ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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une larme dure, séche, d'une couleur de rouille foncée: quand on la brise en petits morceaux, elle paroît transparente, rouge, & parsemée de petits points moins brillans; elle a un goût un peu âcre, légerement astringent, & tant soit peu aromatique; elle répand, quand on la brûle, une odeur agréable qui approche de celle de l'encens.

La larme ou gomme de lierre n'est pas une résine pure; car deux livres de cette matiere ont laissé dans la distillation, selon le rapport de Geoffroy, dix onces & cinq gros de résidu charbonneux, qui étant calciné à blancheur, a pesé encore sept gros & quarante gains; or les résines pures ne donnent pas, à beaucoup près, dans la distillation un produit fixe si abondant. Voyez Résine.

Nous employons fort peu la gomme de lierre, nous la faisons seulement entrer dans quelques préparations officinales; par exemple, dans le baume de fioravanti, dans les pilules balsamiques de Stahl, & dans celles de Becher; trois compositions qui se trouvent dans la pharmacopée de Paris. (b)

Lierre terrestre

Lierre terrestre, (Mat. med.) les feuilles & les sommités de cette plante sont d'usage en Medecine. Elles sont ameres & un peu aromatiques; elles donnent dans la distillation une eau aromatique d'une odeur assez desagréable & de peu de vertu, & une petite quantité d'huile essentielle. Elles ont été célébrées principalement par un prétendu principe balsamique ou même bitumineux, comme l'appelle Geoffroy, qu'on leur a supposé. Cependant cette plante est presque absolument extractive, selon l'éxamen chimique qu'en rapporte Cartheuser dans sa Matiere medicale. Il est vrai que le même auteur a observé que l'infusion, la décoction, & même l'extrait des feuilles de lierre terrestre retenoient l'odeur balsamique de la plante, & que toutes ces préparations avoient une saveur âcre, vive & pénétrante.

On peut juger par ces qualités extérieures, que l'usage du lierre terrestre peut être réellement salutaire dans plusieurs des maladies pour lesquelles il a été recommandé; qu'il peut, par exemple, faciliter l'expectoration des glaires épaisses retenues dans les poumons, & être employé par conséquent utilement dans l'asthme humide, dans les pthisies commençantes, dans certaines toux violentes & opiniâtres, dans l'extinction de voix, &c. qu'il doit exciter la transpiration, les urines & les regles; que la vertu la plus remarquable qu'on lui ait attribué, savoir celle de déterger & consolider les ulceres des parties internes, peut ne pas être absolument imaginaire.

Quant à la qualité lythontriptique qu'on lui a aussi accordée, nous la lui refuserons formellement avec la plus saine partie des Medecins modernes. Voyez Lythontriptique.

Cette plante se prescrit en décoction & en infusion, dans de l'eau ou dans du vin, depuis une pincée jusqu'à une demi - poignée pour trois ou quatre tasses, que l'on peut prendre le matin ou dans le cours de la journée dans des intervalles réglés.

On en donne aussi assez communément la décoction coupée avec pareille quantité de lait, sur - tout dans les maladies de poitrine.

Quelques medecins prescrivent aussi les feuilles seches réduites en poudre, à la dose de demi - gros jusqu'à un, prise deux fois le jour, avec l'eau distillée de la même plante, ou dans une autre liqueur appropriée. Willis propose ce remede pour la toux opiniâtre & la pthisie. Voyez sa Pharm. rationn.

On fait avec les sommités de lierre terrestre, une conserve & un syrop simple, qui sont des remedes un peu plus doux que l'infusion & que la décoction; on en prépare aussi un extrait qui a une saveur trop vive, comme nous l'avons déja observe, pour qu'on puisse le donner seul, mais qu'on peut faire entrer avec avantage dans les compositions magistrales sous forme solide. Les feuilles de cette plante entrent dans l'eau vulnéraire, & ses sommités dans le baume vulnéraire. (b)

LIESINA

LIESINA, (Géog.) par les Esclavons Huar, île de Dalmatie dans le golfe de Venise, au fond du golfe de Tarente, à 8 milles de la terre - ferme. Elle n'a que 16 milles dans sa plus grande largeur, 70 de longueur, & 130 de circuit. Elle appartient aux Vénitiens. La petite ville de Liesina en est la capitale. (D. J.)

Liesina

Liesina, (Géog.) ville de Dalmatie, capitale de l'isle de même nom, avec titre de comté, & un évê ché suffragant de Spalatro. Elle est batie au pié de deux montagnes, n'a point d'enceinte de murailles, & est dominée par une forteresse. Longit. 34. 58. lat. 43. 30. (D. J.)

LIESSE ou NOTRE - DAME DE LIESSE

LIESSE ou NOTRE - DAME DE LIESSE, Nostra Domina de Loetitia, (Géog.) les actes de Charles VI. roi de France, écrits par un moine de son tems, nomment ce lieu Liens; nos anciennes tables géographiques l'appellent Liance ou Lience, que le peuple a changé vraissemblablement en celui de Liesse, à ce que pense M. de Valois dans sa Notit. Gall. pag. 275.

Quoi qu'il en soit, c'est un bourg de France en Picardie, au diocèse de Laon, & à trois lieues E. de cette ville; il est très - connu par une image de la sainte Vierge, qui y attire les pélerinages de petit peuple, & l'entretient dans l'oisiveté. Il vaudroit bien mieux qu'il fût remarquable par quelque bonne manufacture, qui occupât les habitans & les mît à l'aise. Long. 21. 30. lat. 49. 36. (D. J.)

LIESSIES

LIESSIES, Loetitia, (Géog.) petite ville, ou plutôt bourg du Hainaut, remarquable par son abbaye de Bénédictins, fondée en 751. Ce lieu a pris son nom des peuples qu'on nommoit Loeti, & qui faisoient une partie des Nerviens. Liessies est sur la petite riviere d'Hespres, diocèse de Cambray, à 4 lieues de Maubeuge, & à 8 lieues S. de Mons. Long. 21. 34. lat. 50. 18. (D. J.)

LIEU

LIEU, locus, s. m. (en Philosophie) c'est cette partie de l'espace immobile qui est occupée par un corps. Voyez Corps & Espace.

Aristote & ses sectateurs divisent le lieu en interne & en externe.

Le lieu interne est cet espace ou cette place qu'un corps contient.

Le lieu externe est celui qui renferme le corps: Aristote l'appelle encore la premiere surface concave & immobile du corps environnant.

On dispute fort dans les écoles sur la question du lieu interne. On demande, si c'est un être réel qui existe indépendamment des corps, ou seulement un être imaginaire; c'est - à - dire, si c'est seulement une aptitude & une capacité de recevoir des corps?

Il y en a qui soutiennent que c'est un être positif, incorporel, éternel, indépendant & infini; & ils poussent leur assertion jusqu'à prétendre que le lieu interne constitue l'immensité de Dieu.

Les Cartésiens, au contraire, soutiennent que le lieu interne, considéré par abstraction, n'est pas différent de l'étendue des corps qui y sont contenus, & qu'ainsi il ne differe en rien des corps eux - mêmes. Voyez Matiere.

Les Scholastiques mettent pareillement en question, si le lieu externe est mobile ou immobile. On déduit son immobilité de cette considération, que tout ce qui se meut doit nécessairement quitter sa place; ce qui ne pourroit arriver, si le lieu s'en alloit avec le mobile; car si le lieu se mouvoit avec le mobile, le mobile ne changeroit pas de place. D'autres traitent d'absurde cette opinion d'Aristote; ils prétendent que si un corps en mouvement change de lieu en ce

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