LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 411

La viole ou le violon sur quoi on joue le dessus. On le dit aussi De la personne qui en joue.

Par--dessus

Par--dessus. Préposition. Sur, audelà, par--delà, outre. Il porte un gros manteau par--dessus son justaucorps. Pardessus les murailles. Je lui ai donné dix pistoles par--dessus ce que je lui devois. Il est riche, il est jeune, et par--dessus cela il est sage.

En parlant d'Un grand. embarras d'affaires, on dit figurément et familièrement, qu'On en a par--dessus les yeux, par--dessus la tête.

On dit aussi proverbialement et figurément d'Une chose qu'on a achetée trop cher, que C'est l'avoir achetée, l'avoir payée par--dessus les maisons. Et en voulant finir un conte qui n'a point proprement de fin, on dit proverbialement et figurément, Je jetai mon bonnet par--dessus les moulins, et je ne sais plus ce qu'il devint.

On dit proverbialement et popul. Par--dessus l'épaule, pour dire, Point du tout. Il l'a payé par--dessus l'épaule.

Il est aussi adverbe. On lui a donné ce qu'il demandoit, et quelque chose encore par--dessus.

On appelle Par--dessus de viole, Un instrument plus petit que la viole, et qui monte plus haut.

Au--dessus

Au--dessus. Préposition. Plus haut qu'un autre lieu, qu'un autre corps. Au--dessus des Cieux. Au--dessus de la montagne. Au--dessus des nues.

Il signifie aussi Par -- delà. Cela est au -- dessus de ses forces, au -- dessus de son génie. Ce prodige est au -- dessus de la nature.

On dit figurément, qu'Un homme est au--dessus de ses affaires, pour dire, que Sa fortune est bien établie, et qu'il a plus de bien qu'il n'en dépense.

On dit, qu'Un homme est au--dessus des louanges, pour dire, qu'Il n'y a point de louanges qui égalent son mérite, ou qu'il n'est point touché des louanges.

On dit encore, qu'Un homme est audessus de la calomnie, au--dessus de l'envie, pour dire, que La calomnie, que l'envie ne lui peuvent nuire.

En parlant De la fortune et des affaires de quelqu'un, on dit, qu'Il est au--dessus du vent, pour dire, que Ses affaires sont en si bon état, qu'il n'a plus rien à craindre.

On dit aussi d'Un homme qui ne se met point en peine de tout ce qu'on peut dire, qui ne se soucie point des bienséances du monde, qu'Il s'est mis au--dessus de tout ce qu'on peut dire de lui, qu'il s'est mis au--dessus des bienséances, qu'Il s'est mis au--dessus de tout.

Il est quelquefois adverbe. Il occupe le premier étage, et ses domestiques logent au--dessus.

Là--dessus

Là--dessus, pour dire, Sur cela, à ces mots, dans le moment, etc. Làdessus il nous quitta.

DESTIN

DESTIN. s. m. Fatalité. Les Philosophes Païens appeloient ainsi L'enchaînement nécessaire et inconnu des événemens et de leurs causes. Destin irrévocable. Destin immuable. Et les Poëtes entendoient par--là Une puissance à laquelle les Dieux mêmes étoient soumis. L'ordre du Destin. L'arrêt du Destin. Le livre du Destin.

Les Poëtes disent également, Destin et Destins. Le Destin ennemi, les Destins favorables.

Destin

Destin, se prend aussi pour Le sort particulier de chaque personne, ou de chaque chose, et pour ce qui arrive aux hommes, indépendamment de leur volonté, de bien ou de mal. On ne peut fuir son destin. C'est le destin des grands hommes. C'est le destin des grands États.

DESTINATION

DESTINATION. s. fém. L'emploi d'une personne ou d'une chose pour un objet ou un usage déterminé. La destination des deniers. Suivant la destination qui en avoit été faite. Remplir sa destination.

On dit, Se rendre à sa destination, pour dire, Se rendre au lieu où l'on est appelé pour remplir quelques fonctions. La destination de cette escadre est pour l'Amérique. La flotte est arrivée à sa destination.

Il s'emploie aussi dans le sens actif. On ne doit pas changer la destination des Fondateurs.

DESTINÉE

DESTINÉE. s. f. Destin. Il est plus en usage en prose que Destin; et il se prend souvent pour l'effet du Destin. Fatale destinée. Le cours des destinées. Heureuse ou malheureuse destinée. Remplir ses destinées. Les caprices des Rois font les destinées des peuples.

On dit communément, qu'Il faut suivre sa destinée, qu'on ne peut fuir, qu'on ne peut vaincre sa destinée.

On dit, Finir sa destinée, pour dire, Finir sa vie.

DESTINER

DESTINER. v. actif. Déterminer la destination d'une personne ou d'une chose. Il a destiné cet argent pour acheter une maison. Il a destiné cet argent aux pauvres, ou pour les pauvres. Destiner ses enfans à l'Église.

Destiner

Destiner, se prend quelquefois au neutre, pour signifier Projeter, avoir dessein, se proposer de faire quelque chose. J'ai destiné de faire un voyage.

Il s'emploie avec le pronom personnel. Il se destine au Barreau, à la Guerre, etc.

Destiné, ée

Destiné, ée. participe.

On dit, qu'Un homme étoit destiné à une chose, pour dire, que Son destin l'y portoit. Cet homme étoit destiné à une grande fortune. Un homme destiné aux grandes choses. Il se dit aussi Des choses. Un lieu destiné aux jeux et aux ris, pour dire, Préparé.

DESTITUABLE

DESTITUABLE. adj. des 2 g. Qui peut être destitué. Officier destituable. Officier non destituable à volonté.

DESTITUER

DESTITUER. v. a. Déposer, ôter, priver quelqu'un de la charge, de l'emploi, de la sonction qu'il exerçoit. Destituer un Officier. On l'a destitué de son emploi, de sa commission.

Destitué, ée

Destitué, ée. participe.

On dit, qu'Un homme est destitué de tout secours, pour dire, qu'Il manque de tout secours. Destitué de bon sens, de raison, etc.

DESTITUTION

DESTITUTION. s. f. Déposition, privation d'une charge, d'un emploi, d'une commission. Depuis sa destitution, il ne se mêle de rien.

DESTRIER

DESTRIER. s. mas. Vieux mot qui signifioit un cheval de main, de bataille. Il étoit opposé à Palefroi, qui étoit un cheval de cérémonie.

DESTRUCTEUR

DESTRUCTEUR. s. m. Celui qui détruit. Les Grecs furent les destructeurs de Troie.

Il se dit aussi De ceux qui rompent, qui brisent et qui font du ravage dans une maison, dans un village, dans une ville, etc. Les soldats et les valets d'armée sont de grands destructeurs.

Il se dit aussi figurément. Cet homme a été le destructeur de sa maison par ses folles dépenses. Ce Prince a été le destructeur de l'Hérésie.

Il se prend aussi adjectivement. Un animal destructeur. On dit figurément, Un système destructeur.

DESTRUCTIBILITÉ

DESTRUCTIBILITÉ. s. f. Qualité de ce qui peut être détruit.

DESTRUCTIF, IVE.

DESTRUCTIF, IVE. adj. Qui détruit, qui cause la destruction. Principe destructif. Cause destructive. Doctrine destructive de toute morale.

DESTRUCTION

DESTRUCTION. s. f. Ruine totale. La destruction du Temple de Jérusalem. La destruction de Carthage.

Il se dit figurément De plusieurs choses. La destruction d'une famille. La destruction d'un État. Cela a causé la destruction de cette Province. La mauvaise conduite des pères amène la destruction des familles. Travailler à la destruction de l'Hérésie, des Hérésies. Ces maximes te dent à la destruction de la morale.

DÉSUÉTUDE

DÉSUÉTUDE. s. f. (On prononce le S comme s'il étoit double.) Il se dit Des Lois, Réglemens, etc. qui sont en quelque manière anéantis par le non--usage. Cette Loi est tombée es désuétude.

DÉSUNION

DÉSUNION. sub. f. Séparation des parties qui composent un tout. Il ne s'emploie guère qu'au figuré pour Mésintelligence, division. La diversité d'intérêts cause la désunion. C'est ce qui a mis la désunion dans la famille.

Il signifie aussi Démembrement, disjonction. La désunion de ces deux Prébendes, de ces deux Cures, de ces Charges, de ces Fiefs. Sentence, Arrêt de désunion. Bulles de désunion.

DÉSUNIR

DÉSUNIR. v. a. Disjoindre, séparer ce qui étoit uni. Désunir un Fief d'une Terre. Désunir un Prieuré d'une Cure. On avoit uni ces deux Charges, on veut les désunir.

Il signifie figurément, Rompre la bonne intelligence, l'union qui est entre des personnes. C'est l'intérêt qui unit et désunit les Princes. Travailler à désunir les factieux, à rompre leur ligue. S'ils se désunissent, ils sont perdus.

Désuni, ie

Désuni, ie. participe.

On dit, en termes de Manége, Un cheval désuni, pour dire, Un cheval qui traîne les hanches, qui galope à faux.

DET

DÉTACHEMENT

DÉTACHEMENT. s. mas. État de celui qui est détaché d'une passion, d'une opinion, d'un sentiment, de tout ce qui peut trop attacher l'esprit et le coeur. Être dans un entier détachement de toute espèce d'intérêt. Être dans un parf ait détachement des choses du monde.

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