Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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mémoire à consulter. Cet avocat n'a pas encore répondu à ma consultation.

CONSULTER. v. a. Prendre avis, conseil ou instruction de quelqu'un. Consulter l'oracle. Consulter les devins. Consulter les avocats. Consulter les médecins. Il consulta les experts. Il a consulté les docteurs, consulté les casuistes sur ces points-là. Mémoire à consulter. On l'emploie quelquefois avec le pronom personnel. Se consulter soi-même. Je n'ai rien à vous dire là-dessus, c'est à vous à vous consulter. Vous êtes-vous bien consulté? Irai-je ou n'irai-je pas? je me consulte. Il se consulte avant de répondre.

Fig. et fam., Consulter son chevet, Se donner le temps de délibérer sur une chose, passer la nuit avant que de se déterminer.

CONSULTER se dit aussi en parlant Des choses qu'on examine pour y chercher des éclaircissements, des indices, etc. Consulter les astres. Consulter ses livres. Consulter les faits. Consulter les auteurs. J'ai consulté tous les historiens. Consultons l'histoire. Ce chien semble consulter les yeux de son maître, et vouloir deviner sa pensée.

Fig., Consulter le miroir, consulter son miroir, Se regarder, s'ajuster au miroir.

CONSULTER se dit encore figurément, tant au sens physique qu'au sens moral, en parlant Des choses qui peuvent inspirer ou régler nos déterminations. Ne consulter que la justice. Consulter sa conscience. Consulter ses forces. Consulter son devoir. C'est un homme qui ne consulte que ses intérêts, que son goût, que sa passion, etc. Il part, sans consulter le péril qui le menace.

CONSULTER employé absolument, signifie, Conférer ensemble, délibérer. Ils consultèrent ensemble. Il en veut consulter avec ses amis. Les avocats ont consulté sur cette affaire. Les médecins ont consulté sur sa maladie. Il consulta très-longtemps avant de se décider.

CONSULTER se dit aussi en parlant De la chose sur laquelle on prend conseil. Consulter une affaire, une maladie. Cette affaire a été consultée aux meilleurs avocats. Cette maladie a été consultée aux plus grands médecins. Ce sens vieillit.

CONSULTÉ, ÉE. participe

CONSULTEUR. s. m. Il ne s'emploie que dans cette dénomination, Consulteur du saint-office, Docteur commis par le pape, pour donner son avis sur quelques matières qui regardent la foi ou la discipline. Plusieurs consulteurs du saint office ont donné leur avis sur cette question.

CONSUMANT, ANTE. adj. Qui consume. Un feu consumant.

CONSUMER. v. a. Détruire, user, réduire à rien. Le feu consuma ce grand édifice en moins de deux heures. La victime fut consumée par le feu. Ce flambeau sera bientôt entièrement consumé. Le temps consume toutes choses. La rouille consume le fer. Cette maladie le consume. Il consume tout son bien en débauches. Il a consumé tout son patrimoine.

Il se dit particulièrement Des affections, des sentiments pénibles qui, à la longue, font tomber dans le dépérissement. Les ennuis, les chagrins le consument. Être consumé de regrets. Un feu secret la consume lentement.

Il signifie aussi, Employer sans réserve. J'ai consumé tout mon temps à cet ouvrage. Ils consument leur vie dans ces pénibles travaux.

CONSUMER avec le pronom personnel, signifie, Dissiper son bien, détruire sa santé, épuiser ses forces, etc. Il se consume en procès, en dépenses, etc. Il se consume de tristesse et d'ennui. Se consumer en regrets, en efforts inutiles. Se consumer dans les austérités.

Il signifie quelquefois, Employer son temps et sa peine a faire une chose difficile ou futile. Se consumer sur un ouvrage. Ils se consument en de vains débats.

Absol., Cet homme se consume, Il dépérit, soit par le travail, soit par le chagrin, soit par quelque cause intérieure et active.

CONSUMÉ, ÉE. participe Consumé de veilles, de travaux, d'austérités.

CONTACT. s. m. (Les deux consonnes finales se prononcent.) Action ou état de deux corps qui se touchent. Le contact de deux corps. Point de contact. Il y a des maladies qui se communiquent par le contact. Contact médiat. Contact immédiat.

Il s'emploie quelquefois, au figuré, dans le sens de Liaison, relation. Dès que le commerce eut mis ces peuples en contact avec les nations civilisées.

CONTAGIEUX, EUSE. adj. Qui se prend et se communique par contagion. Une fièvre contagieuse. Un mal contagieux. La peste est une maladie contagieuse.

Il signifie aussi, Qui sert à la contagion, qui la favorise. Principe contagieux. Air contagieux.

Il se dit, figurément, Du vice, de l'erreur, de la rébellion, de l'hérésie, et de toutes les choses moralement mauvaises ou fâcheuses qui se communiquent par la fréquentation ou par l'exemple. Une erreur contagieuse. Un vice, un exemple contagieux. Tout le monde le fuit, on dirait que son malheur est contagieux.

Il se dit quelquefois, dans une acception analogue, De certaines choses qui n'ont rien de pernicieux. Le rire est contagieux.

CONTAGION. s. f. Communication d'une maladie par le contact médiat ou immédiat. Ce mal se prend par contagion.

Il se dit souvent aussi d'Une maladie qui se communique par contagion, et surtout de La peste. Grande contagion. Il y a de la contagion en tel pays. La contagion est dans telle ville. Les ravages de la contagion. La contagion a dépeuplé cette contrée. Pendant la contagion. Il est malade de la contagion.

Il se dit figurément, dans l'un et dans l'autre sens, De toutes les mauvaises choses qui se communiquent par la fréquentation ou par l'exemple. La contagion des mauvaises moeurs. La contagion du vice, de l'hérésie. Cette manie est une véritable contagion.

CONTAMINATION. s. f. Souillure. Contamination légale. Suivant la loi de Moïse, il y avait plusieurs sortes de contaminations. Il est vieux.

CONTAMINER. v. a. Souiller. Dans la loi de Moïse, ceux qui touchaient les morts, qui mangeaient des animaux qu'elle avait déclarés immondes, étaient contaminés. Il est vieux.

CONTAMINÉ, ÉE. participe

CONTE. s. m. Il se dit, en général, d'Un récit d'aventures imaginaires, soit qu'elles aient de la vraisemblance ou qu'il s'y mêle du merveilleux. Contes de fées. Les contes arabes. Les contes de Boccace, de la Fontaine, etc. Contes en vers. Contes en prose. Dire, faire un conte. Réciter un conte. Un conte bien long. Un conte divertissant, agréable, ennuyeux, etc. Un vieux conte. Ce n'est pas une histoire véritable, c'est un conte.

Fam., Conte de bonne femme, conte de vieille, contes d'enfants, conte de ma mère l'oie, conte de la cigogne ou à la cigogne, conte de Peau-d'âne, conte à dormir debout, conte bleu, conte borgne, Fables ridicules et dépourvues de toute vraisemblance, telles que sont celles dont les vieilles gens entretiennent et amusent les enfants.

CONTE se dit aussi, familièrement, Des histoires plaisantes, vraies ou fausses, que l'on dit pour amuser, railler, médire, etc. Le conte est véritable. C'est un conte fort plaisant. Un bon conte. Un mauvais conte. Faites-nous le conte de ce qui se passa. C'est un homme qui fait bien un conte. Il embellit, il enrichit, il enjolive, il brode un peu le conte. Vous oubliez telle particularité, elle est encore du conte. On fait d'étranges contes sur cet homme-là.

Pop., Conte gras, Conte licencieux.

CONTE se dit encore Des discours mensongers ou sans vraisemblance qu'une personne tient à une autre, sérieusement ou par plaisanterie. Ce sont des contes. Faire des contes. C'est un grand faiseur de contes. Il nous amuse ici avec ses contes. Il est venu me faire des contes pour m'engager à cela. N'écoutez pas cet homme, ce qu'il vous dit n'est qu'un conte fait à plaisir. Ce n'est qu'un conte en l'air. Ce n'est qu'un conte. Quel conte! je ne vous crois point. Ironiquement, Voilà un beau conte, de beaux contes!

CONTEMPLATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui contemple. Il se dit surtout de Celui qui contemple de la pensée seulement. Un contemplateur perpétuel. Un grand contemplateur. Contemplateur des merveilles de Dieu, des secrets de la nature. Le féminin est peu usité.

CONTEMPLATIF, IVE. adj. Qui se plaît, qui s'attache à contempler de la pensée. Homme fort contemplatif. Esprit contemplatif. Philosophie contemplative.

Vie contemplative, Celle qui se passe presque toute dans la méditation, par opposition à La vie active. S'adonner à la vie contemplative.

CONTEMPLATIF se dit quelquefois substantivement, surtout en parlant de Ceux qui se dévouent à la vie d'oraison et de méditation. Les extases des contemplatifs.

CONTEMPLATION. s. f. Action de contempler. Profonde, grande, perpétuelle contemplation. Il est toujours en contemplation. Rester en contemplation. Il est en contemplation devant cette femme. La contemplation des choses divines. S'adonner à la contemplation. La contemplation des astres.

En contemplation, signifiait, dans les anciens contrats et traités, En considération. Le père, en contemplation de cette alliance,

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