Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 380

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On dit figurément, Consulter le miroir, consulter son miroir, pour dire, Se mirer, s'ajuster au miroir.

On dit figurément & familièrement, Consulter son chevet, pour dire, Se donner le temps de délibérer sur une chose, passer la nuit avant que de se déterminer.

CONSULTER s'emploie aussi absolument, & signifie, Conférer ensemble, délibérer. Ils consultèrent ensemble. Il en veut consulter avec ses amis. Les Avocats ont consulté sur cette affaire-là. Les Médecins ont consulté sur sa maladie. Il consulta long-temps avant que de s'engager.

CONSULTER se dit aussi de la chose sur laquelle on prend conseil. Consulter une affaire, une maladie. En ce sens il se dit aussi au passif. Cette affaire a été consultée aux meilleurs Avocats. Cette maladie a été consultée aux plus grands Médecins.

CONSULTÉ, ÉE, participe .

CONSULTEUR du saint Office. s.m. Docteur commis par le Pape, pour donner son avis sur quelques matières qui regardent la foi ou la discipline. Il y a eu plusieurs Consulteurs du saint Office, qui ont donné leur avis sur...

CONSUMANT, ANTE. adj. Qui consume. Un feu consumant.

CONSUMER. v.a. Dissiper, détruire, user, réduire à rien. Le feu consuma tout ce grand édifice en deux heures de temps. La victime fut consumée par le feu. Le temps consume toutes choses. Il consume tout son bien en débauches. Il a consumé son patrimoine. La rouille consume le fer. J'ai consumé beaucoup de temps à cet ouvrage. Il se consume en procès, en dépenses, &c. Il se consume d'ennui & de tristesse. Se consumer en regrets. Les ennuis le consument. Il se consume. Cette maladie le consume.

CONSUMÉ, ÉE, participe .

CONTACT. s.m. (Le C final se prononce.) Attouchement de deux corps. Il n'est en usage que dans le didactique. Quelques Philosophes modernes prétendent que le contact immédiat de deux corps en repos est la cause de la dureté.

CONTAGIEUX, EUSE. adj. Qui se prend & se communique par contagion. Une fièvre contagieuse. La petite vérole est un mal contagieux, une maladie contagieuse.

On le dit aussi figurément du Vice, de l'erreur, de la rébellion, de l'hérésie, & de toutes les mauvaises choses qui se communiquent par la fréquentation, ou par l'exemple. Une erreur, une passion, une conversation contagieuse. Un exemple contagieux. Tout le monde le fuit, on diroit que son malheur est contagieux.

CONTAGION. s.f. Communication d'une maladie maligne. Ce mal se prend par contagion.

Il signifie souvent aussi La maladie qu'on nomme Peste. Grande contagion. Il y a de la contagion en tel pays. La contagion est dans une telle ville. La contagion a dépeuplé cette Province. Du temps de la contagion. Il est malade de la contagion.

En ce sens il se dit figurément du Vice, de l'hérésie, & autres choses pernicieuses. L'hérésie est une contagion.

Il se dit aussi figurément de toutes les mauvaises choses qui se communiquent par la fréquentation, ou par l'exemple. La contagion des mauvaises moeurs. La contagion du vice, de l'hérésie. Il est devenu méchant, devenu débauché par contagion.

CONTAMINATION. s.f. Souillure. Contamination légale. Suivant la Loi de Moyse, il y avoit plusieurs sortes de contaminations. Il est vieux.

CONTAMINER. v.a. Souiller. Dans la Loi de Moyse, ceux qui touchoient les morts, qui mangeoient des animaux qu'elle avoit déclarés immondes, étoient contaminés. Il est vieux.

[alt p. 266] CONTAMINÉ, ÉE, participe .

CONTE. s.m. Narration, récit de quelque aventure, soit vraie, soit fabuleuse, soit sérieuse, soit plaisante. Il est plus ordinaire pour les fabuleuses & les plaisantes. Un beau conte. Un conte bien long. Un bon, un mauvais conte. Un conte pour rire, divertissant, agréable, ennyeux, riducule, plaisant, fait à plaisir. Un vieux conte. Le conte est véritable. Faites-nous un peu le conte de ce qui arriva-là. On fait d'étranges contes de cet homme-là. C'est un homme qui fait un conte de bonne grace, qui fais bien un conte. Il ajoute au conte. Il embellit, il enrichit, il enjolive le conte. Il ajuste un peu le conte. Vous oubliez telle particularité, elle est encore du conte. Ce n'est pas une véritable histoire, c'est un conte. Ce sont des contes. Faire des contes. C'est un grand faiseur de contes. Il nous amuse ici avec ses contes.

On appelle proverbialement, Conte de bonne femme, conte de vieille, contes d'enfans, conte de ma mère l'oye, conte de la cigogne, à la cigogne, conte de peau d'âne, conte à dormir debout, conte jaune, bleu, conte borgne, Des fables ridicules, telles que sont celles dont les vieilles gens entretiennent & amusent les enfans.

On appelle Conte en l'air, Un conte qui n'a aucun fondement, ni aucune apparence de vérité; & Conte gras, Un conte licencieux & trop libre.

CONTEMPLATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui contemple. Il se dit principalement de celui qui contemple de la pensée seulement. Un Contemplateur perpétuel, un grand contemplateur. Contemplateur des merveilles de Dieu, des secrets de la nature.

CONTEMPLATIF, IVE. adj. Qui s'attache à contempler de la pensée. Homme fort contemplatif. Philosophie contemplative. Une dévote contemplative.

On appelle Vie contemplative, Celle qui se passe presque toute dans la médiation; & alors elle est opposée à la vie active. S'adonner à la vie contemplative.

On dit substantivement, Les contemplatifs, en parlant de ceux qui se dévouent à la vie d'oraison & de méditation.

CONTEMPLATION. s.f. Action par laquelle on contemple, soit des yeux du corps, soit de ceux de l'esprit. Profonde, grande, perpétuelle, dévote contemplation. Il est toujours en contemplation. La contemplation des choses divines. S'adonner à la contemplation. La contemplation des astres.

EN CONTEMPLATION se dit en termes de contrats & de traités, pour dire, En considération. Les deux Princes, en contemplation de la paix, ont relâché de leurs prétentions. Le Roi, en contemplation de ses services, lui a accordé....

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