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La peau qui est feuille morte ou couleur d'ocre, est charnue; elle renferme trois ou quatre graines séparées par des cloisons fort - minces; chaque graine est longue d'environ deux lignes & demie, blanche en - dedans, grisâtre, veinée de noirâtre, & relevée de petites bosses en - dehors; elles n'ont point de goût, & leur figure approche assez de celle d'un petit rein; la chair qui couvre ces graines, est douçâtre d'abord, ensuite elle paroît mucilagineuse. On vend ces graines dans le marché aux herbes de Constantinople.
Le lierre qui produit ce fruit doré, étoit spécialement consacré à Bacchus, ou parce qu'il fut jadis caché sous cet arbre, ou par d'autres raisons que nous ignorons. Plutarque dans ses propos de table, dit que ce dieu apprit à ceux qui étoient épris de ses fureurs, à se couronner des feuilles de cet arbre, à cause de la vertu qu'elles ont d'empêcher qu'on ne s'enivre.
On en couronnoit aussi les poëtes, comme on le voit dans Horace, & dans la septieme éclogue de Virgile, sur laquelle Servius observe qu'on en agissoit ainsi, parce que les poëtes sont consacrés à Bacchus, & sujets comme lui à des enthousiasmes; ou bien parce que l'éclat des beaux vers, semblable à celui du fruit de cet arbre, dure éternellement, & acquiert à leurs auteurs l'honneur de l'immortalité.
Il n'est pas surprenant que les bacchantes ayent autrefois employé le lierre pour garnir leurs thyrses & leurs coëffures. Toute la Thrace est couverte de ces sortes de plantes. (D. J.)
Sa racine trace & pénetre fort avant dans la terre; ses feuilles sont épaisses, arrondies, sillonnées & dentelées; le casque de la fleur est droit, rond, fendu en deux; la levre supérieure est découpée en deux ou trois segmens. Les fleurs naissent aux côtes des noeuds des tiges.
La plus commune espece de lierre terrestre est nommée par Tournefort, calamintha humilior, folio rotundiore, I. R. H. 194. chamoecissus five kedera terrestris, par J. Bauh. 3. 855. chamoeclema vulgaris, par Boërh. J. A. 172. hedera terrestris, par C. B. Pin. 306. Park. Chab. Buxb. & autres.
Cette plante se multiplie le long des ruisseaux, dans les haies & dans les prés, par le moyen de ses jets quadrangulaires, rampans & fibreux. Elle pousse des tiges grêles, quarrées, rougeâtres, velues, qui prennent racine par de petites fibres. Sur ces tiges, naissent des feuilles opposées deux à deux, rudes, arrondies, à oreilles, larges d'un pouce, un peu velues, découpées, crénelées symmétriquement, & portées sur de longues queues.
Ses fleurs naissent aux noeuds des tiges, disposées par anneaux au nombre de trois, quatre, & même davantage, dans chaque aisselle des feuilles. Elles sont bleues, d'une seule piece, en gueule; la levre supérieure est partagée en deux segmens, & est réfléchie vers les côtés; l'inférieure est divisée en quatre. Leur tuyau est panaché de lignes & de taches pourprées - foncées; son ouverture est parsemée de poils courts & semblables à du duvet.
Le pistil de la fleur est grêle & fourchu. Le calice est oblong, étroit, rayé, & découpé sur les bords en cinq quartiers; il se renfle quand la fleur est sé<cb->
Toute cette plante a une saveur amere, une odeur forte, qui approche en quelque maniere de la menthe. Elle est toute d'usage. On la regarde comme très - apéritive, détersive, discussive & vulnéraire, employée soit intérieurement, soit extérieurement. Les vertus qu'on lui attribue, dependent les unes de son huile, & les autres de son sel essentiel, qui n'est pas fort différent du tartre vitriolé, mêlé avec un peu de sel ammoniacal. On prépare dans les boutiques une eau distillée, une conserve, un extrait, un syrop, des fleurs & des feuilles de cette plante.
On nous l'apporte de Perse, & autres pays orientaux, où on peut seulement la ramasser en certaine quantité. Je sais bien que Ray, Bauhin, Pomet, & autres, disent qu'on a trouvé de cette résine, ou de semblable, sur de vieux lierres, dans la province de Worcester, près de Genève & à Montpellier; mais ces exemples ne prouvent autre chose, sinon que cette résine se voit rarement dans nos pays européens. Après tout, c'est une simple curiosité, car elle ne nous est d'aucun service. Les anciens la mettoient parmi les dépilatoires; mais, comme elle n'a point cette vertu, il y a quelque erreur dans leurs manuscrits, ou bien ils entendoient quelque autre chose que ce que nous entendons par le mot françois. (D. J.)
Les feuilles de lierre ne sont presque employées que dans un seul cas; on les applique assez ordinairement sur les cauteres. On croit qu'elles les garantissent d'inflammation, & qu'elles en augmentent l'écoulement; peut - être ne fournissent - elles qu'une espece de compresse qui laisse appercevoir tout le pus ou toute la sérosité qui coulent de l'ulcere, parce qu'elle ne l'absorbe point.
Les anciens recommandoient les feuilles de lierre
cuites dans du vin pour les brûlures & les ulceres
malins, & pour résoudre les gonflemens & les duretés
de la rate; mais nous avons de meilleures remedes
contre les brûlures & les ulceres, voyez
La larme résineuse, connue dans les boutiques
sous le nom de gomme de lierre, découle dans les pays
chauds de l'arbre qui fait le sujet de cet article. C'est
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