LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 260

COÏONNER

COÏONNER. v. act. Traiter quelqu'un en coïon, lui faire quelque indignité. Se moquer de lui. Il n'est pas homme à se laisser coïonner, à être coïonné. Il est du style libre et familier.

Il est aussi neutre, pour signifier, Dire des coïonneries. Il ne fait que coïonner.

Coïonné, ée

Coïonné, ée. participe.

COÏONNERIE

COÏONNERIE. s. fém. Bassesse de coeur, lâcheté, indignité. Faire des coïonneries. Il a fait voir en cette occasion sa coïonnerie.

Il se prend quelquefois pour Sottise, impertinence, badinerie. A--t--on jamais ouï parler d'une pareille coïonnerie? Il nous a dit cent coïonneries. Ce mot est du style libre et familier.

COÏT

COÏT. s. m. Accouplement du mâle avec la femelle pour la génération. Les animaux dans le coït, dans l'ardeur du coït.

COITE

COITE. Voyez Couette.

COL

COL

COL. s. m. Voyez Cou, quant à la partie du corps qui joint la tête aux épaules.

Col

Col. s. m. Terme dont on se sert dans différentes phrases par analogie à cette partie du corps humain dont on vient de parler.

On appelle Le col de la vessie, le col de la matrice, Ce qui est comme l'embouchure de ces parties.

On appelle Col de chemise, col de rabat, col de pourpoint, La partie supérieure de la chemise, du rabat, du pourpoint, qui embrasse le cou.

On appelle Col, Une espèce de cravate sans pendans. La mode de porter des cols n'est pas ancienne.

En parlant d'Un passage étroit entre deux montagnes, on dit toujours Col. Le Col de Pertuis. Le Col de Tende. Nous nous saisimes des cols desmontagnes.

COLARIN

COLARIN. subst. m. Frise du chapiteau de la colonne Toscane et de la Dorique.

COLATURE

COLATURE. subst. fémin. Terme de Pharmacie. Séparation d'une liqueur d'avec quelque impureté ou matière grossière. C'est une filtration moins exacte que celles qui se font en Chimie. Colature se dit aussi De la liqueur filtrée. Colature de sirop de chicorée.

COLCHIQUE

COLCHIQUE ou Tue--chien. s. m. Plante bulbeuse qui croît dans les prés, et qu'on cultive dans les jardins, à cause de la beauté de sa fleur. On prétend qu'elle est mortelle aux chiens.

COLCOTAR

COLCOTAR. s. m. C'est la substance terreuse et rouge qui existe au fond de la cornue qui a servi à distiller l'huile de vitriol.

COLÉGATAIRE

COLÉGATAIRE. sub. mas. Voyez Gollégataire.

COLERA--MORBUS

COLERA--MORBUS. s. mas. Mot emprunté en partie du Latin, pour signifier Un épanchement de bile subit, qui cause un débordement par haut et par bas. On l'appeloit vulgairement Trousse -- galant. Il a eu un colera -- morbus fort violent. Il est mort d'un colera--morbus.

COLÈRE

COLÈRE. s. f. Passion par laquelle l'âme se sent vivement émouvoir contre ce qui la blesse. Grande, furieuse, violente colère. Noble colère. Sainte colère. Juste, raisonnable colère. L'effort de la colère. Les effets de la colère. Transport, mouvement de colère, excès de colère. L'ardeur, la violence, la chaleur, l'impétuosité de la colère. Les premiers bouillons de la colère. Il dit cela, il fit cela en colère, tout en colère. Être en colère. Se mettre en colère contre quelqu'un. Entrer en colère, dans une grande colère. Emouvoir, exciter, irriter, allumer la colère de quelqu'un. Réprimer, refréner, apaiser, calmer, adoucir la colère de quelqu'un. Être enflammé de colère. Transporté de colère. La colère le transporte, le met hors de lui--même. Il ne parle jamais qu'en colère. Attirer la colère de quelqu'un sur soi. Il faut que sa colère se passe. Il faut qu'il décharge sa colère, qu'il passe sa colère sur quelqu'un. C'est la colère qui lui a fait dire telle et telle chose. Dès qu'il vit son ennemi, il sentit sa colère s'allumer.

On dit figurément, La colère de Dieu, la colère du Ciel.

Colère

Colère, se dit aussi De certains mouvemens impétueux qui paroissent dans les animaux. Ce Chien étoit en colère. La colère du lion.

On dit aussi figurément, que La mer est en colère, pour dire, qu'Elle est fort agitée.

Colère

Colère, est aussi adj. des 2 g. et signifie, Qui est sujet à se mettre en colère. Homme colère. Femme colère. Il est bien colère, fort colère.

COLÉRIQUE

COLÉRIQUE. adj. des 2 g. Enclin à la colère. Etre d'une humeur colérique. Ce mot n'est guère d'usage que dans le style didactique.

COLIART

COLIART. s. m. Sorte de poisson assez semblable à la Raie.

COLIBRI

COLIBRI. s. m. Très--petit oiseau. Le colibri vient des Indes.

Il se dit aussi familièrement d'Une personne de petite taille, et qui n'a rien que de frivole dans le caractère.

COLIFICHET

COLIFICHET. s. m. Babiole, bagatelle, comme sont des marmousets, de petits émaux, de petits vases de cristal, etc. Il n'a que des colifichets dans son cabinet.

Il se dit aussi De certains petits ornemens mal placés, et qui n'ont point de convenance et de rapport avec les lieux où ils sont mis. Un jardin rempli de colifichets. Des maisons, des églises gothiques surchargées de colifichets.

Il se dit aussi figurément De certains petits ornemens mis mal--à--propos dans des ouvrages d'esprit. Cette pièce est pleine de traits d'esprit, mais qui ne sont la plupart que des colifichets.

Colifichet

Colifichet, en termes de Monnoie, est Une petite machine dont se servent les ajusteurs et les tailleresses pour pouvoir écouaner les espêces.

COLIMAÇON

COLIMAÇON. s. m. V. Limaçon.

COLIN--MAILLARD

COLIN--MAILLARD. s. m. Sorte de jeu où l'un des joueurs a les yeux bandés, et s'appelle Colin--Maillard. Jouer à Colin--maillard, au Colin--maillard.

COLIQUE

COLIQUE. s. f. Sorte de maladie qui cause des tranchées dans le ventre. Colique bilieuse. Colique hépatique. Colique venteuse. Colique graveleuse ou néphrétique. Colique d'estomac. Furieuse colique. Colique de Poitou, des Peintres, des Plombiers. La colique le tient. Sa colique est passée.

COLIR

COLIR ou COLI. s. m. Officier de la Chine, qui est un Censeur universel, et qui a droit d'entrer dans les maisons pour s'instruire de ce qui s'y passe.

COLISÉE

COLISÉE. s. m. C'est le nom d'un célèbre Amphithéâtre de Rome, dont il subsiste encore de beaux restes. On l'appeloit anciennement le Colossée, à cause de la statue colossale de Néron, qui étoit près de cet endroit.

COLLABORATEUR

COLLABORATEUR. s. m. Celui qui travaille de concert avec un autre, qui lui aide dans ses fonctions, dans l'exercice de son emploi. On dit aussi au féminin, Collaboratrice.

COLLATAIRE

COLLATAIRE. s. m. (On prononce les L.) Celui à qui on a conféré un Bénéfice.

COLLATÉRAL, ALE

COLLATÉRAL, ALE. adj. (On pron. les L.) Ce terme n'est d'usage qu'en parlant de parenté et de succession hors de la ligne directe, soit descendante, soit ascendante. Ainsi on appelle Héritier collatéral, Un héritier qui ne descend point de celui dont il hérite; et on appelle Ligne collatérale, La ligne dont cet héritier descend. On appelle aussi Succession collatérale, La succession qu'on recueille d'un parent en ligne collatérale.

Collatéral

Collatéral, se prend aussi substantivement pour Parent collateral. C'est un collatéral. Il n'a que des collatéraux pour héritiers. Un collatéral ne peut exclure celui qui descend en ligne directe. Tout son bien est allé à descollatéraux.

On appelle en termes de Géographie, Points collatéraux, Les points qui sont au milieu de deux points cardinaux. Le Nord--est, le Nord--ouest, le Sud--est, et le Sud -- ouest, sont les quatre points collatéraux.

COLLATEUR

COLLATEUR. s. m. (On pron. les L dans ce mot et les trois suivans.) Celui qui a droit de conférer un Bénéfice. Collateur ordinaire. Il est collateur, le collateur d'une Cure, le collateur d'un Prieuré, etc. À l'égard des Cures, le Patron n'est que Présentateur, l'Évêque en est le Collateur.

On appelle Collateur ordinaire, ou simplement Ordinaire, Celui qui de droit commun confère le Bénéfice.

COLLATIF, IVE

COLLATIF, IVE adjectif. Qui se confère. Il ne se dit qu'en matières Bénéficiales. Bénéfice collatif. Dignité collative.

COLLATION

COLLATION. subst. fém. Droit de conférer un Bénéfice. Cette collation appartient à l'Évêque, dépend de l'Évêque. La présentation de cette Cure appartient à l'Abbé, et la collation à l'Évêque. Ce Prieuré est à la collation d'un tel Abbé.

On dit qu'Un Évêque, qu'un Abbé ont de belles collations, de grandes collations, pour dire, qu'Ils ont droit de conférer plusieurs bénéfices considérables.

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