LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 489

partie de sa vie; et pour dire le contraire, C'est le vilain endroit de sa vie.

On dit encore, Prendre quelqu'un par son endroit sensible, par son endroit foible, pour dire, Le prendre par ce qui l'intéresse le plus.

Il se prend quelquefois pour Le beau côté d'une étoffe, et il est opposé à L'envers. Voilà l'endroit de ce drap. Quel est l'endroit?

En mon endroit. En votre endroit. En son endroit. En leur endroit. Façons de parler adverbiales, qui signifient, Envers moi, envers vous, envers lui, envers eux. À l'endroit d'un tel. Ces façons de parler sont hors d'usage, si ce n'est dans le style de Pratique.

On dit aussi en termes de Pratique, Chacun endroit soi, pour dire, Chacun pour soi, chacun pour ce qui le regarde.

ENDUIRE

ENDUIRE. v. act. Couvrir d'une couche, soit de chaux, soit de plâtre, ou autre matière détrempée. Enduire une muraille de plâtre. Enduire un vaisseau de goudron.

Enduit, ite

Enduit, ite. participe.

ENDUIT

ENDUIT. s. m. Couche de chaux, de plâtre, etc. Il se dit proprement de celle qu'on applique sur les murailles. Un enduit de plâtre. Faire un enduit.

ENDURANT, ANTE

ENDURANT, ANTE. adject. Qui souffre aisément les injures, la contrariété, les mauvais procédés. Ce n'est pas un homme endurant. Il n'est pas d'humeur endurante. Il n'est pas trop endurant. Cet homme a été bien endurant. Il s'emploie plus ordinairement avec la négative.

C'est un homme mal endurant, une femme peu endurante, pour dire, que C'est une personne colère, et qui a le ressentiment vif.

ENDURCIR

ENDURCIR. v. a. Rendre dur. Le grand air endurcit la pierre. Donner une nouvelle trempe à du fer pour l'endurcir davantage.

Endurcir

Endurcir, signifie aussi, Rendre fort, rendre robuste. Le travail endurcit le corps.

Il signifie encore, Accoutumer à ce qui est dur, fâcheux, pénible. Il est bon d'endurcir de bonne heure les jeunes gens au travail, aux intempéries de l'air, aux privations, à la douleur.

On dit aussi, Endurcir aux injures, aux affronts, aux coups.

Il signifie aussi, Rendre impitoyable, insensible. L'avarice lui a endurci le coeur.

Endurcir

Endurcir, s'emploie avec le pron. personnel, et signifie, Devenir dur. Le corail s'endurcit à l'air. La plante des pieds s'endurcit à force de marcher.

On dit aussi, S'endurcir au travail, à la peine, pour dire, S'y accoutumer.

On dit figurément dans le même sens, S'endurcir dans le vice, dans le crime, pour dire, Contracter l'habitude du vice, du crime, au point de n'en avoir plus de honte, de remords.

On dit aussi dans le même sens, S'endurcir au crime, à la douleur, aux misères d'autrui.

L'Écriture--Sainte dit, que Dieu endurcit le coeur des pécheurs, pour dire, qu'Il les abandonne à leur égarement. Dieu avoit endurci le coeur de Pharaon.

Endurci, ie

Endurci, ie. part. Un homme endurci aux coups, à la peine, au crime, etc.

ENDURCISSEMENT

ENDURCISSEMENT. sub. mas. Il n'est point d'usage au propre, et signifie figurément L'état d'une âme qui n'a plus de sentiment pour la vertu, et pour les choses de Dieu. Cela marque un grand endurcissement. Tomber dans l'endurcissement, dans l'endurcissement de coeur.

ENDURER

ENDURER. v. a. Souffrir. Endurer du mal. Les peines que j'endure. Endurer du froid. Endurer un grand froid. Endurer la faim, la soif.

Il signifie quelquefois, Supporter avec patience, avec fermeté, avec constance. Il y a des gens qui endurent les injures, les opprobres, les adversités et les persécutions mieux que les autres.

Il signifie aussi Permettre. N'endurez pas qu'on fasse tort à personne.

Enduré, ée

Enduré, ée. participe.

ENE

ÉNERGIE

ÉNERGIE. sub. f. Efficace, vertu, force. Il se dit principalement Du discours, de la parole. Il y a dans les Prophètes des expressions d'une grande énergie. Il fit un discours plein d'énergie. Parole pleine d'énergie. S'exprimer avec énergie.

Il se dit aussi De la conduite dans les choses publiques et privées. Une administration pleine d'énergie. Il se comporte avec beaucoup d'énergie.

ÉNERGIQUE

ÉNERGIQUE. adj. des 2 g. Qui a de l'énergie. Style énergique. Discours énergique. Ce mot est fort énergique. Termes énergiques. Une conduite énergique.

ÉNERGIQUEMENT

ÉNERGIQUEMENT. adv. D'une manière énergique. Il lui parla énergiquement. Il s'exprime énergiquement. Il se comporte énergiquement.

ÉNERGUMÈNE

ÉNERGUMÈNE. subst. des 2 g. Possédé du diable. Exorciser un énergumène.

On le dit au figuré, d'Un homme qui se livre à des mouvemens excessifs d'enthousiasme, de colère. C'est un énergumène.

ÉNERVER

ÉNERVER. v. a. Affoiblir par la débauche, ou par quelque autre cause. Le trop grand usage du vin est capable d'énerver un homme. Ses débauches l'ont énervé. Il s'est énervé à force dedébauches.

On dit figurément, que Les voluptés énervent, qu'elles énervent le courage, pour dire, qu'Elles amollissent, qu'elles affoiblissent le courage. Et on dit aussi figurément, que Le trop de soin, le trop d'ornement énerve le style, pour dire, qu'Il le rend foible et lâche.

Énervé, ée

Énervé, ée. participe. Un corps énervé par les excès.

ENF

ENFAÎTEAU

ENFAÎTEAU. subst. mascul. Tuile creuse qui se met sur le faîte d'une maison.

ENFAÎTEMENT

ENFAÎTEMENT. s. mas. Table de plomb qui se met sur les faîtes des maisons couvertes d'ardoises. Des crochets de fer arrêtent et soutiennent lesenfaîtemens.

ENFAÎTER

ENFAÎTER. v. act. Couvrir le faîte d'une maison avec de la tuile ou du plomb, etc.

Enfaîté, ée

Enfaîté, ée. participe.

ENFANCE

ENFANCE. s. f. L'âge de l'homme depuis la naissance jusqu'à douze ans ou environ. Dès mon enfance. Dans mon enfance. Dans la plus tendre enfance. Dès sa plus tendre enfance. Sortir de l'enfance.

On appelle Enfance, Une puérilité, quelque chose qui convient à un enfant: C'est une vraie enfance; et en ce sens il a un pluriel. Ce sont--là des enfances.

Etre en enfance, tomber en enfance, se dit d'Une vieille personne qui est imbécille, qui n'a plus l'usage de la raison.

Il se dit figurément quelquefois pour Commencement. L'enfance du monde. L'enfance de la société. L'enfance de la République. L'enfance de Rome, etc.

ENFANT

ENFANT. sub. m. Fils ou fille par relation au père et à la mère. Avoir des enfans. Enfant mâle. Une femme qui est grosse d'enfant, en mal d'enfant, en travail d'enfant. Être chargé d'enfans. Une mère qui aime fort ses enfans. Cette mère souffre toutes choses à ses enfans, elle les gâte. Enfant gâté. Enfans mineurs. Enfant adoptif. Enfant d'adoption. La parabole de l'Enfant prodigue.

Il se dit aussi par extension, Des petits--fils et arrière--petits--fils. Ce pèr de famille a dîné avec tous ses enfans.

Il se dit encore, pour signifier, Tous les descendans d'une même souche. Nous sommes tous enfans d'Adam. Les Juifs sont appelés les enfans d'Israël.

On appelle Enfans de France, Les Princes enfans légitimes des Rois, et ceux qui descendent des aînés. Gouverneur des enfans de France. Gouvernante des enfans de France.

On dit, Enfant de Paris, enfant de Lyon, enfant d'Orléans, etc. pour dire, Natif de Paris, de Lyon, d'Orléans. Il n'est que du style familier.

On dit figurément, que Nous sommes enfans de Dieu par la grâce, que tous les fidèles sont enfans de Dieu, enfans de l'Eglise.

On dit en style de l'Écriture--Sainte, que Tous les hommes naissent enfans de colère, parce qu'ils naissent dans le péché originel.

On dit aussi en style de l'Écriture--Sainte, Enfans de lumière, enfans de ténèbres.

On appelle aussi figurément et poétiquement Les Guerriers, les Poëtes, Enfans de Bellone ou de Mars, Enfans d'Apollon.

On dit proverbialement et figurément, que Les menteurs sont enfans du Diable.

On appelle Les enfans d'un Maître de Jeu de Paume, Les enfans de la balle.

On appelle figurément, Enfant de la balle, Les enfans qui exercent la profession de leurs pères, et qui sont censés la faire mieux que les autres.

Enfant

Enfant, se dit encore d'Un garçon ou d'une fille en bas âge, et jusqu'a l'âge de dix ou douze ans, sans aucune relation au père et à la mère. Un bel enfant. Un petit enfant. Un joli enfant.

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