Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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ville. On ne l'emploie guère aujourd'hui qu'au participe.

DOMICILIÉ, ÉE. participe Qui a un domicile, une demeure certaine. Il est domicilié dans telle commune. Il est domicilié. Domicilié et patenté.

DOMINANT, ANTE. adj. Qui domine, qui a la prépondérance, qui prévaut. Il se dit au propre et au figuré. Parti dominant. Religion dominante. Passion dominante. Humeur dominante. Goût dominant. Couleur dominante. Il y a dans cet ouvrage une idée dominante à laquelle tout est subordonné. Cet homme est obsédé d'une idée dominante qu'il applique à tout.

En Droit féodal, Fief dominant, seigneur dominant, Fief, seigneur de qui relève un autre fief ou un autre seigneur.

En Jurispr., Fonds dominant, Celui en faveur duquel une servitude est établie sur un fonds voisin; par opposition à Fonds servant, Celui sur lequel la servitude est établie.

DOMINANTE. s. f. T. de Musiq. La note qui fait la quinte au-dessus de la note tonique ou fondamentale. Dans le ton d'ut, sol est la dominante. La tonique et la dominante déterminent le ton.

Sous-dominante, La note qui fait la quarte au-dessus de la tonique. Dans le ton d'ut, fa est la sous-dominante.

DOMINATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui domine, qui s'arroge une grande autorité, qui exerce un grand empire. Dominateur de l'univers. Les dominateurs des nations. Cette nation fut longtemps la dominatrice des mers. Insolent dominateur. Ces passions deviennent les dominatrices de l'âme.

Il s'emploie aussi adjectivement. Esprit dominateur. Pouvoir dominateur. Force dominatrice.

DOMINATION. s. f. Puissance, empire, autorité souveraine. Il se dit tant au propre qu'au figuré. Domination tyrannique, injuste, absolue. Vivre sous la domination française, anglaise, etc. Usurper la domination. L'esprit de domination. Étendre sa domination. Affermir sa domination. Jamais domination plus dure n'avait pesé sur eux. La domination de l'âme sur le corps, sur les sens.

DOMINATIONS au pluriel, et dans le langage mystique, désigne Un des ordres de la hiérarchie des anges. Les Puissances, les Trônes et les Dominations.

DOMINER. v. n. Commander souverainement, avoir une puissance absolue. Alexandre domina sur l'Asie. Ce peuple, cette puissance domine sur les mers.

Il signifie aussi, tant au propre qu'au figuré, Exercer de l'empire, de l'influence sur quelqu'un ou sur quelque chose, ou Avoir de la prépondérance, prévaloir. Il domine au conseil, dans sa compagnie. Il veut dominer sur tout le monde. Il aime à dominer. Il veut toujours dominer. La raison doit dominer sur les passions. Un coeur où l'ambition domine. Le goût qui domine maintenant.

Il se dit, particulièrement, De ce qui paraît le plus parmi d'autres choses, de ce qui se fait le plus remarquer, de ce qui est le plus fort. Cette figure domine dans le tableau. Le bleu domine dans cette étoffe. Le poivre domine dans cette sauce. La bile domine dans son tempérament. Une grande pensée domine dans cet ouvrage.

Il se dit encore, figurément, Des choses plus élevées que d'autres, et surtout Des lieux élevés d'où l'on découvre une plus ou moins grande étendue de pays, ou qui en tiennent d'autres en sujétion. Il domine, sa tête domine au-dessus de la foule. Ce château, cette tour domine sur toute la plaine. La citadelle domine sur la ville.

Il s'emploie aussi comme verbe actif, dans l'acception précédente. Une colline dominait la plaine. La citadelle domine la ville.

Il s'emploie également comme verbe actif, dans le sens de Maîtriser, gouverner, tant au propre qu'au figuré. Ce ministre domine le prince. Il s'est toujours laissé dominer par les femmes. Cet homme veut dominer tout le monde. Un homme que la passion domine. Il faut que la raison domine les passions. Savoir dominer les événements, les circonstances.

DOMINÉ, ÉE. participe

DOMINICAIN, AINE. s. Religieux, religieuse de l'ordre de Saint-Dominique.

DOMINICAL, ALE. adj. Qui appartient au Seigneur. On l'emploie surtout dans ces deux locutions: L'oraison dominicale, le Pater, prière que Notre-Seigneur enseigna à ses disciples. Lettre dominicale, La lettre qui marque, dans le calendrier, le jour du Seigneur, c'est-à-dire, le dimanche. Le cycle des lettres dominicales est de vingt-huit ans.

DOMINICALE s'emploie aussi comme substantif féminin, et se dit Des sermons prêchés les dimanches qui n'appartiennent ni à l'avent ni au carême. Prêcher les dominicales ou la dominicale. Les dominicales de Bourdaloue.

DOMINO. s. m. Camail noir que les ecclésiastiques portent aux offices, pendant l'hiver. Les prêtres ont quitté leur domino. On dit plus ordinairement, Camail.

Il se dit aussi d'Un habillement ou costume de bal, composé d'une robe ouverte, descendant jusqu'aux talons, et d'une espèce de capuchon ou camail. Domino de taffetas bleu. Elle était en domino.

Il se dit, par extension, d'Une personne en domino. Je n'ai pu reconnaître le domino qui m'a parlé. Des dominos.

DOMINO se dit encore d'Un jeu qui se joue avec des espèces de dés d'ivoire ou d'os, très-plats et plus longs que larges, où les points ne sont marqués que sur une des faces. Jouer au domino. Jouer aux dominos.

Il se dit également de Chacune des pièces de ce jeu, ou de La réunion de ces pièces. Les points de ce domino sont effacés. Apportez-nous un domino.

Faire domino, Placer son dernier dé, lorsqu'il en reste encore à l'adversaire; ce qui fait gagner la partie. On dit elliptiquement, Domino, pour annoncer que l'on fait domino.

DOMINOTERIE. s. f. Nom que l'on donnait autrefois à Toutes sortes de papiers marbrés et autres papiers colorés, et que l'on donne encore Aux papiers imprimés de diverses couleurs, qui servent à différents jeux, tels que le loto, le jeu de l'oie, etc.

DOMINOTIER. s. m. Marchand de dominoterie.

DOMMAGE. s. m. Perte, détriment, préjudice. Grand, notable dommage. Causer du dommage. Cela me porte dommage. Cela lui fait dommage de cent mille francs. Faire du dommage. Recevoir du dommage. Éprouver un grand dommage. Réparer un dommage. Le dommage n'est pas grand.

Il se dit particulièrement pour Dégât. La grêle, l'inondation a causé beaucoup de dommage. Des moutons sont entrés dans ce champ, et y ont fait un grand dommage.

C'est dommage, c'est grand dommage, c'est bien dommage, c'est un grand dommage, etc., C'est une chose fâcheuse, désagréable, affligeante, c'est un grand malheur, une grande perte. Ce jeune homme se perd, et c'est dommage, c'est vraiment dommage, c'est bien dommage, car il promettait beaucoup. C'est dommage que vous n'ayez point appris cela plus tôt. Il est bien dommage que nous ayons perdu une si grande partie des ouvrages de Tacite et de Tite-Live. Quel dommage que vous ne soyez pas venu ce jour-là?

C'est dommage, c'est vraiment dommage, se disent quelquefois familièrement, dans un sens ironique. Il ne m'accuse pas, c'est dommage. On dit aussi, ironiquement et comme par une espèce de défi, C'est dommage qu'il ne fasse cela, c'est dommage qu'il ne se joue à moi, S'il osait faire cela, s'il osait se jouer à moi, il s'en repentirait.

En Jurispr., Dommages et intérêts, ou Dommages-intérêts, L'indemnité qui est due à quelqu'un pour le dommage, pour le préjudice qu'on lui a causé. Adjuger, se faire adjuger des dommages et intérêts. À peine de tous dépens, dommages et intérêts. La liquidation des dommages-intérêts.

DOMMAGEABLE. adj. des deux genres Qui cause, qui apporte du dommage. Dommageable au public. Cette entreprise lui a été fort dommageable.

DOMPTABLE. adj. des deux genres (Dans ce mot et dans les trois suivants, on ne fait pas sentir le P, et OM se prononce ON.) Qu'on peut dompter, qu'on peut adoucir. L'adresse rend domptables les animaux les plus farouches. Ce cheval est domptable maintenant. Il s'emploie plus ordinairement avec la négation. Ce cheval n'est pas domptable. Ce jeune homme, ce caractère n'est plus domptable.

DOMPTER. v. a. Subjuguer, réduire sous son obéissance, vaincre, surmonter. Dompter une nation. Dompter des peuples. Hercule dompta les monstres.

Il se dit aussi en parlant Des animaux, et signifie, Les assujettir, leur faire perdre le naturel indépendant qu'ils avaient dans l'état sauvage. Dompter un cheval, un taureau.

Il s'emploie aussi figurément. Dompter ses passions. Dompter sa colère.

Il se met quelquefois avec le pronom personnel, comme dans cette phrase, Apprendre à se dompter, c'est-à-dire, À dompter ses passions.

DOMPTÉ, ÉE. participe

DOMPTEUR. s. m. Celui qui dompte. Hercule est appelé le dompteur des monstres. Dompteur des nations. Il ne se dit point absolument.

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