Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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CLOYÈRE. s. f. Espèce de panier dans lequel on apporte les huîtres. Une cloyère d'huîtres.

Il se dit aussi Des huîtres contenues dans ce panier. On a mangé à ce déjeuner deux cloyères d'huîtres.

CLUB. s. m. Mot emprunté de l'anglais. (Plusieurs prononcent Cloub ou Clob.) Il se dit d'Une société de personnes qui s'assemblent à jours fixes pour s'entretenir des affaires publiques. Un club qui s'assemble clandestinement. Le tumulte des clubs. Fermer un club.

CLUBISTE. s. m. Membre d'un club.

CLYSOIR. s. m. Espèce de long entonnoir, fait de toile imperméable, qui sert à prendre des lavements.

CLYSTÈRE. s. m. Médicament liquide qu'on introduit dans le corps par le fondement, à l'aide d'une seringue. Clystère laxatif, rafraîchissant. Prendre un clystère. Donner un clystère. Rendre un clystère. On dit plus ordinairement aujourd'hui, Lavement ou Remède.

COACCUSÉ, ÉE. s. T. de Jurispr. crim. Celui qui est accusé avec un ou plusieurs autres. Ses coaccusés le chargent beaucoup.

COACTIF, IVE. adj. T. didactique. Qui a droit ou pouvoir de contraindre. Puissance coactive. Pouvoir coactif.

COACTION. s. f. T. didactique. Contrainte, violence qui ôte la liberté du choix. User de coaction. La coaction prouvée détruit l'acte.

COADJUTEUR. s. m. Celui qui est adjoint à un prélat, pour l'aider à remplir ses fonctions, et qui est ordinairement destiné à lui succéder après sa mort. Coadjuteur d'un archevêque, d'un évêque, d'un abbé. Coadjuteur d'Arles, de Reims, etc. Coadjuteur de l'archevêché, de l'évêché de... Il a été fait coadjuteur. Il a le brevet de coadjuteur, les bulles de coadjuteur. Il faut qu'un coadjuteur soit sacré sous le titre d'un autre évêché.

COADJUTEUR parmi les Religieux, se dit de Certains pères ou frères qui ont différentes fonctions, selon la différence des ordres. Le père coadjuteur. Le frère coadjuteur.

COADJUTORERIE. s. f. La charge et dignité de coadjuteur ou de coadjutrice. La coadjutorerie d'un archevêché, d'un évêché, d'une abbaye, etc. On lui a donné, il a eu la coadjutorerie de...

COADJUTRICE. s. f. Religieuse adjointe à une abbesse ou prieure pour les fonctions de sa place, et qui est ordinairement destinée à lui succéder après sa mort. Coadjutrice de telle abbesse. Coadjutrice de telle abbaye. Brevet de coadjutrice.

COAGULATION. s. f. T. didactique. L'état d'une chose coagulée, ou L'action par laquelle elle se coagule. La coagulation du sang. La coagulation du lait.

COAGULER. v. a. T. didactique. Cailler, figer, faire qu'une chose liquide prenne de la consistance, l'épaissir en sorte qu'elle ne soit plus liquide. La présure coagule le lait. Coaguler le sang dans les veines.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Le lait se coagule. Le sang extravasé se coagule.

COAGULÉ, ÉE. participe

COAGULUM. s. m. (On prononce Coagulome.) T. de Chimie. Coagulation qui résulte du mélange de quelques liqueurs. Les acides mêlés au lait forment un coagulum.

Il se dit aussi de Ce qui coagule. La présure est un coagulum.

COALISER (SE). v. pron. Se liguer, former une coalition. On s'indigna de voir tant de princes se coaliser contre un seul. Ces deux partis se sont coalisés. Les ouvriers se coalisèrent pour exiger que le prix des journées fût augmenté.

COALISÉ, ÉE. participe

COALITION. s. f. Réunion de différents partis, ligue de plusieurs puissances. Former une coalition. Une coalition redoutable. Détruire une coalition.

Il se dit aussi, dans la Législation pénale, en parlant D'un concert de mesures pratiqué par plusieurs personnes, dans la vue de nuire à d'autres, ou à l'État. Coalition d'ouvriers. Les ouvriers formèrent une coalition pour obtenir une augmentation de salaire. Il y eut une coalition entre les fabricants pour forcer l'abaissement des salaires. Punir les chefs ou moteurs d'une coalition.

COASSEMENT. s. m. Le cri des grenouilles.

COASSER. v. n. Crier. Il ne se dit qu'en parlant Des grenouilles. Les grenouilles coassent.

COASSOCIÉ. s. m. Celui qui est associé avec d'autres. Il ne s'emploie qu'en termes de Commerce.

COATI. s. m. T. d'Hist. nat. Mammifère commun en Amérique, et qui est de la grosseur d'un chat.

COBAEA. s. m. T. de Botan. Plante grimpante à grandes fleurs bleues et campanulées, qui croît très-vite, et que l'on cultive dans les jardins d'agrément, sur les fenêtres, etc. Le cobaea est originaire du Mexique. On dit aussi, Cobée; et ce mot est du féminin.

COBALT. s. m. Métal blanc, dur et cassant, ordinairement combiné avec l'arsenic, et dont l'oxyde a la propriété de donner au verre une couleur bleue. Oxyde de cobalt. Bleu de cobalt. Cobalt arsenical. Poudre de cobalt.

COCAGNE. s. f. Il est principalement usité dans cette locution proverbiale et figurée, Pays de cocagne, Pays où tout abonde, où l'on fait bonne chère à bon marché. C'est un vrai pays de cocagne.

Il se dit aussi d'Une fête donnée au peuple, où il y a des distributions de comestibles et des fontaines de vin. Donner une cocagne. Ce sens a vieilli.

Mât de cocagne, Espèce de mât rond et lisse, planté en terre, au haut duquel sont suspendus des prix qu'il faut aller détacher, en grimpant sans aucun secours. On plante ordinairement des mâts de cocagne les jours de fête publique.

COCARDE. s. f. Signe qui diffère de couleur pour chaque nation, et que les militaires portent à leur coiffure: il consiste en un morceau d'étoffe taillé en rond et plissé, ou en une plaque de métal peinte, ou bien en un simple noeud de ruban. On reconnut à leurs cocardes qu'ils étaient Français. Cocarde tricolore. Cocarde noire. La cocarde espagnole est rouge. Les hauts fonctionnaires, lorsqu'ils sont en costume, portent la cocarde.

Fig., Prendre la cocarde, Entrer au service, se faire soldat.

COCARDE se dit aussi Des noeuds de ruban ou d'étoffe qui servent à orner certaines parties de la parure des femmes, et principalement leurs coiffures.

COCASSE. adj. des deux genres Plaisant, risible, ridicule. On le dit Des personnes et des choses. Cet homme est fort cocasse. Peut-on rien voir de plus cocasse? Il est populaire.

COCCYX. s. m. (L'X se prononce comme S.) T. d'Anat. Petit os qui est comme un appendice de l'os sacrum, à l'extrémité duquel il est attaché. La queue des animaux n'est qu'un coccyx prolongé.

COCHE. s. m. Il se disait autrefois d'Une espèce de chariot couvert, dont le corps n'était pas suspendu, et dans lequel on voyageait. Mener un coche. Aller en coche. Coches publics. On avait établi des coches pour aller de Paris aux autres villes du royaume. Les coches de Versailles, d'Orléans, etc. Aller par le coche, par la voie du coche. Prendre le coche. Retenir place au coche. Donner des arrhes au coche. Le coche était plein. Manquer le coche.

Fig. et fam., Donner des arrhes au coche, Prendre quelque engagement dans une affaire.

Fig. et fam., Manquer le coche, Perdre l'occasion de faire une chose utile, avantageuse.

Prov. et fig., Faire la mouche du coche, Faire l'empressé, le nécessaire, et s'attribuer le succès des choses auxquelles on a le moins contribué.

COCHE s'est dit aussi Des personnes qui étaient dans le coche. Le coche dîna, coucha dans telle hôtellerie. Le coche fut volé.

Coche d'eau, se dit de Certains bateaux établis pour transporter d'une ville à une autre les voyageurs et les marchandises. Le coche de Melun, d'Auxerre, etc.

COCHE. s. f. Truie. Grosse coche. Vieille coche.

COCHE. s. f. Entaille faite à un corps solide. Faire une coche à un bâton.

La coche d'une arbalète, L'entaille qui est sur le fût, et qui sert pour arrêter la corde quand on bande l'arbalète.

La coche d'une flèche, L'entaille qui est au gros bout de la flèche, et dans laquelle on fait entrer la corde de l'arc.

COCHE se dit particulièrement Des marques qu'on fait sur une taille, à un morceau de bois, pour tenir le compte du pain, du vin, de la viande, etc., qu'on prend à crédit.

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