RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
Page 9:496
Par exemple, qu'une tour dans une plaine, ou un rocher au milieu de la mer, sont continuellement en mouvement, ou changent de place, à cause que l'un & l'autre sont perpétuellement enveloppés de nouvel air ou de nouvelle eau.
Pour résoudre cette difficulté, on a eu recours à une infinité d'expédiens. Les Scotistes tiennent que le lieu n'est immobile qu'équivalemment. Ainsi, disent - ils, quand le vent souffle, il est vrai que l'air qui environne la surface de la tour s'en éloigne; mais tout de suite un autre air semblable & équivalent en prend la place. Les Thomistes aiment mieux déduire l'immobilité du lieu externe, de ce qu'il garde toujours la même distance au centre & aux points cardinaux du monde. Les Nominaux prétendent que l'immobilité du lieu externe consiste dans une correspondance avec certaine partie virtuelle de l'immensité divine. Nous passons légerement sur toutes ces rêveries qui doivent nécessairement trouver leur place dans un ouvrage destiné à l'histoire de l'esprit humain, mais qui ne doivent aussi y occuper que très - peu d'espace.
Les Cartésiens nient absolument que le lieu externe
soit une surface environnante ou un corps environné: ils prétendent que c'est seulement la situation
d'un corps parmi d'autres corps voisins, considéré
comme en repos. Ainsi la tour, disent - ils, sera réputée
rester dans le même lieu, quoique l'air environnant
soit changé, puisqu'elle conserve toujours
la même situation par rapport aux montagnes, aux
arbres & aux autres parties de la terre qui sont en
repos. Voyez
Il est visible que la question du lieu tient à celle
de l'espace. Voyez
Les Cartésiens ont raison, si l'espace & l'étendue
ne sont rien de réel & de distingué de la matiere;
mais si l'étendue ou l'espace & la matiere sont deux
choses différentes, il faut alors regarder le lieu comme
une chose distinguée des corps, & comme une
partie immobile & pénétrable de l'espace indéfini:
on peut voir aux articles cités la discussion de cette
opinion; il est certain que suivant notre maniere
ordinaire de concevoir, & indépendamment de toute
subtilité philosophique, il a un espace indéfini que
nous regardons comme le lieu général de tous les
corps, & que les différentes parties de cet espace,
lesquelles sont immobiles, sont le lieu particulier des
différens corps qui y répondent. Au reste, comme
on l'a remarqué au mot
C'est aussi d'après cette idée que M. Newton distingue le lieu en lieu absolu & en lieu relatif.
Le lieu absolu est cette partie de l'espace infini & immobile qui est occupée par un corps.
Le lieu relatif est l'espace qu'occupe un corps considéré par rapport aux autres objets qui l'environnent.
M. Locke observe que le lieu se prend aussi pour cette portion de l'espace infini que le monde matériel occupe; il ajoute cependant que cet espace seroit plus proprement appellé étendue.
La véritable idée du lieu, selon lui, est la position relative d'une chose par rapport à sa distance de certains points fixes; ainsi nous disons qu'une chose a
Lieu dans l'optique ou lieu optique, c'est le point auquel l'oeil rapporte un objet.
Ainsi les points D, E, (
Si une ligne droite joignant les lieux optiques D, E, est parallele à une ligne droite qui passe par les yeux des spectateurs d, e, la distance des lieux optiques D, E sera à la distance des spectateurs d, e, comme la distance E C est à la distance Ce.
Le lieu optique ou simplement le lieu d'une étoile
on d'une planete, est un point dans la surface de la
sphere du monde, comme C ou B (
Ce lieu se divise en vrai & en apparent. Le lieu
vrai est ce point B de la surface de la sphere où un
spectateur, placé au centre de la terre, voit le centre
de l'étoile; ce point se détermine par une ligne
droite, tirée du centre de la terre par le centre de
l'étoile, & terminée à la sphere du monde. Voyez
Le lieu apparent, est ce point de la surface de la
sphere, où un spectateur placé sur la surface de la
terre en E, voit le centre de l'étoile S. Ce point
C se trouve par le moyen d'une ligne qui va de l'oeil
du spectateur à l'étoile, & se termine dans la sphere
des étoiles. Voyez
La distance entre ces deux lieux optiques, savoir
le vrai & l'apparent, fait ce qu'on appelle la parallaxe.
Voyez
Le lieu astronomique du soleil, d'une étoile ou
d'une planete, signifie simplement le signe & degré
du zodiaque, où se trouve un de ces astres. Voyez
Ou bien c'est le degré de l'écliptique, à compter
du commencement d'Aries, qui est rencontré par le
cercle de longitude de la planete ou de l'étoile, &
qui par conséquent indique la longitude du soleil,
de la planete ou de l'étoile. Voyez
Le sinus de la plus grande déclinaison du soleil, qui est environ 23°. 30'. est au sinus d'une déclinaison quelconque actuelle, donné ou observé, par exemple, 23°. 15', comme le rayon est au sinus de la longitude; ce qui donneroit, si la déclinaison étoit septentrionale, le 20°. 52'. des gémeaux; & si elle étoit méridionale, 20°. 52'. du capricorne pour le lieu du soleil.
Le lieu de la lune est le point de son orbite où
elle se trouve en un tems quelconque. Voyez
Le lieu est assez long à calculer à cause des grandes
inégalités qui se rencontrent dans les mouvemens de
la lune, ce qui exige un grand nombre d'équations &
de réductions avant que l'on trouve le lieu vrai.
Voyez
Le lieu excentrique d'une planete dans son orbite,
est le lieu de l'orbite où paroîtroit cette planete, si
on la voyoit du soleil. Voyez
Ainsi supposons que N E O R (
Le lieu héliocentrique d'une planete ou son lieu
réduit à l'écliptique, ou bien le lieu excentrique dans
l'écliptique, est ce point de l'écliptique, auquel on
rapporte une planete vue du soleil. Voyez Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.