alors on l'applique surtout à La chose même qui est épargnée, mise en réserve. Faire des économies. Le montant de ses petites économies.

Prov. et fig., C'est une économie de bouts de chandelles, se dit D'une épargne sordide en de petites choses.

Économie domestique, se dit aussi quelquefois Des usages domestiques en général. Cela est très-souvent employé dans l'économie domestique.

Économie rurale, Administration des propriétés rurales. Traité d'économie rurale.

Économie politique, Science qui traite de la formation, de la distribution et de la consommation des richesses. Un homme habile en économie politique. Traité d'économie politique.

ÉCONOMIE se dit figurément de L'harmonie qui existe entre les différentes parties, les différentes qualités d'un corps organisé. Cela trouble toute l'économie du corps humain. L'économie animale. L'économie végétale.

Il signifie encore figurément, La disposition des parties d'un dessin, d'un tableau, la distribution ou le plan d'un ouvrage d'esprit, et en général Toute coordination de parties, quel que soit l'ensemble qu'elles contribuent à former. L'économie d'un tableau, d'un discours, d'une pièce de théâtre. Cela détruisait toute l'économie de son système.

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