LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 528

ce qu'il a dit ou fait, le trouver mauvais. Il s'est estomaqué de ce que je ne lui ai pas rendu sa visite assez tôt. Il n'a pas sujet de s'estomaquer, de s'enestomaquer. Il est du style familier.

Éstomaque, ee

Éstomaque, ee. participe. Il est tout estomaqué.

ESTOMPE

ESTOMPE. s. f. Terme de Peinture. Instrument garni de peau à la pointe, avec lequel on étend le trait d'un dessin fait au crayon.

ESTOMPER

ESTOMPER. v. a. Étendre le trait d'un dessin avec une estompe.

Estompé, ée

Estompé, ée. participe.

ESTRAC

ESTRAC. adj. Terme de Manége. Un cheval estrac, est Un cheval qui a peu de corps et de ventre, qui est étroit de boyau. Il est vieux. On dit aujourd'hui, Un cheval étroit.

ESTRADE

ESTRADE. s. fém. Chemin. En ce sens il n'est plus en usage que dans ces facons de parler usitées parmi les gens de guerre, Battre l'estrade, qui signifie, Battre la campagne avec de la Cavalerie, pour avoir des nouvelles des ennemis. Batteurs d'estrade.

Il signifie aussi Un assemblage d'ais posé dans une partie d'une chambre, et un peu plus élevé que le reste du plancher. Il y a une estrade dans cette chambre, à cette alcove.

ESTRAGON

ESTRAGON. s. m. Herbe odoriférante, longue et menue, qu'on met ordinairement dans les salades et dans les ragoûts. Il y a trop d'estragon dans votre salade. Vinaigre d'estragon. Sauce à l'estragon. Poulets à l'estragon.

ESTRAMAÇON

ESTRAMAÇON. s. mas. Il signifie Une sorte d'épée qu'on portoit autrefois; et il n'est plus d'usage que dans cette phrase, Un coup d'estramaçon, pour dire, Un coup du tranchant de l'épée.

ESTRAMAÇONNER

ESTRAMAÇONNER. v. a. Donner des coups d'estramaçon. Il fut estramaçonné dans ce combat. Il n'est guère d'usage.

Estramaçonné, ée

Estramaçonné, ée. participe.

ESTRAPADE

ESTRAPADE. s. f. On appelle ainsi Un arbre, une espèce de potence, au haut de laquelle on élève les criminels, pour les laisser tomber à quelques pieds de la terre. Planter une estrapade. Quand il fut au pied de l'estrapade.

On appelle aussi Estrapade, Le supplice même qu'on faisoit autrefois souffrir à un criminel, en l'élevant au haut d'une longue pièce de bois, les mains liées derrière le dos avec une corde qui soutient tout le poids du corps, et le laissant tomber avec roideur jusqu'à deux ou trois pieds de terre. Donner l'estrapade. On l'a condamné à trois traits, à trois tours d'estrapade. Il a eu l'estrapade si rudement, qu'il en est demeuré estropié.

On appelle Double estrapade, Un tour que font les danseurs de corde, en passant deux fois tout le corps entre leurs bras, et la corde qu'ils tiennent.

On dit figurément et familièrement, Donner l'estrapade à son esprit, pour dire, Se fatiguer l'esprit à quelque chose de fort difficile.

ESTRAPADER

ESTRAPADER. v. a. Faire souffrir l'estrapade. On l'a estrapadé. Il est de peu d'usage.

Estrapadé, ée

Estrapadé, ée. participe.

ESTRAPASSER

ESTRAPASSER. v. act. Terme de Manége. Fatiguer, excéder un cheval, en lui faisant faire un trop long manége. On dit Surmener, quand on lui fait faire un trop long voyage.

Estrapassé, ée

Estrapassé, ée. participe.

ESTRAPONTIN

ESTRAPONTIN. V. Strapontin.

ESTROPIER

ESTROPIER. v. a. _ter l'usage d'un membre, soit par une blessure, soit par quelque coup. Il a reçu dans le bras, dans le genou un coup de mousquet qui l'a estropié. Il en sera estropié toute sa vie. Il est estropié d'un bras, d'une jambe. Il fut estropié à tel siége.

On le dit aussi, par extension, Des maladies qui ôtent l'usage de quelque partie du corps. Il lui est tombé un rhumatisme sur le bras, il en est estropié. Une paralysie l'a estropié.

En termes de Peinture, de Sculpture, on dit, Estropier une figure, pour dire, N'y pas observer les proportions.

On dit aussi, Estropier un passage, une pensée, etc. pour dire, En retrancher une partie essentielle, dont la suppression altère le sens.

On dit aussi, Estropier un nom propre, pour dire, Le défigurer en le prononçant ou en écrivant.

Estropié, ée

Estropié, ée. participe. Un soldat estropié. Figure estropiée. Passage estropié. Pensée. estropiée. Nom estropié.

On dit familièrement, Il est estropié de la cervelle, Il est extravagant. On dit aussi d'Un grand parleur, Il n'est pas estropié de la langue.

ESTURGEON

ESTURGEON. s. m. Sorte de gros poisson de mer, qui remonte dans les rivières comme les saumons. Chair d'esturgeon. OEufs d'esturgeon. La péche des esturgeons.

ESU

ÉSULE

ÉSULE. s. f. Plante. Il y en a de plusieurs espèces. La plus connue se nomme Petite Esule. C'est un bon Hydragogue.

ET

ET

ET. (On ne prononce pas le T.) Conjonction qui lie les Parties d'Oraison, comme les noms, les pronoms, les verbes, les adverbes. Alexandre et Philippe. Le feu et l'eau. Bon et sage. Vous et moi. Chanter et danser. Sagement et fortement.

Elle joint aussi les membres d'une période. Il a fait telle chose, et il est encore sur le point de ...

Elle joint encore les périodes mêmes. Et véritablement on ne sauroit nier que...

Et

Et, est quelquefois emphatique au commencement des phrases.

Et caetera

Et caetera. (Le T de l'ET se prononce. ) Mot qui a passé du Latin dans le François. Il signifie, Et autres personnes, et autres choses semblables.

Il est quelquefois substantif, pour signifier ce mot même. Le reste n'est exprimé que par un et coetera.

On dit communément et proverbialement, Dieu nous garde d'un quiproquo d'Apothicaire, et d'un et coetera de Notaire.

On dit aussi à la fin d'un conte, d'un récit, Et de boire, et de rire, etc. pour dire, que L'affaire dont on parle, se termine par boire, par faire rire, etc.

ETA

ÉTABLAGE

ÉTABLAGE. s. mas. Ce qu'on paye pour l'attache, pour la place d'un cheval, d'un boeuf, etc. dans une écurie, dans une étable. Quand on prend le foin et l'avoine dans une hôtellerie, on ne paye point l'établage. Ce cheval ne vaut pas l'établage.

Établage

Établage, est aussi Le droit qui se paye aux Seigneurs en plusieurs endroits, pour avoir la permission d'exposer des marchandises en vente. On dit plus communément Étalage.

ÉTABLE

ÉTABLE. sub. f. Lieu où l'on met des boeufs, des vaches, des brebis et autres bestiaux. Etable à vaches. Étable à cochons. Notre -- Seigneur voulut naître dans une étable. Il signifioit autrefois Écurie.

On dit proverbialement, Fermer l'étable quand les chevaux n'y sont plus, pour dire, Vouloir empêcher un mal quand il est arrivé, quand il n'est plus temps d'y remédier.

ÉTABLER

ÉTABLER. v. act. Mettre dans une étable. Il y a dans cette hôtellerie de quoi établer tant de chevaux, tant de boeufs, tant de moutons.

Etablé, ée

Etablé, ée. participe.

ÉTABLI

ÉTABLI. sub. m. Espèce de grosse table dont les Menuisiers, Serruriers, Arquebusiers et autres ouvriers se servent pour poser les ouvrages auxquels ils travaillent. L'établi d'un Menuisier, d'un Serrurier, d'un Tailleur.

ÉTABLIR

ÉTABLIR. v. act. Rendre stable, fixer. Établir sa demeure en quelque lieu. Cette Colonie est allée s'établir en tel endroit. Constantin établit le Siége de l'Empire à Constantinople. Il a bien établi sa fortune.

On dit: Établir les fondemens d'une maison, d'un édifice. Ce mur est bien établi sur le roc. Cette table est bien établie sur ses pieds, pour dire, qu'Elle est solidement posée et assurée.

On dit, qu'Un homme est bien établi à la Cour, dans une maison, pour dire, qu'Il y a beaucoup de crédit.

On dit, S'établir une espèce de Juridiction, une espèce d'empire, pour dire, Se faire une espèce de Juridiction, d'empire, etc.

Il signifie aussi, Mettre dans un état, dans un emploi avantageux, dans une condition stable. Ce père a établi tous ses enfans, les uns dans la Robe, les autres dans l'Épée. Ce Ministre a établi avantageusement ses amis. Ils'est bien établi. Établir un homme dans une charge. Un tel fut commis pour l'établir dans l'exercice de son Office.

On dit en ce sens, qu'On établit une fille, pour dire, qu'On la marie. Cette fille est bien établie.

Établir

Établir, se dit aussi Des choses qui ne doivent pas durer long--temps. Établir une garnison chez un Financier. Établir une Chambre de Justice. Établir des étapes sur une route.

Il signifie aussi, Donner commencement à quelque chose, être l'auteur de quelque chose qui a ou qui peut avoir cours dans la suite. Il se dit

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