Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 1:334

COCHENILLAGE. s. m. Décoction faite avec la cochenille, pour teindre en cramoisi ou en écarlate.

COCHENILLE. s. f. Insecte qui sert à teindre en cramoisi et en écarlate. La cochenille du Mexique vit sur le nopal, espèce de cactus; avant la découverte de l'Amérique, on employait au même usage la cochenille du chêne vert, nommée aussi Kermès. Voyez KERMÈS.

COCHENILLER. v. a. Teindre une étoffe dans un bain fait avec de la cochenille.

COCHENILLÉ, ÉE. participe

COCHER. s. m. Celui qui mène un carrosse ou toute autre voiture du même genre. Bon cocher. Mauvais cocher. Cocher sûr. Cocher adroit, maladroit. Cocher hardi. Cocher qui mène bien, qui tourne bien, qui n'accroche point. Cocher de fiacre, de cabriolet. Le siége du cocher.

Cocher du corps, s'est dit Du cocher qui menait le carrosse où était ordinairement la personne du roi, de la reine, du dauphin, etc.

En Astron., Le Cocher, Constellation de l'hémisphère septentrional.

CÔCHER. v. a. Il se dit proprement Du coq quand il couvre la poule; et, par extension, Des autres oiseaux quand ils couvrent leurs femelles.

CÔCHÉ, ÉE. participe

COCHÈRE. adj. f. Il se dit D'une porte par laquelle les voitures peuvent passer pour entrer dans la cour d'une maison, d'un hôtel. Une maison à porte cochère. La première porte cochère à droite.

COCHET. s. m. Petit coq, poulet à qui la crête vient et qui commence à chanter. Un cochet et une poulette. Chaponner des cochets.

COCHEVIS. s. m. Sorte d'alouette ayant une huppe sur la tête. Un cochevis qui chante à merveille.

COCHLÉARIA. s. m. (On prononce Cocléaria.) T. de Botan. Plante crucifère, qu'on nomme aussi Herbe aux cuillers, parce que ses feuilles ont la forme d'un cuilleron. Le cochléaria est un puissant antiscorbutique.

COCHON. s. m. Porc, pourceau. Petit cochon. Cochon d'un an. Cochon gras. Cochon maigre. Engraisser un cochon. Tuer un cochon. Saler un cochon. Mettre un cochon au gland, à l'engrais. Les cochons aiment à se vautrer dans la fange. Garder les cochons. Gardeur de cochons. Groin de cochon. Des oreilles de cochon. Pied de cochon. Langue de cochon. Graisse de cochon.

Cochon de lait, Petit cochon qui tette encore, ou qu'on ne nourrit que de lait. Manger un cochon de lait.

Fig. et fam., Avoir des yeux, de petits yeux de cochon, Avoir de très-petits yeux.

Fam., Sale comme un cochon, gras comme un cochon, Très-sale, très-gras.

Fig. et pop., C'est un cochon, un gros cochon, un vilain cochon, se dit D'un homme qui ne fait que manger et dormir. C'est un cochon, un vilain cochon, se dit aussi D'un homme malpropre, ou qui fait quelque chose de sale.

Pop., Mener une vie de cochon, Vivre dans la crapule, dans la débauche.

Prov. et bass., Camarades, amis comme cochons, se dit De deux personnes qui vivent dans une extrême familiarité, qui font souvent la débauche ensemble.

Prov., Il semble que nous ayons gardé les cochons ensemble, se dit Pour faire sentir à un inférieur ou à un homme que l'on connaît peu, qu'il s'oublie et qu'il en use trop familièrement.

Cochon d'inde, Mammifère de l'ordre des Rongeurs, qui est plus petit qu'un lapin, et qui grogne comme un cochon.

COCHON. s. m. T. de Métallurgie. Mélange impur de métal et de scories, qui bouche quelquefois les fourneaux où l'on fait fondre les métaux. Dans l'affinage, on emploie ce mot pour désigner, Le gonflement ou le soulèvement des cendres dans la coupelle.

COCHONNÉE. s. f. Ce qu'une truie fait de petits cochons en une portée. Elle a fait tant de petits cochons en une cochonnée.

COCHONNER. v. n. Il se dit D'une truie qui met bas. La truie a cochonné. Elle cochonnera bientôt.

COCHONNER s'emploie aussi comme verbe actif, dans le sens figuré de Faire salement ou grossièrement un ouvrage. C'est un ignorant qui cochonne l'ouvrage, la besogne. Voilà qui est bien cochonné. Il est très-familier.

COCHONNÉ, ÉE. participe

COCHONNERIE. s. f. Malpropreté. Cet homme est d'une cochonnerie dégoûtante.

Il se dit, par extension, Des choses sales, gâtées, ou sans valeur. Jetez toutes ces cochonneries. Que voulez-vous faire de ces cochonneries?

Il se dit également, au figuré, d'Une action, d'un propos obscène ou sale. C'est une cochonnerie. Il dit des cochonneries.

Ce mot est très-familier dans toutes ses acceptions.

COCHONNET. s. m. Sorte de boule à douze faces, marquées chacune d'un point ou d'un chiffre, depuis un jusqu'à douze. Jouer au cochonnet.

Il se dit aussi de Ce que des gens qui jouent à la boule ou au palet, jettent devant eux, pour leur servir de but. Cochonnet va devant.

COCO. s. m. Le fruit du cocotier: il est composé d'une enveloppe filamenteuse, d'une grosse coque ovale et très-dure, et d'une amande creuse, blanche et succulente, contenant une liqueur laiteuse assez agréable au goût. On dit aussi, Noix de coco. L'écorce du coco peut servir, au lieu de filasse, à calfater des navires et à fabriquer des cordages. On fait divers ustensiles avec la partie ligneuse du coco. Une tasse de coco. Un chapelet de coco. La chair du coco est agréable.

COCO. s. m. Espèce de boisson, faite avec de l'eau et du bois de réglisse. Marchand de coco. Boire du coco. Un verre de coco. Il est populaire.

COCON. s. m. La coque qui enferme le ver à soie quand il a achevé de filer, et dont on obtient la soie en la dévidant. Un cocon de ver à soie.

COCOTIER. s. m. Espèce de palmier très-élevé qui porte le coco, et dont les feuilles ont jusqu'à quinze pieds de longueur.

COCTION. s. f. T. didactique. Action soutenue de la chaleur sur des matières animales ou végétales, et L'effet de cette action. Il se dit surtout en parlant D'une chose que l'on fait cuire dans de l'eau bouillante ou dans un autre liquide.

Il se dit proprement, en Physiologie, de La digestion des aliments dans l'estomac. Quand l'estomac est faible, la coction ne se fait pas bien.

En Médec., La coction des humeurs, est, suivant les humoristes, L'élaboration des humeurs qui se séparent de la masse du sang. Cela sert à la coction des humeurs. Et ils appellent Période de coction, La période d'une maladie où s'opère la coction des humeurs.

La coction des métaux, se dit en parlant De la manière dont les métaux se perfectionnent dans le sein de la terre.

COCU. s. m. Terme de dérision et un peu libre, qui se dit de Celui dont la femme manque à la fidélité conjugale. Il est cocu. C'est un cocu. Sa femme l'a fait cocu.

COCUAGE. s. m. Terme de dérision et un peu libre, qui se dit de L'état d'un homme qui est cocu. Il souffre patiemment le cocuage.

CODE. s. m. Il s'est dit d'abord Du recueil, de la compilation des lois, constitutions, rescrits, etc., faite par ordre de certains empereurs romains. Le code théodosien ou de Théodose. Le code de Justinien, ou absolument, Le Code. Dans tel titre du Code. Le Code et le Digeste.

Il s'est dit aussi de Plusieurs recueils des ordonnances de nos rois, et même de quelques-unes de ces ordonnances. Le code Louis. Le code de la marine. Le code noir.

Il s'est dit, par extension, de Divers traités de droit qui contiennent les maximes et les règlements relatifs à certaine matière. Code des curés. Code des chasses. Etc.

Il se dit maintenant de Toute loi, de tout corps de lois qui renferme un système complet de législation sur certaine matière. Notre jurisprudence actuelle est fondée sur six codes principaux: le code civil, le code de procédure civile, le code de commerce, le code d'instruction criminelle, le code pénal et le Code forestier. Code rural. Code militaire.

CODE se dit également, en Pharmacie, Du recueil des formules médicales approuvées. On se sert quelquefois, dans ce sens, du mot latin Codex. Code pharmaceutique. Les formules du Code ou du Codex.

CODE se dit quelquefois au figuré d'Un ouvrage qui contient un recueil de préceptes, un corps de doctrine sur une matière quelconque. Cet excellent livre est un véritable code de morale.

Fig., Le code de la morale, de l'honneur, etc., Les lois, les préceptes de la morale, de l'honneur, etc.

CODÉBITEUR. s. m. T. de Jurispr. Celui qui a contracté une dette conjointement avec un autre. Codébiteurs solidaires.

CODÉCIMATEUR. s. m. Celui qui percevait des dîmes avec un autre décimateur.

CODÉTENTEUR. s. m. T. de Jurispr. Celui qui retient avec un autre, une somme, une succession, un héritage.

CODEX. s. m. T. de Pharmacie, emprunté du latin. Voyez CODE.

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.