LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 529

Des Lois, des opinions et autres choses semblables. On ne doit pas établir de nouvelles opinions, de nouvelles maximes. Ce sont des Lois qu'on a justement établies. Établir un mot, une façon de parler. Établir une Religion. Établir un grand Empire. Etablir une bonne morale, à l'aide de bonnes Lois.

On dit, On a établi que, il est établi que... pour dire, que C'est une coutume recue que ... Et, C'est une opinion, c'est une coutume établie.

Il s'emploie avec le pronom personnel, et signifie, Se placer en quelque lieu, y fixer sa demeure. Il est venu s'établir en France. Il s'est établi dans notre Ville.

On dit De certains mots nouveaux, qu'Ils auront de la peine à s'établir, pour dire, À être reçus, à passer dans la Langue.

Établir

Établir, signifie aussi Instituer; et il se dit tant des choses qu'on institue pour toujours, que de celles qu'on institue pour un temps. Établir une Communauté, un Parlement, un Présidial dans une Ville. Etablir des Commis pour recevoir certains droits. Établir un gardien. Établir un péage, uneimposition.

On dit, qu'Un homme a été établi Juge de telles et telles affaires, pour dire, qu'Il en a été fait, qu'il en a été constitué Juge.

On dit encore, Établir un fait, pour dire, Déduire, exposer un fait avec ses preuves. On dit à peu près dans le même sens, Établir l'état de la question.

Il signifie aussi, Prouver une proposition. Il a établi sa proposition par des raisonnemens convaincans. Il a établi son droit sur des pièces authentiques.

Établi, ie

Établi, ie. participe.

ÉTABLISSEMENT

ÉTABLISSEMENT. s. mas. Action d'établir. Il a réussi dans l'établissement de sa fortune. Il a eu beaucoup de traverses dans l'établissement de sa fortune.

Il se dit aussi De ce qui est établi pour l'utilité publique. Les Hôpitaux sont des établissemens très--utiles. Ce Prince a fait de beaux établissemens, de grands établissemens.

On appelle Établissemens de Saint Louis, Le code de Lois donné par ce Prince.

Il signifie aussi, État, poste avantageux, condition avantageuse. Procurer un établissement à quelqu'un. Il a un bel établissement, un bon établissement. Il a donné un établissement considérable à son fils. Il a procuré un établissement à un tel. Il lui faut faire un petit, un bon établissement.

Il se prend aussi pour Institution, premier commencement. L'établissement d'une Communauté. L'établissement d'un Empire, d'une Colonie, d'une Loi, d'un Présidial, d'un Parlement. Depuis l'é tablissement de la Monarchie.

On appelle en termes de Guerre, L'établissement des quartiers, La distribution des troupes dans les lieux qu'elles doivent occuper durant quelque temps.

On dit à peu près dans le même sens, Il doit à cet ouvrage l'établissement de sa réputation, pour dire, Sa réputation fut établie par cet ouvrage.

On dit, L'établissement d'un fait, d'un droit, pour dire, L'exposition d'un fait, d'un droit, etc. accompagnée de preuves; et L'établissement d'une question, pour dire, L'exposé net et développé de ce qui est en question.

ÉTAGE

ÉTAGE. s. m. L'espace entre deux planchers dans un bâtiment. Premier, second, troisieme, quatrième étage. Ordinairement quand on parle des étages séparément, on appelle Premier étage, Celui qui est au--dessus du rez de chaussée, et de l'entresol.

On appelle Etage bas, Un étage peu exhaussé.

Il se dit quelquefois Des maisons où il n'y a que le rez de chaussée. En ce pays--là les bâtimens ne sont qu'à un étage, que d'un étage.

On dit figurément et familièrement, et pour exagérer, C'est un sot à triple étage.

On dit aussi d'Un homme qui a beaucoup d'embonpoint, qu'Il a un menton à double, à triple étage.

Étage

Étage, signifie figurément, Degré d'élévation. Il y a des esprits de divers étages, de tout étage, des gens de tout étage.

ÉTAGER

ÉTAGER. v. act. Il ne se dit guère qu'en parlant De la coupe des cheveux. Il faut lui étager les cheveux.

Étagé, ée

Étagé, ée. participe.

ÉTAI

ÉTAI. sub. mas. Pièce de bois dont on se sert pour appuyer une muraille, une poutre, etc. dans un bâtiment qui menace ruine. Mettre un étai, des étais à une muraille. L'appuyer avec des étais.

ÉTAIM

ÉTAIM. subst. mascul. La partie la plus fine de la laine cardée. Filer de l'étaim.

ÉTAIN

ÉTAIN. sub. m. Métal blanc très--léger, et qui crie lorsqu'on le plie. Étain commun. Étain fin ou sonnant. Étain de Cornouaille. On nomme le Bismuth, Étain de Glace.

On appelle Étain d'antimoine, Une certaine préparation d'antimoine, par laquelle il prend une couleur et une consistance presque semblables à celles de l'étain.

ÉTAL

ÉTAL. s. m. Sorte de table sur laquelle on vend de la viande de boucherie. Cet étal est bien placé. Ce Boucher est riche, il a plusieurs étaux.

Il se dit aussi Du lieu même où l'on vend de la viande.

ÉTALAGE

ÉTALAGE. sub. m. Exposition de marchandises qu'on veut vendre, Mettre à l'étalage. Cela ne vaut pas l'étalage.

Il se dit encore Des marchandises de rebut qu'on étale, et qu'on déploie pour servir de montre. Cela n'est bon qu'à servir d'étalage. C'est de l'étalage.

Il signifie aussi Certain droit qu'on prend sur les Marchands, pour leur permettre d'étaler en quelque place. Payer l'étalage.

Il signifie figurément, L'ajustement, la parure, principalement des femmes. Elle s'étoit bien parée pour le bal, il n'y en a point eu, elle a perdu son étalage. Il ne se dit guère qu'en plaisanterie.

On dit aussi: Faire étalage de son esprit, de son éloquence, de sa qualité, de ses richesses, de ses alliances. Faire un étalage d'érudition, etc. Et dans toutes ces phrases, il se prend toujours en mauvaise part, pour dire, En faire montre, en faire parade avec affectation.

ÉTALER

ÉTALER. v. a. Exposer en vente dans une boutique, ou dans quelque autre lieu. Il ne se dit que Des marchandises, des denrées, et autres choses semblables. Étaler des marchandises, des draps, des toiles, etc.

Il se met quelquefois absolument. Les Marchands n'ont pas encore étalé. Il est défendu d'étaler les jours de Fétes.

On dit à peu près dans le même sens, Étaler son jeu, pour dire, Montrer toutes ses cartes, les étendre sur la table.

Étaler

Étaler, signifie aussi, Étendre, déployer, montrer en détail. Ces plantes entassées ne sécheront pas, il faut les étaler sur cette table. Étalez ces bijoux, afin qu'on en juge mieux.

Étaler

Étaler, signifie figurément, Montrer avec ostentation. Cette femme étale tous ses charmes. Il aime trop à étaler son esprit, son savoir.

On dit figurément et familièrement, Étaler sa marchandise, pour dire, Faire parade de ce qu'on fait, de ce qu'on a de rare, de singulier.

Étalé, ée

Étalé, ée. participe.

ÉTALIER

ÉTALIER. s. m. Celui qui vend la viande dans un étal. Garçon étalier. Il n'est pas maître, il n'est qu'étalier.

ÉTALINGUER

ÉTALINGUER, ou TALINGUER. v. a. Terme de Marine. Étalinguer les câbles, C'est les amarrer à l'arganeau de l'ancre.

Étalingué, ée

Étalingué, ée. participe.

ÉTALON

ÉTALON. s. m. Cheval entier, qui sert, qu'on emploie à couvrir des cavales. Ce cheval est bon à servir d'étalon. Il avoit tant d'étalons dans son haras. Bel étalon. Étalon du Roi.

ÉTALON

ÉTALON. s. m. Modèle de poids, de mesures, qui est réglé, autorisé et conservé par le Magistrat, et sur lequel les mesures, les poids des Marchands doivent être ajustés, rectifiés, égalés. Étalon d'aune, de boisseau, de pot, de livre. L'étalon est marqué de la marque du Seigneur.

ÉTALONNAGE

ÉTALONNAGE ou ÉTALONNEMENT. s. m. Action d'étalonner. Il en coûtera tant pour l'étalonnement de ces poids.

ÉTALONNER

ÉTALONNER. verb. a. Imprimer certaine marque sur un poids, sur une mesure, pour certifier qu'on les a ajustés, rectifiés sur l'étalon. Ce Marchand fut mis à l'amende, parce que ses mesures n'étoient pas étalonnées. Il faut étalonner ces mesures.

Étalonner

Étalonner, se dit aussi dans les haras, pour couvrir une jument.

Étalonné, ée

Étalonné, ée. participe.

ÉTALONNEUR

ÉTALONNEUR. sub. m. Officier commis pour étalonner les poids et mesures.

ÉTAMAGE

ÉTAMAGE. s. m. Action d'étamer, ou état de ce qui est étamé. Il en a tant coûté pour l'étamage. L'étamage de cette casserole ne vaut rien.

ETAMER

ETAMER, verb. a. Enduire d'etain fondu le dedans des vaisseaux de cuivre ou d'autres ouvrages de fer, Il faut étamer cette marmite, cette fontaine de cuivre.

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