Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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monde, par bienséance, et comme pour répondre de sa conduite. Elle a pour chaperon une vieille tante, qui la suit partout.

CHAPERON se dit encore aujourd'hui d'Un ornement particulier au costume des gens de robe, des docteurs, etc., qui a quelque ressemblance avec l'ancien chaperon, et qui consiste en un bourrelet circulaire placé sur l'épaule gauche, d'où pend devant et derrière une bande d'étoffe garnie d'hermine à son extrémité. La couleur du chaperon diffère quelquefois de celle de la robe.

Il se dit aussi de L'ornement relevé en broderie, qui est au dos d'une chape.

CHAPERON en termes de Fauconnerie, Espèce de coiffe de cuir, dont on couvre la tête et les yeux des oiseaux de proie.

CHAPERON en termes de Sellier, Pièce de cuir qui recouvre les fourreaux des pistolets, pour les garantir de la pluie.

CHAPERON en termes d'Architecture, Le haut d'une muraille de clôture, fait en forme de toit, pour l'écoulement des eaux.

CHAPERON en termes d'Imprimerie, La quantité de feuilles ajoutées au nombre fixé pour l'impression d'un ouvrage, et destinées à remplacer les feuilles qui peuvent être gâtées pendant le tirage. Il est vieux: on dit plus ordinairement, Main de passe.

CHAPERONNER. v. a. Coiffer d'un chaperon: il se dit en parlant Des oiseaux de proie dressés pour la fauconnerie. Chaperonner l'oiseau.

Fig., Chaperonner une jeune personne, La conduire dans le monde.

En Archit., Chaperonner une muraille, Y faire un chaperon. Chaperonner une muraille des deux côtés.

CHAPERONNÉ, ÉE. participe Oiseau chaperonné.

CHAPIER. s. m. Celui qui porte chape. Les deux chapiers se promènent dans le choeur en certains temps de l'office divin.

CHAPITEAU. s. m. T. d'Archit. La partie du haut de la colonne qui pose sur le fût. Chapiteau corinthien. Chapiteau ionique.

Il se dit, dans un sens plus général, de Quelques autres ornements d'architecture qui forment la partie supérieure, le couronnement de certaines choses. Chapiteau de pilastre. Chapiteau de balustre. Chapiteau de couronnement. Chapiteau de niche. Etc.

Il se dit de même, en Menuiserie, Des corniches et autres couronnements qui se posent au-dessus des buffets, des armoires et d'autres ouvrages.

CHAPITEAU se dit aussi de La couverture mobile d'un moulin.

Il se dit également de La partie supérieure d'un alambic, dans laquelle se condensent les vapeurs qui s'élèvent de la cucurbite. Le bec d'un chapiteau. Chapiteau aveugle, Chapiteau sans bec.

Il se dit encore d'Un morceau de carton en forme d'entonnoir, qui se met vers le haut d'une torche, pour recevoir ce qui en dégoutte de cire ou de poix.

CHAPITRE. s. m. Une des parties qui servent à diviser certains livres. Chapitre premier. Chapitre second. Chapitre deux. Un livre divisé par chapitres. Ce livre est divisé en tant de chapitres. Il a divisé l'ouvrage en livres, et les livres en chapitres. On dit dans un sens analogue, en termes de Finances: Chapitre de recette. Chapitre de dépense. Un chapitre du budget. Etc.

Il se dit aussi d'Un trait de l'Écriture, que l'officiant chante ou récite entre le dernier psaume et l'hymne. On dit plus communément, Capitule.

CHAPITRE signifie figurément, La matière, le sujet dont on parle, le propos sur lequel on est. Puisque nous sommes sur ce chapitre, je vous dirai que... On en était sur votre chapitre, on parlait de vous. La conversation tomba insensiblement sur le chapitre de ces gens-là. C'est un chapitre qu'on traitera une autre fois. Il est fort sur ce chapitre.

CHAPITRE signifie aussi, Le corps des chanoines d'une église cathédrale ou collégiale. Le chapitre de Notre-Dame. Cette terre appartenait à tel chapitre. Le doyen du chapitre.

Il signifie également, L'assemblée que les chanoines tiennent pour traiter de leurs affaires. Assembler le chapitre. Tenir chapitre. Présider au chapitre. Avoir voix au chapitre. Tout le chapitre fut d'avis... Cela fut résolu en plein chapitre.

Pain de chapitre, Le pain qu'on distribuait autrefois tous les jours aux chanoines, dans quelques chapitres.

Fig. et fam., Avoir voix au chapitre, en chapitre, Avoir du crédit dans une compagnie, dans une famille, auprès de quelque personne considérable. On dit, dans le sens contraire, N'avoir pas voix, n'avoir pas de voix en chapitre, au chapitre.

CHAPITRE se dit pareillement de L'assemblée que des religieux tiennent pour délibérer de leurs affaires. Chapitre conventuel. Chapitre provincial. Chapitre général. Convoquer le chapitre. Aller au chapitre.

Il s'est dit aussi Des assemblées des ordres royaux, des ordres militaires. Le roi tint le chapitre de l'ordre.

Il se dit encore Du lieu où se tiennent les assemblées, soit de chanoines, soit de religieux, soit de chevaliers. Les bancs d'un chapitre. On lui ferma la porte du chapitre.

CHAPITRER. v. a. Réprimander un chanoine ou un religieux en plein chapitre. Il n'est guère usité au propre.

Il signifie, figurément et familièrement, Réprimander une personne, lui remontrer sa faute en termes un peu sévères. Son père, son précepteur, le chapitrera tantôt. Il sera bien chapitré.

CHAPITRÉ, ÉE. participe

CHAPON. s. m. Coq châtré que l'on engraisse. Engraisser des chapons. Gros chapon. Chapon gras. Chapon de Bruges. Chapon du Mans. Chapon de pailler. Chapon bouilli. Chapon rôti. Aile, cuisse, blanc de chapon.

Prov. et fig., Ce sont deux chapons de rente, se dit De deux personnes dont l'une est grasse et l'autre maigre.

Fam., Il a les mains faites en chapon rôti, se dit D'un homme qui a les doigts crochus, retirés; et, figurément, D'un homme qui a l'habitude de dérober.

Prov. et fig., Qui chapon mange, chapon lui vient, Le bien vient plutôt à ceux qui en usent qu'à ceux qui l'épargnent. Il signifie aussi, Le bien vient à ceux qui en ont déjà.

Prov. et fig., Il en porte le nom, mais n'en mange pas les chapons, un autre en mange les chapons, se dit D'un homme qui porte le nom d'une terre, et qui n'en touche pas les revenus.

Dans quelques Coutumes, Le vol du chapon, se disait d'Une certaine étendue de terre qui était autour du château ou principal manoir. Le vol du chapon entrait, avec le principal manoir, dans le préciput de l'aîné.

CHAPON se dit aussi d'Un gros morceau de pain qu'on met bouillir dans le pot, et qu'on sert sur un potage maigre.

Il se dit également d'Une croûte de pain frottée d'ail qu'on met dans une salade.

CHAPONNEAU. s. m. Diminutif Jeune chapon. Il est peu usité.

CHAPONNER. v. a. Châtrer un jeune coq. Chaponner des cochets.

CHAPONNÉ, ÉE. participe

CHAPONNIÈRE. s. f. Vase de cuisine pour faire cuire un chapon en ragoût.

CHAQUE. adj. distributif des deuxgenres. Il se met toujours avant le substantif, et n'a point de pluriel. Chaque homme. Chaque maison. Chaque arbre. Chaque chose. À chaque personne. À chaque instant. Pour chaque jour. En chaque espèce. Chaque pays a ses coutumes. À chaque jour suffit sa peine.

Prov., Chaque tête, chaque avis, Chacun a sa manière de penser.

CHAR. s. m. Sorte de voiture à deux roues, dont les anciens se servaient ordinairement dans les triomphes, dans les jeux, dans les cérémonies publiques, dans les combats, etc. Char de triomphe. Char doré. Il monta sur son char. Son char, en tournant trop court, se brisa contre les bornes. Les captifs suivaient le char du triomphateur. Le char d'Apollon. Selon les poëtes, le char de Vénus était attelé de colombes.

Poétiq., Le char du soleil, le char de la lune, le char de la nuit.

CHAR se dit également, dans le style élevé, de Toute espèce de voitures, de chariots, etc. Char rustique. Char de vendange. Des chars pesants traînaient d'énormes fardeaux.

Il se dit plus ordinairement d'Une voiture remarquable par son élégance ou sa richesse. Char élégant, brillant, rapide, etc. Courses de chars, en char.

Char à bancs, Sorte de voiture longue et légère, garnie de plusieurs bancs, et ordinairement ouverte de tous côtés, ou fermée seulement par des rideaux de toile.

Char de deuil, Chariot à quatre roues, couvert d'un poêle, dans lequel on transporte les corps des rois, des princes, etc.

Poétiq., Char funèbre, Toute espèce de corbillard.

CHAR se dit figurément, dans le style élevé, en parlant Des personnes ou des choses qui asservissent, qui tiennent dans une dépendance volontaire ou forcée. Il voulut enchaîner l'Asie entière à son char. Enchaîner la victoire à son char. Le char de la victoire, de la gloire, de la fortune, etc. Chaque jour elle attache, elle enchaîne un nouvel amant à son char. S'attacher au char de la puissance, de la faveur, etc.

CHARADE. s. f. Espèce de logogriphe, qui consiste à décomposer un mot de plusieurs

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