Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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aussi Des animaux. Quel cheval! c'est un colosse.

COLOSSE se dit quelquefois au figuré d'Un empire, d'un souverain très-puissant. Plusieurs causes préparaient la chute de ce colosse. Le colosse est tombé.

COLOSTRUM. s. m. (On prononce Colostrome.) T. de Médec., emprunté du latin. Le premier lait des femmes après leur délivrance.

COLPORTAGE. s. m. L'action de colporter, ou La profession de colporteur. Faire le colportage.

COLPORTER. v. a. Faire le métier de colporteur; porter, dans les rues et par les campagnes, des marchandises, des livres, des papiers publics, etc., pour les vendre. Colporter des livres. Colporter des toiles. Il gagne sa vie à colporter.

Colporter une nouvelle, une histoire scandaleuse, etc., La répandre en la racontant dans les diverses maisons où l'on va.

COLPORTÉ, ÉE. participe

COLPORTEUR. s. m. Il se dit de Petits marchands ambulants qui portent leurs marchandises sur leur dos ou devant eux, dans des mannes, dans des caisses, etc. Ce colporteur va de ville en ville. Un colporteur de toiles, de livres, etc.

Il se dit également de Ceux qui crient et qui vendent dans les rues les bulletins, les arrêts, etc., avec approbation de l'autorité. C'est un arrêt que les colporteurs crient dans les rues.

COLURE. s. m. T. de Géographie et d'Astron. Il se dit de Deux grands cercles de la sphère, qui coupent l'équateur et le zodiaque en quatre parties égales, et qui servent à marquer les quatre saisons de l'année. Colure des équinoxes. Colure des solstices.

COLZA. s. m. Espèce de chou qui ne pomme point, et dont la graine fournit une huile bonne à brûler, à faire du savon noir, et à d'autres usages. Le colza se cultive en grand dans le nord de la France et dans les Pays-Bas.

COMA. s. m. T. de Médec. Sommeil profond d'où il est difficile de tirer le malade.

COMATEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui concerne le coma, qui y est analogue. Symptômes comateux. Sommeil comateux.

COMBAT. s. m. Action par laquelle on attaque ou l'on se défend. Combat d'homme à homme. Combat singulier. Le gage du combat. Appeler quelqu'un au combat. Combat d'une armée contre une autre armée. Combat douteux. Combat à outrance. Combat opiniâtre. Combat sanglant. Combat sur terre. Combat sur mer. Combat naval. Rendre, livrer un combat. Attirer l'ennemi au combat. Tenter le combat, la fortune du combat. Soutenir le combat. Donner, hasarder un combat. Présenter, accepter le combat. Au fort du combat. Dans la chaleur du combat. Ils se rendirent sans combat. Se retirer du combat. Finir le combat. Faire cesser le combat. Rétablir le combat. Le combat fut rude. Éviter le combat.

Combat judiciaire, Manière de procéder en justice, qui consistait à soutenir son droit en se battant contre son adversaire.

COMBAT se dit également de L'action des animaux qui se battent ou que l'on fait battre les uns contre les autres. Combat d'animaux. Combat de coqs. Combat de taureaux.

Être hors de combat, N'être plus en état de combattre. On dit de même, Mettre quelqu'un hors de combat. L'une et l'autre phrase s'emploient au propre et au figuré.

COMBATS au pluriel, s'emploie souvent en poésie et dans le style élevé, pour désigner La guerre. L'art des combats. Le dieu des combats. Je chante les combats, et ce héros qui... Le destin des combats. Au milieu des combats. L'honneur vous appelle aux combats.

COMBAT se dit aussi de Certains jeux publics des anciens, où l'on disputait de force et d'adresse dans les différents exercices du corps. Combats gymniques. Combat à la course, à la lutte. Combat du ceste, de l'arc, etc. Les combats du cirque. Les combats de gladiateurs offraient un spectacle barbare.

COMBAT se dit figurément de Toute sorte de contestation, de débat, de lutte. Combat de civilité, d'esprit, de générosité. Combat littéraire.

Il se dit aussi, tant au sens physique qu'au sens moral, de L'opposition et de la contrariété de certaines choses entre elles. Le combat des humeurs dans le corps. Le combat des éléments. Le combat des vents. Le combat des préjugés contre les lumières.

Il se dit encore, figurément, de La lutte des sentiments intérieurs, des mouvements opposés que l'âme éprouve. Il faut rendre, soutenir bien des combats pour vaincre ses passions.

Il se dit également de Certains états d'agitation, de trouble et de souffrance. La vie de l'homme est un combat perpétuel.

COMBATTANT. s. m. Homme de guerre marchant en campagne sous les ordres d'un général. Une armée de trente mille combattants.

Il se dit plus ordinairement de Ceux qui prennent actuellement part à un combat. La nuit vint séparer les combattants.

Prov. et fig., Le combat finit faute de combattants, se dit Quand tout le monde se retire d'une partie de jeu, d'un bal, etc.

COMBATTANT s'est dit aussi de Chacun des soutenants ou des assaillants d'un tournoi. Quand les deux combattants furent en présence.

COMBATTRE. v. a. (Il se conjugue comme Battre.) Attaquer son ennemi, ou en soutenir, en repousser l'attaque. Il est souvent employé absolument et neutralement. Combattre les ennemis. Combattre vaillamment. On a combattu vaillamment de part et d'autre. Combattre à outrance. Combattre de près. Combattre de loin. Combattre de pied ferme. Combattre corps à corps. Combattre à pied. Combattre à cheval. Combattre armé. Combattre en champ clos. Combattre à l'épée, au pistolet. Combattre contre quelqu'un.

Il signifie quelquefois, dans une acception plus étendue, Faire la guerre. Combattre pour son pays, pour son prince, etc. Combattre les ennemis de son pays.

Il s'emploie aussi figurément, tant au sens physique qu'au sens moral. Cet écrivain combattit ses adversaires avec un rare talent. Combattre les difficultés. Combattre les raisons, les sentiments, les opinions d'autrui. Combattre un avis par des raisons solides. Combattre les vices, les préjugés, l'erreur. Combattre une doctrine. Combattre les penchants de quelqu'un. Combattre contre l'injustice. On l'emploie quelquefois avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Ces raisons se combattaient dans son esprit.

Combattre contre les vents, contre la faim, la soif, etc.; et dans un style plus soutenu, Combattre les vents, la faim, etc.

Combattre une maladie, Employer les remèdes que l'on croit propres à la faire cesser. Il employa, pour combattre le mal, toutes les ressources que son art put lui fournir. On le dit aussi De l'action même des remèdes. Ce remède pourra combattre le mal avec succès.

Combattre ses passions, sa colère, combattre la paresse, la volupté, etc., Y résister. On dit également, Combattre contre ses passions, contre les tentations, etc. On dit quelquefois absolument, Combattre, lorsque le sens indique suffisamment à quel penchant on résiste. Combien n'ai-je pas combattu pour vaincre cet amour!

Combattre en soi-même, Ne savoir quelle détermination prendre, peser les raisons pour et contre, en sorte qu'il y a combat dans l'esprit. J'ai longtemps combattu en moi-même avant de prendre ce parti.

Combattre de civilité, de politesse, de générosité, etc., Faire assaut de civilité, etc. On dit aussi, Combattre de civilité, etc., avec quelqu'un.

COMBATTU, UE. participe Opinion combattue. Sentiments combattus. Passions combattues. Hérésie combattue. Un homme combattu en lui-même. Il se sentait combattu.

COMBIEN. adv. de quantité Quelle quantité, quel nombre. Combien y a-t-il de personnes? Combien de fois est-il venu? Combien de jours, combien de temps avez-vous mis pour faire ce voyage? Combien avez-vous d'argent? De combien de pouces est-il plus grand? Demandez-lui combien nous avons de lieues à faire.

Il sert fréquemment à indiquer Une quantité, un nombre considérable. Il est incroyable combien cet auteur a écrit d'ouvrages, combien cet auteur a écrit. Il y avait là je ne sais combien de gens. Je sais combien il a de savoir et de piété. Combien de gens, ou simplement, Combien voudraient être à votre place! Combien de fois ne le lui ai-je pas dit? À combien de tentations n'est-il pas exposé! Combien de temps n'a-t-il pas fallu! Combien il a montré de sagesse et de courage!

Il s'emploie quelquefois absolument, lorsque le sens permet de suppléer aisément le substantif auquel il se rapporte. Combien avez-vous mis pour faire ce trajet? Combien avez-vous dans votre bourse? Pour combien en achèterons-nous? De combien le surpasse-t-il en hauteur? Demandez-lui combien il y a d'ici à la ville. Il sera furieux quand il apprendra combien vous dépensez.

Il signifie encore absolument, dans un sens particulier, Quel prix. Combien vendez-vous ce volume? Combien vaut cela? Combien cette toile? Je ne sais combien cela lui a coûté. À combien évaluez-vous cela?

COMBIEN signifie aussi, À quel point.

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