Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 1:348

Fig., Cette place forte commande à tout le pays, Elle le tient en respect.

COMMANDÉ, ÉE. participe

COMMANDERIE. s. f. Bénéfice affecté à l'ordre de Malte ou à quelque autre ordre militaire. Une commanderie de Malte. Une commanderie de l'ordre Teutonique. Une commanderie de Saint-Jacques, de Saint-Lazare.

COMMANDEUR. s. m. Chevalier d'un ordre militaire ou hospitalier, pourvu d'une commanderie. Commandeur de Malte. Commandeur de Saint-Lazare. Commandeur de l'ordre Teutonique.

Il désigne aussi, dans plusieurs ordres militaires et autres, Un grade plus ou moins élevé, qui est purement honorifique. Dans l'ordre de la Légion d'honneur, le grade de commandeur est le troisième. Commandeur de l'ordre du Christ (Portugal), de l'ordre du Bain (Angleterre), de l'ordre du Mérite civil (Wurtemberg), etc.

Commandeurs de l'ordre, Ecclésiastiques qui avaient l'ordre du Saint-Esprit. Commandeur de l'ordre du Saint-Esprit.

Commandeur des croyants. Titre que prenaient les califes.

COMMANDITAIRE. s. m. Celui qui n'est que simple bailleur de fonds dans une société en commandite, et qui ne prend aucune part à la gestion. On dit aussi, adjectivement, Associé commanditaire.

COMMANDITE. s. f. Société formée entre un ou plusieurs associés responsables et solidaires, et un ou plusieurs associés simples bailleurs de fonds, qui ne prennent aucune part à la gestion de la société, et qui ne sont responsables que jusqu'à concurrence de leurs mises. Société en commandite.

COMME. adv. de comparaison De même que, ainsi que. Ils sont faits l'un comme l'autre. Amer comme de l'absinthe. Cela est froid comme glace. Il est hardi comme un lion. Faites comme cela. Faites comme lui. Comme j'espère. Comme l'on dit. Comme dit tel auteur. Comme vous voyez. Comme il est juste. Ses avis sont reçus comme des oracles. Je regarde cela comme une chose non avenue. Je lui ai dit, comme à vous, tout ce que j'en pensais. À la campagne comme à la ville. Dans ce sens, il se met quelquefois au commencement de la phrase principale. Comme il avait puni le crime, il voulut aussi récompenser la vertu. Comme son devoir est de... le nôtre est également de... Cette construction est usitée surtout dans les comparaisons. Comme le soleil efface les autres astres, ainsi, etc.

Prov. et fig., Comme on fait son lit on se couche, Il faut s'attendre au bien ou au mal qu'on s'est préparé par la conduite qu'on a tenue, par les mesures qu'on a prises.

Un homme comme lui, Un homme de son mérite, de son rang, etc. Un homme comme lui, comme vous est au-dessus d'un pareil soupçon.

Fam., Comme cela, Ni bien ni mal. Comment se porte-t-il? Comme cela.

Fam., Il est comme cela, C'est son caractère, sa manière, son usage, etc.

COMME se joint, dans un sens à peu près semblable, avec certains verbes, tels que Considérer, regarder, etc., pour marquer l'opinion que l'on a de quelqu'un ou de quelque chose, le jugement que l'on en porte. Il fut regardé comme le plus habile capitaine de son siècle. Nous devons considérer cela comme le présage de quelque grand événement. On le citait comme le plus intègre des magistrats.

Comme si, De même que si. Il me voulait engager dans cette affaire, comme si elle eût été juste. Il me pressait de le servir, comme si j'y étais obligé. Il me traite comme si j'étais son valet. Il n'osait avancer, comme s'il eût craint d'être maltraité.

Comme aussi, Et pareillement, et de plus. On ne l'emploie guère qu'en termes de Pratique. Le contrat porte que... comme aussi que...

Comme en effet. Façon de parler dont on se sert pour confirmer ce que l'on a dit. S'il est homme de bien, comme en effet il l'est, il dira...

COMME signifie aussi, Par exemple. Les mots français en tié sont féminins, comme Amitié, pitié, etc.

COMME signifie quelquefois, Presque, quasi. Il est comme insensé. Il est comme mort. Cela est comme fait.

Il signifie aussi, En quelque façon. La lumière est comme l'âme des couleurs. Il le regarde comme son second père. Elle l'examina longtemps comme pour s'assurer que c'était bien lui.

Il signifie encore, De quelle manière. Vous savez comme il s'est conduit envers moi. Voici comme l'affaire se passa. En ce sens, il se dit aussi par exclamation. Comme vous me traitez! Comme vous voilà fait!

Fam., Comme quoi, Comment. Comme quoi avez-vous fait cela? Cette façon de parler est peu usitée.

COMME signifie aussi quelquefois, À quel point, combien. Comme il est changé! Vous voyez comme il travaille. Comme il m'est doux de penser que...

Il signifie en outre, Tant que, autant que. Rien n'anime le soldat comme l'exemple des chefs. Rien n'encourage les artistes et les gens de lettres comme de voir les talents en honneur.

COMME signifie aussi, En qualité de, en tant que. Le pape peut être considéré ou comme chef de l'Église, ou comme prince temporel. Je vous dis cela comme votre parent et votre ami. Cette plante est employée en médecine comme vermifuge. Il proposa, comme expédient, de faire telle chose. Comme ouvrage de circonstance, cette pièce a du mérite.

Il signifie quelquefois, familièrement, En vertu de quoi. Obtenez un ordre comme il faut que je parte.

COMME est encore adverbe de temps, et signifie, Lorsque, dans le temps, au moment où. Comme le roi était à Paris, il arriva, etc. Comme je faisais telle chose, j'appris que, etc. Comme ils étaient assemblés, on leur apporta des lettres.

COMME est aussi conjonction, et signifie, Parce que, vu que, par le motif que. Il se met tantôt au commencement, tantôt au milieu de la phrase. Comme il a toujours aimé le bien public, jamais il n'a voulu consentir à ce projet. Comme ses raisons paraissaient bonnes, on s'y rendit. On préféra ce moyen comme plus doux. Ils rejetèrent cette mesure comme trop violente.

Il peut être suivi de la conjonction Aussi. Comme il est inconstant dans ses projets, aussi voit-on qu'il réussit rarement en quelque chose. Ce tour est maintenant peu usité.

COMMÉMORAISON. s. f. T. de Liturgie. Mémoire, mention que l'Église fait d'un saint ou d'une sainte, le jour qu'on célèbre une autre fête. L'Église a fait commémoraison de tel saint. On dit aussi, La commémoraison des morts. Voyez l'article suivant.

COMMÉMORATION. s. f. T. de Liturgie. Cérémonie établie pour rappeler le souvenir de quelque événement important. On a chanté un Te Deum en commémoration de cette victoire.

La commémoration des morts, La fête que l'Église célèbre le jour des Morts. Il se dit aussi de La mention que le prêtre fait des trépassés, à l'endroit de la messe appelé Mémento.

Fam. et en plaisantant, Faire commémoration de quelqu'un, En faire mention.

COMMENÇANT, ANTE. s. Celui, celle qui en est encore aux premiers éléments d'un art, d'une science. Cet auteur, ce livre est trop difficile, trop fort pour un commençant. La classe des commençants.

COMMENCEMENT. s. m. Ce par quoi une chose commence; la première partie d'une chose qui a ou qui doit avoir une durée, une suite, un progrès, une étendue. Bon commencement. Mauvais commencement. Heureux commencement. Au commencement du monde. Dès le commencement. Dans le commencement. Depuis le commencement de la monarchie. Les commencements des grands États sont obscurs. Le commencement de l'année. Être au commencement du printemps. Donner commencement à quelque chose. Souvent, de petits commencements on vient à de grandes choses. Cette action fut le commencement de sa fortune. Le commencement d'une passion. Un beau commencement d'année. Un heureux commencement de campagne. Le commencement d'un livre. Lire un livre depuis le commencement jusqu'à la fin. Le commencement d'un discours, d'un poëme, d'une histoire.

Fam., Il y a commencement à tout, On ne peut bien faire tout de suite les choses qu'on n'a point encore essayé de faire, auxquelles on ne s'est point encore exercé.

Prendre son commencement, prendre commencement, Commencer. Cette monarchie a pris son commencement dans tel siècle.

Absol., Au commencement, Au commencement du monde. Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. Il n'est guère usité qu'en style de l'Écriture.

En Jurispr., Commencement de preuve, se dit de Ce qui fait présumer la vérité d'un fait ou d'une promesse, sans néanmoins fournir une preuve suffisante. Commencement de preuve par écrit.

COMMENCEMENTS au pluriel, se dit Des premières leçons, des premières instructions dans un art, ou dans une science. Il a de bons commencements dans les mathématiques, dans la peinture, etc. Les commencements sont toujours difficiles.

COMMENCEMENT se prend aussi pour Principe, cause première; et, dans ce sens, on dit, Dieu est le commencement et la fin de toutes choses.

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.