Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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certaines affaires, de certains objets. Nommer un comité. Il s'est tenu plusieurs comités sur cette affaire. Le rapport d'un comité. Comité consultatif. Comité des arts et manufactures. Comité de l'artillerie. Comité de bienfaisance. Le comité du contentieux, au conseil d'État. Les membres, le président, le secrétaire d'un comité.

Comité de lecture, se dit, dans les Théâtres, d'Un comité devant lequel on lit les pièces présentées, et qui juge si elles doivent être jouées.

Comité secret, se dit en parlant Des assemblées réglées, lorsqu'elles excluent le public de leur salle, pour délibérer en secret. La chambre s'est formée en comité secret. Demander le comité secret. Examiner, discuter une proposition en comité secret.

COMITÉ se dit aussi, familièrement, d'Une société restreinte à un petit nombre de personnes entre lesquelles règne ordinairement une certaine familiarité. Nous souperons ce soir en petit comité. On a fait une lecture en petit comité.

COMMA. s. m. T. de Musique. La huitième ou neuvième partie d'un ton, à peu près la moitié d'un quart de ton. La valeur du comma n'est appréciable que par le calcul.

COMMA en termes d'Imprimerie, signifie, Une ponctuation qui se marque avec deux points l'un au-dessus de l'autre.

COMMAND. s. m. T. de Jurispr. Celui que l'acquéreur d'un héritage s'est réservé de nommer, et pour lequel il déclare avoir acquis. Déclaration de command.

COMMANDANT. adj. Qui commande dans une place, ou qui commande des troupes, une troupe. Les officiers commandants. Capitaine commandant.

Il est plus ordinairement substantif. S'il se fait du désordre, on s'en prendra au commandant. Il faut parler au commandant.

Il se dit particulièrement Des chefs de bataillon ou d'escadron, et Des lieutenants de roi qui commandent dans les places. Le grade de commandant. Commandant de place.

COMMANDE. s. f. Ordre donné à un fabricant, à un ouvrier de faire un certain ouvrage, qui doit ordinairement être achevé dans un temps prescrit. On lui a fait plusieurs commandes. Une bonne commande. Une commande très-considérable. De fortes commandes. Une commande de draps.

Ouvrage de commande, Tout ouvrage que l'on fait exprès pour une personne qui en a donné l'ordre. C'est un meuble de commande.

Fig. et fam., Maladie de commande, joie de commande, douleur de commande, etc., Maladie, joie, douleur, etc., feintes et supposées.

COMMANDEMENT. s. m. Ordre que donne celui qui commande, qui a pouvoir de commander. Commandement verbal. Commandement par écrit. Il a fait cela par votre commandement. J'obéis à vos commandements.

Secrétaires des commandements, Les principaux secrétaires des princes et des princesses de la famille et de la maison royale.

Secrétaire d'État et des commandements. Qualité que les secrétaires d'État prenaient autrefois dans leurs titres.

Lettres signées en commandement, Lettres, arrêts qui étaient signés par un secrétaire d'État.

COMMANDEMENT se dit, dans un sens particulier, en termes de Guerre et de Marine, de Tout ordre bref qu'on donne à haute voix pour faire exécuter certains mouvements, certaines manoeuvres. Au commandement de... vous ferez telle chose. Il n'entendit pas le commandement.

COMMANDEMENT en termes de Pratique, se dit de L'exploit fait par un huissier, en vertu d'un jugement ou d'un titre exécutoire, par lequel il commande, au nom du roi, de la loi et de la justice, de payer, de vider les lieux, etc. Toute saisie-exécution doit être précédée d'un commandement. Itératif commandement.

COMMANDEMENT signifie encore, Loi, précepte. En ce sens, on dit par excellence: Les dix commandements de Dieu. Les commandements de l'Église. Pécher contre le premier commandement. Observer les commandements.

COMMANDEMENT signifie aussi, Autorité, pouvoir de commander. Avoir commandement sur quelqu'un. Il a le commandement sur les troupes. Avoir le commandement des troupes, d'une armée. Cela est sous son commandement. Prendre le commandement. Accepter le commandement. Aspirer au commandement. Refuser le commandement.

Avoir le commandement d'une province, d'une place, Y avoir la qualité, la place de gouverneur, de commandant.

Bâton de commandement, Bâton qui est le signe de l'autorité, et que portent certains officiers investis d'un commandement.

COMMANDEMENT se dit quelquefois, en général, de L'action de commander, de la manière de commander. Avoir le commandement doux. Avoir le commandement rude, dur. Cet officier a l'habitude du commandement. Tempérer la sévérité du commandement. Prendre le ton du commandement.

Il a le commandement beau, se disait autrefois D'un officier qui commandait de bonne grâce. Cela se dit encore, par ironie, D'un homme qui donne des ordres impossibles ou très-difficiles à exécuter; ou D'un homme qui n'a point d'autorité, et auquel on ne veut pas obéir.

Avoir quelque chose à son commandement, Pouvoir s'en servir à sa volonté. Il n'a point d'équipage, mais il a les voitures de ses amis à son commandement.

Avoir une chose à commandement, L'avoir en main, pouvoir facilement en disposer. Il a tout à commandement, l'argent, etc.

Fig., Avoir la parole à commandement, avoir le latin à commandement, etc., S'énoncer avec facilité, parler le latin comme sa propre langue, etc.

COMMANDER. v. a. Ordonner, enjoindre quelque chose à quelqu'un. Il lui a commandé telle chose. C'est Dieu qui le commande. Dieu nous commande de l'aimer. Commandez qu'il s'arrête. La loi, l'Évangile commande telle chose. On dit, par civilité: N'avez-vous rien à me commander pour votre service? Vous n'avez qu'à commander. Etc.

Il s'emploie figurément, au sens moral. L'honneur vous commande ce sacrifice. Les circonstances commandaient ces mesures.

Fig., Commander le respect, l'estime, l'admiration, etc., Inspirer un respect, une estime, une admiration, etc., dont il est impossible de se défendre. Cette conduite commande l'admiration.

Commander quelque chose à un ouvrier, à un artisan, Lui donner ordre de faire quelque chose de son métier. Il a commandé un habit, des souliers, etc. Commander une tourte chez un pâtissier. Commander un dîner à un traiteur.

Fig., Ce sentiment, cette passion ne se commande point, se dit Des sentiments, des passions qui ne dépendent pas de notre volonté.

COMMANDER signifie aussi figurément, en parlant Des choses, Dominer par son élévation. Cette éminence, cette montagne commande la plaine, commande toute la vallée. La ville est commandée au nord par deux collines élevées. Souvent, à l'idée d'une certaine élévation, se joint celle de la facilité que présente le lieu plus élevé pour attaquer ou battre celui qui l'est moins, en tirant de haut en bas. La citadelle commande la ville.

COMMANDER signifie encore, Avoir le commandement, l'autorité. Commander une armée. Commander les armées du roi. Commander l'avant-garde. Commander l'aile droite. Commander l'aile gauche. Commander un régiment, une troupe. Commander un poste. Commander un vaisseau, une escadre, une flotte. Commander l'armée navale.

Commander une expédition, une attaque, un siége, etc., Être chargé de diriger une expédition, une attaque, un siége, etc. On dit de même, Commander la manoeuvre.

COMMANDER signifie, dans une acception particulière, Mener à la guerre une troupe du commandement de laquelle on est chargé. Il commandait les dragons. L'officier qui commandait l'artillerie.

Commander une troupe, des soldats, etc., pour une expédition, un coup de main, une attaque, etc., Donner à une troupe, à des soldats, etc., l'ordre de faire une attaque, une expédition, un coup de main, etc. Le onzième régiment fut commandé pour ouvrir la tranchée. On commanda un capitaine et un lieutenant par bataillon.

COMMANDER est souvent neutre, et signifie, Avoir droit et puissance de commander, avoir autorité, empire. Le prince commande à ses sujets, le père à ses enfants, le maître à ses domestiques, le capitaine à ses soldats, etc. Il commande dans la ville, dans la citadelle. Commander dans une province. Commander sur mer. Le général commandant l'armée d'observation. Commander en maître, en roi. C'est un prince né pour commander. Il faut savoir obéir pour savoir bien commander. L'art de commander.

Prov., Commandez à vos valets, se dit À une personne qui donne trop impérieusement ses ordres à des gens qui ne dépendent point d'elle.

Fig. et fam., Commander à la baguette, Commander avec un empire absolu; ou Commander avec hauteur et dureté.

Fig., Commander à ses passions, se commander à soi-même, Maîtriser, réprimer ses passions. Je ne pouvais commander à mon impatience. Il n'a jamais su se commander.

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