Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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obscures qui traversent le disque de Jupiter, et qui sont toutes parallèles entre elles et à l'équateur de la planète: leur nature est ignorée.

En termes de Marine, Bande du nord, bande du sud, Le côté du nord, le côté du sud, par rapport à la ligne. Donner la bande, être à la bande, se dit D'un bâtiment qui incline, qui penche d'un côté. Donner la demi-bande à un bâtiment, le mettre à la bande, Faire qu'il incline sur le côté, de manière qu'on puisse visiter une partie de sa carène, la nettoyer, l'espalmer, etc.

BANDE se dit aussi Des côtés intérieurs d'un billard, qui sont rembourrés. Les quatre bandes d'un billard. Les grandes bandes et les petites bandes. Il faut toucher la bande. Cette bande fait sauter la bille. Cette bande ne rend pas, n'est pas juste. Être collé sous bande.

BANDE. s. f. Troupe, compagnie. Bande joyeuse. Une bande de musiciens. La bande des tambours. Une bande de maraudeurs. Une bande de factieux. Une bande de voleurs, de brigands. Il était le chef de la bande. C'est lui qui mène la bande. Ces oiseaux vont par bandes, tous d'une bande. Une bande d'étourneaux.

Les bandes françaises, les bandes espagnoles, L'ancienne infanterie française, espagnole. Les vieilles bandes espagnoles furent vaincues à Rocroy par le grand Condé.

BANDE signifie aussi, Parti, ligue. Il est d'une autre bande. Tous les gens de sa bande. Il est de la bande. Dans ce sens, on ne l'emploie guère que par une sorte de dénigrement.

Faire bande à part, Se séparer de ceux avec lesquels on était en société.

BANDEAU. s. m. Bande qui sert à ceindre le front et la tête. Bandeau de linge. Bandeau de crêpe. Bandeau de religieuse. Bandeau de veuve.

Le bandeau royal, Le diadème dont anciennement les rois se ceignaient la tête. Ceindre le bandeau royal.

BANDEAU se dit aussi d'Une bande, ou d'un morceau d'étoffe en plusieurs doubles, qu'on met sur les yeux de quelqu'un pour l'empêcher de voir. Mettre un bandeau à quelqu'un, sur les yeux de quelqu'un. Un épais bandeau. Les peintres et les poëtes représentent l'Amour avec un bandeau sur les yeux.

Il s'emploie dans quelques phrases figurées, pour désigner L'espèce d'aveuglement moral qui naît d'une passion, d'une prévention, ou d'ignorance. Avoir un bandeau sur les yeux. Arracher le bandeau, faire tomber le bandeau de dessus les yeux de quelqu'un. Le bandeau de l'erreur.

BANDEAU en termes d'Architecture, Bande en saillie sur le nu du mur autour d'une baie de porte ou de fenêtre, pour tenir lieu de chambranle.

BANDELETTE. s. f. Diminutif Petite bande avec laquelle on entoure et on lie quelque chose. Une bandelette qui serre trop. Les bandelettes d'un maillot.

Il se dit aussi de Certaines petites bandes dont les prêtres païens se ceignaient le front, et de Celles qui servaient à orner les victimes. Les bandelettes sacrées.

BANDELETTE en termes d'Architecture, Petite moulure plate et unie plus étroite encore que la plate-bande.

BANDER. v. a. Lier et serrer avec une bande. Bander une plaie. Bander le front d'un malade. Se bander la tête.

Il signifie aussi, Mettre un bandeau sur les yeux. Bander les yeux à un parlementaire ennemi que l'on reçoit dans une place de guerre. Bander les yeux d'un soldat qu'on va fusiller. Il faut bien bander le colin-maillard, de peur qu'il ne voie. Se bander les yeux.

BANDER signifie encore, Tendre quelque chose avec effort. Bander un câble. Bander la corde d'un arc, d'une arbalète, ou simplement, Bander un arc, une arbalète. Bander un ressort. Le vent bandait les voiles. Cette dernière phrase a vieilli.

Prov. et fig., Bander son esprit, avoir l'esprit bandé, S'appliquer, être appliqué à quelque chose avec grande contention d'esprit. Ces phrases ont vieilli: on dit, Avoir l'esprit tendu.

BANDER est aussi un terme du Jeu de paume. Bander une balle, Pousser dans les filets, avec la raquette, une balle qui roule sur le pavé. On dit en ce sens, Jouer à bander; et, Bander à l'acquit, Jouer à qui payera les frais de la paume, en poussant la balle de cette manière.

BANDER en termes d'Architecture, Poser les pierres d'une voûte.

BANDER avec le pronom personnel, signifie, figurément, S'opposer, se roidir opiniâtrément contre quelqu'un; lui être tout à fait contraire. Cette ville est pleine de divisions, ils se sont tous bandés les uns contre les autres. Les bourgeois se sont bandés contre cette mesure des magistrats. Ce sens est vieux.

BANDER est quelquefois neutre, et signifie alors, Être tendu. Cette corde bande trop.

BANDÉ, ÉE. participe Il se dit, en termes de Blason, De toute pièce couverte de bandes. Un écu bandé d'or et de sable, bandé de six, de huit pièces.

BANDEREAU. s. m. Cordon qui sert à porter une trompette en bandoulière.

BANDEROLE. s. f. Espèce de petit étendard, en forme de guidon, que l'on met pour ornement à diverses choses. Un vaisseau avec ses banderoles. La tente du chef était ornée de banderoles. Un pain bénit orné de petites banderoles.

BANDEROLE se dit aussi de La pièce de buffleterie, de l'espèce de baudrier auquel est attachée la giberne d'un soldat.

Il s'est dit pareillement de La bretelle d'un fusil, qui sert à le suspendre à l'épaule, ou à le porter à la grenadière.

BANDIÈRE. s. f. Vieux mot qui se disait, en certains cas, pour Bannière, pavois. Les vaisseaux avaient mis leurs bandières. Il n'est plus usité que dans la locution suivante:

Le front de bandière d'un camp, La ligne des étendards et des drapeaux à la tête des corps campés. Les grand'gardes et les faisceaux d'armes sont placés en avant du front de bandière.

BANDIT. s. m. Terme dont on se sert pour désigner Les malfaiteurs vagabonds. Il se dit, par extension, Des gens sans aveu.

Fam., Être fait comme un bandit, Avoir le visage extrêmement défait et les vêtements dans un grand désordre.

Fam., Vivre comme un bandit, Mener une vie vagabonde, déréglée.

Fam., C'est un vrai bandit, se dit D'un homme qui brave ouvertement les bienséances et les lois.

BANDOULIER. s. m. Brigand qui vole dans les montagnes. Il fut volé par les bandouliers. Une troupe de bandouliers. Il est maintenant peu usité.

BANDOULIÈRE. s. f. Pièce de l'ancien équipement militaire, formée d'une large bande de cuir, qui passait de l'épaule gauche sous le bras droit: elle servait aux cavaliers pour y suspendre leur mousqueton à l'aide d'un crochet, et aux fantassins pour y attacher leur fourniment de poudre et de balles. La bandoulière des mousquetaires et des gardes du corps était ordinairement couverte de velours et bordée d'un galon.

Il se dit quelquefois encore d'Un large baudrier de cuir ou d'étoffe. La bandoulière d'un garde-chasse, d'un suisse d'église.

Donner la bandoulière à quelqu'un, L'établir garde-chasse dans une terre. Porter la bandoulière, Être garde-chasse. Ôter la bandoulière à un garde-chasse, Le casser, le destituer.

Porter une chose en bandoulière, La porter en sautoir, derrière le dos, à l'aide d'une bretelle, d'un cordon.

BANDURE. s. f. T. de Botan. Plante des Indes, dont les feuilles sont terminées par une espèce de vase rempli d'une eau limpide et agréable à boire.

BANIANS. s. m. pl. Idolâtres des Indes orientales, qui croient à la métempsycose.

BANLIEUE. s. f. Une certaine étendue de pays qui est autour d'une ville, et qui en dépend. La banlieue de Paris. La banlieue de Rouen. Ce village est dans la banlieue de Paris. Les villages de la banlieue.

BANNE. s. f. (On ne prononce qu'une N dans ce mot et les suivants.) Grosse toile servant à couvrir les marchandises qui sont dans les bateaux, sur les charrettes de rouliers, etc. Mettre, étendre une banne sur des sacs de blé, sur un bateau. On dit autrement, Bâche.

Il se dit également d'Une grosse toile qu'on tend sur un bateau, pour se garantir de la chaleur ou de la pluie.

Il se dit aussi d'Une espèce de tente que les marchands placent au devant de leurs boutiques, pour se garantir de l'ardeur du soleil.

BANNE signifie encore, Une espèce de grande manne faite communément de branches d'osier. En ce sens, il a deux diminutifs, Banneau, et Bannette, qui est le plus usité.

BANNEAU. s. m. Voyez l'article précédent.

BANNER. v. a. Couvrir quelque chose avec une banne. Banner des marchandises. Banner un bateau.

BANNÉ, ÉE. participe

BANNERET. adj. m. Il se disait autrefois D'un gentilhomme qui avait assez de vassaux pour en former une compagnie, et pour lever bannière. Seigneur banneret. Chevalier banneret.

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