Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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Si vous saviez combien il vous aime. Si vous saviez combien cette opinion est pernicieuse. Combien cet homme-là est au-dessus de l'autre! Combien il m'est pénible de vous parler ainsi!

COMBIEN s'emploie quelquefois substantivement. Il veut me vendre sa charge, nous en sommes sur le combien. Ce sens est très-familier.

COMBINAISON. s. f. Assemblage de plusieurs choses disposées deux à deux; et, par extension, Assemblage de plusieurs choses disposées entre elles dans un certain ordre. Il se dit tant au sens physique qu'au sens moral. La combinaison des lettres. Faire une combinaison. Faire des combinaisons, pour voir l'effet que deux choses ensemble peuvent produire. Des combinaisons de chiffres. Des combinaisons très-variées. Il y a dans ce roman, dans cette comédie, une combinaison d'incidents qui est fort ingénieuse.

Il se dit encore, figurément, Des mesures, des calculs par lesquels on prépare le succès de quelque affaire. Après avoir fait bien des combinaisons, il échoua dans son entreprise. De sages combinaisons. De fausses combinaisons. Les combinaisons de la politique.

COMBINAISON en termes de Chimie, signifie, L'union intime par laquelle les parties de deux ou de plusieurs corps se joignent pour en former un nouveau. L'eau est formée par la combinaison de l'oxygène et de l'hydrogène.

COMBINER. v. a. Assembler plusieurs choses en les disposant deux à deux; et, par extension, Les arranger, les disposer entre elles dans un certain ordre. Il se dit tant au sens physique qu'au sens moral. Combiner les nombres. Combiner des lettres, etc. Combiner des raisonnements, des preuves, des incidents. Il s'emploie avec le pronom personnel. Nos idées se combinent de plusieurs manières.

Il se dit aussi, figurément, en parlant De ce que l'on calcule ou qu'on dispose de manière à parvenir à un certain résultat. Combiner un plan. Il combina sa marche avec celle du premier corps d'armée, pour, etc. Ces deux généraux combinèrent habilement leurs opérations, leurs manoeuvres.

COMBINER en termes de Chimie, Unir deux ou plusieurs corps de manière qu'ils n'en forment qu'un seul. Dans ce sens, il s'emploie très-souvent avec le pronom personnel. Le cuivre peut se combiner avec plusieurs autres métaux. Le gaz oxygène, en se combinant avec un métal, en forme l'oxyde.

COMBINÉ, ÉE. participe Des opérations mal combinées. Un plan sagement combiné. Une substance combinée avec une autre.

Armée combinée, Armée composée de troupes appartenant à deux ou plusieurs puissances alliées. L'armée combinée de France et d'Espagne. On dit aussi, Flotte combinée.

COMBINÉ se dit substantivement, en Chimie, de Tout corps qui est le résultat d'une combinaison. Un combiné.

COMBLE. s. m. Ce qui peut tenir au-dessus des bords d'une mesure, d'un vaisseau déjà plein. Le comble d'un boisseau, d'une mesure. Il a donné cela pour le comble.

COMBLE signifie aussi, Toute construction de bois, de fer ou de maçonnerie, placée au-dessus d'un édifice, pour soutenir la couverture d'ardoises, de tuiles, de plomb, etc. Un comble de charpente, de fer. Les charpentiers travaillent au comble. Les ouvriers sont sur le comble de la maison pour réparer la couverture.

De fond en comble, Entièrement, depuis le fondement jusqu'au faîte. Cet édifice a été ruiné, détruit de fond en comble. On le dit aussi, par extension, en parlant D'une ville entière. Les ennemis ne quittèrent la ville qu'après l'avoir ravagée de fond en comble.

Fig. et fam., Ruiner quelqu'un de fond en comble, Lui faire perdre tous ses biens, ou son crédit et son honneur, ou tout cela ensemble. On dit aussi, Ruiner un système, une doctrine, etc., de fond en comble, En démontrer complétement l'erreur ou la fausseté.

COMBLE signifie figurément, Le dernier surcroît, le plus haut degré de quelque chose, particulièrement de l'honneur, de la joie, des désirs, de l'affliction, des maux, des vices, etc. Parvenir, arriver au comble des honneurs, au comble de la fortune, au comble de ses désirs. Il est au comble de ses voeux. Ce fut le comble de nos maux. Le comble de son affliction, de sa douleur. Il a mis le comble à ma félicité. C'est le comble de l'effronterie. L'irritation des esprits était au comble.

POUR COMBLE. loc. prépositive Pour dernier surcroît. Il tomba malade, et pour comble de malheur, pour comble de disgrâce, ou simplement pour comble, il perdit, peu de temps après, tout son bien. Il gagna la bataille, et, pour comble de gloire, il fit le général ennemi prisonnier.

COMBLE. adj. des deux genres Qui est rempli jusque par-dessus les bords. Il ne se dit proprement que Des mesures de choses sèches, comme le blé, le seigle, la farine, etc.; et il n'est d'aucun usage en parlant De la mesure des choses liquides. Mesure comble. Boisseau comble, tout comble.

Fig., La mesure est comble, se dit en parlant De celui qui, par ses crimes, ou par ses fautes réitérées, s'est rendu coupable au point de ne devoir plus espérer de pardon. Il a été puni, la mesure était comble.

COMBLE se dit aussi, figurément, D'un lieu rempli de monde. Nous voulûmes entrer au spectacle; mais il n'y avait plus de place, la salle était comble.

COMBLEMENT. s. m. Action de combler un creux, un vide. Il est peu usité.

COMBLER. v. a. Remplir une mesure, un vaisseau jusque par-dessus les bords, tant qu'il y en peut tenir. Combler un boisseau. Combler une mesure, la mesure.

Fig., Combler la mesure, Se rendre coupable d'un dernier crime, ou de fautes réitérées qui ne permettent plus d'espérer de pardon. Par sa dernière faute, il a comblé la mesure. On dit aussi, Leurs crimes, leurs fautes ont comblé la mesure.

Fig., Combler une personne de biens, Lui faire de grands biens. On dit dans le même sens: Combler de bienfaits. Combler de grâces, de faveurs. Combler d'honneurs. Combler de présents. Combler de bénédictions, de louanges. Combler de gloire. Combler de joie, de félicité. Etc.

COMBLER signifie aussi, Remplir un creux, un vide. Combler un fossé. Combler des vallées. Combler la tranchée.

Fig., Combler les désirs, les voeux, les souhaits de quelqu'un, Les satisfaire, les remplir. Cette union combla tous ses voeux.

Fig., en termes de Finances, Combler un déficit, Faire en sorte qu'il cesse d'exister.

COMBLER signifie quelquefois, figurément, Mettre le comble à quelque chose, le rendre complet. Il a comblé sa perfidie. Cette perte a comblé ses infortunes.

COMBLÉ, ÉE participe

COMBLÈTE. s. f. T. de Vénerie. Fente qui est au milieu du pied du cerf.

COMBRIÈRE. s. f. T. de Pêche. Filet propre à prendre des thons et autres grands poissons.

COMBUGER. v. a. Remplir d'eau des futailles pour les imbiber, avant que de les employer. Combuger des futailles.

COMBUGÉ, ÉE. participe

COMBUSTIBLE. adj. des deux genres Qui a la propriété de brûler. Matière combustible. La poix, le goudron, le soufre, le bois sec, les feuilles sèches, sont des matières très-combustibles. Le marbre, les pierres ne sont pas combustibles.

Il s'emploie aussi substantivement, au masculin, et se dit de Toute matière avec laquelle on peut faire du feu. Le combustible enchérit tous les jours. Cette province manque de combustible. La rareté des combustibles. Cette matière est un excellent combustible.

COMBUSTION. s. f. Action de brûler entièrement, entière décomposition d'une chose par l'action du feu. L'air est nécessaire à la combustion. La combustion du diamant est une découverte due à la chimie moderne. La combustion des cadavres était fort dispendieuse chez les Romains.

Il se dit, par extension, d'Un incendie qui détruit totalement un édifice. J'ai vu l'entière combustion de ce palais.

Il signifie, au figuré, Un grand désordre, un grand tumulte qui s'élève soudainement dans une nation, dans une assemblée, etc. Une étrange, une horrible combustion. Ce fut une combustion générale. Dans cette acception, il se joint ordinairement avec la préposition en. Toute l'Europe était alors en combustion. Cela mit le royaume en combustion.

COMÉDIE. s. f. Poëme dramatique, pièce de théâtre où l'on représente une action que l'on suppose ordinairement s'être passée entre des personnes de condition privée, et où l'on a pour objet de plaire, soit par la peinture des moeurs et des ridicules, soit par des situations comiques. Comédie plaisante, divertissante, bien conduite. Le noeud, le dénoûment d'une comédie. Comédie en vers, en prose, en cinq actes, en trois actes, en un acte. On a purgé la comédie de tout ce qu'elle avait de licencieux. Faire une comédie. Composer une comédie. L'auteur d'une comédie. Une comédie nouvelle. Les acteurs, les personnages d'une comédie. Le sujet, le plan d'une comédie. Comédie française. Comédie italienne, espagnole. Jouer une comédie. Représenter une comédie. Cet acteur est mieux placé dans la comédie que dans la tragédie.

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