Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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Il s'employait aussi comme substantif. Un banneret.

BANNETON. s. m. Espèce de coffre percé qui sert à conserver le poisson dans l'eau.

BANNETTE. s. f. Voyez BANNE.

BANNIÈRE. s. f. Enseigne, drapeau, étendard. Il signifiait particulièrement, autrefois, L'enseigne que le seigneur de fief avait droit de porter à la guerre, et sous laquelle se rangeaient les vassaux qu'il y conduisait.

Fig. et fam., Se ranger sous la bannière de quelqu'un, Se ranger de son parti.

Prov. et fig., Cent ans bannière, cent ans civière, se dit en parlant Des changements de fortune qui arrivent dans les familles.

BANNIÈRE se dit quelquefois encore Du pavillon qui indique à quelle nation appartient le bâtiment qui l'arbore. Trafiquer sous la bannière de France. Arborer la bannière. On dit ordinairement, Pavillon: voyez ce mot.

Il se dit aussi d'Une sorte d'étendard que l'on porte aux processions, et qui sert à distinguer une paroisse ou une confrérie. La croix et la bannière. La bannière d'une paroisse. La bannière d'une confrérie.

Prov. et fig., Aller au-devant de quelqu'un avec la croix et la bannière, Aller le recevoir avec appareil. Il faut l'aller chercher avec la croix et la bannière, se dit aussi en parlant D'une personne qui se fait beaucoup prier lorsqu'on l'engage à venir dans quelque société, ou qu'on détermine très-difficilement à prendre un parti, à faire une démarche.

BANNIR. v. a. Condamner une personne à sortir d'un pays, à être chassée ou transportée hors d'un territoire, avec défense d'y rentrer. Bannir à temps. Bannir à perpétuité. D'après nos lois actuelles, on ne peut être banni qu'à temps, c'est-à-dire, pour cinq ans au moins et dix ans au plus. Il fut banni de la ville, de sa patrie. On l'a banni du pays, du royaume.

Il signifie, par extension, Expulser, éloigner, exclure. Il faut bannir les médisants des bonnes compagnies. C'est un fripon que l'on a banni de toutes les maisons honnêtes.

Se bannir d'un lieu, d'une maison, d'une société, Cesser ou s'abstenir d'y aller, quoique à regret.

BANNIR se dit figurément, en parlant De diverses choses, dans une acception analogue à la précédente. Bannir le luxe. Bannir le vice, le mensonge. Il a banni de son ouvrage les expressions trop techniques. Cette contrainte bannirait tout agrément de notre société. Craignez de bannir la paix de votre ménage.

Il signifie particulièrement, Éloigner de son âme, de son souvenir. Bannir toute crainte, toute honte. Bannir le chagrin de son esprit. Bannissez les scrupules. Bannir un ingrat de sa mémoire.

BANNI, IE. participe L'étiquette est bannie de nos réunions. La paix était bannie, semblait pour toujours bannie de ces lieux.

Il est banni de partout, se dit D'un homme odieux et méprisé, à qui toutes les portes sont fermées.

BANNI est aussi substantif. Obtenir le rappel d'un banni. Un malheureux banni. Rappeler des bannis.

BANNISSABLE. adj. des deux genres Qui doit être banni. Il est peu usité.

BANNISSEMENTs. m. Peine infamante qui consiste à être banni. L'arrêt qui prononce leur bannissement. Depuis son bannissement. Être condamné au bannissement. Être puni du bannissement. Dans notre législation actuelle, le bannissement est une peine essentiellement temporaire.

BANQUE. s. f. Commerce qui consiste à ouvrir des crédits, à recevoir des fonds à intérêt; à échanger des effets, ou à les escompter avec des espèces, moyennant une prime ou bénéfice que l'on nomme Change dans le premier cas, et Agio dans le second. Ce négociant fait la banque, entend bien la banque. On disait de même autrefois: Tenir la banque. Tenir banque ouverte.

Maison de banque, Maison où l'on fait le commerce de banque. Il se dit, par extension, Des négociants mêmes qui font ce commerce. Les frères tels sont la meilleure maison de banque d'Amsterdam.

BANQUE signifie aussi, Une caisse commune, ou publique, dont le crédit repose sur des fonds considérables, et où les particuliers déposent leur argent pour en tirer un intérêt, avec faculté de le reprendre à leur volonté, en tout ou en partie, soit en nature, soit en effets équivalents. Les banques particulières et les banques publiques sont ordinairement sous la surveillance de l'autorité. La banque de France, de Londres, d'Amsterdam, de Bordeaux. Le régent de la banque. Porter son argent à la banque. Action de la banque. Billet de banque de cinq cents francs, de mille francs.

Fête à la banque, se dit en parlant Des jours fériés où la banque est fermée.

Avoir un compte en banque, Y avoir des fonds déposés, et s'y faire créditer ou débiter.

BANQUE se dit aussi, chez les Imprimeurs, Du payement qui se fait aux ouvriers, chaque semaine, ou tous les quinze jours, ordinairement le samedi. Jour de banque. Livre de banque.

BANQUE à certains Jeux où une seule personne joue contre plusieurs, se dit de La somme que celui qui tient le jeu a devant soi, pour payer ceux qui gagnent contre lui. La banque est considérable.

Faire une bonne, une mauvaise banque, Gagner ou perdre en tenant le jeu.

Faire sauter la banque, Gagner tout l'argent que le banquier a mis au jeu.

BANQUEROUTE. s. f. Cessation de payement et de commerce de la part d'un négociant, pour cause d'insolvabilité réelle ou feinte. Faire banqueroute. Il a fait une banqueroute d'un million. Beaucoup de négociants font banqueroute pour s'être livrés à de folles dépenses ou à de folles entreprises. La législation commerciale actuelle ne qualifie de Banqueroutes que Les faillites causées par quelque faute grave, ou attribuées à la mauvaise foi: dans le premier cas, on dit que la banqueroute est simple, et dans le second, qu'elle est frauduleuse. Les cas de banqueroute simple sont jugés par les tribunaux correctionnels, et ceux de banqueroute frauduleuse par les cours d'assises.

Banqueroute forcée. Voyez FAILLITE.

Par extension et fam., Faire banqueroute à ses créanciers, se dit De toute personne qui frustre ses créanciers de ce qu'elle leur doit.

Fig. et fam., Faire banqueroute, Manquer à une promesse faite, à un rendez-vous donné. Il devait être de notre partie, mais il nous a fait banqueroute.

Fig. et fam., Faire banqueroute à l'honneur, Manquer à l'honneur, agir contre son devoir.

BANQUEROUTIER, IÈREs. Celui, celle qui a fait banqueroute. Il est plus usité au masculin qu'au féminin. C'est un banqueroutier. Banqueroutier simple. Banqueroutier frauduleux. Condamner un banqueroutier simple à six mois, à deux ans d'emprisonnement. Les banqueroutiers frauduleux sont punis des travaux forcés.

BANQUET. s. m. Festin, repas magnifique. Banquet somptueux. Banquet nuptial. Assister à un banquet.

Le banquet des sept sages, Le repas où l'on dit que se trouvèrent les sept sages de la Grèce.

Poét., Le banquet des dieux, Le repas où l'on supposait que les dieux se trouvaient avec Jupiter.

Banquet royal, Repas d'étiquette où le roi mange en public avec toute sa famille, et tous les princes et princesses du sang.

En termes de Dévotion, Le banquet des élus, le banquet de l'Agneau, La joie de la béatitude céleste. Le sacré banquet, La sainte communion.

BANQUETER. v. n. Faire bonne chère. Il se dit De quelqu'un qui se trouve fréquemment dans de grands repas. Il ne fait que banqueter. Il est familier et peu usité.

BANQUETTE. s. f. Sorte de banc rembourré, sans dossier, qui sert ordinairement dans les vestibules, les galeries, les lieux d'assemblée, les salles de spectacle. Garnir une salle de banquettes. Disposer des banquettes. Le parterre des théâtres de Paris est garni de banquettes. Monter sur les banquettes pour mieux voir.

En termes de Théâtre, Jouer devant les banquettes, jouer pour les banquettes, Jouer dans une salle vide ou presque vide de spectateurs.

BANQUETTE en termes de Fortification, Petite élévation ou large degré de pierre, de terre, ou de gazon, sur lequel on monte pour tirer par-dessus le parapet d'un bastion ou le revers d'une tranchée.

BANQUETTE en termes de Voirie, Petit chemin pour les piétons, élevé de quelques pouces au-dessus de la voie où passent les voitures. On dit plus communément, Trottoir.

Il se dit aussi, en Architecture, de L'appui d'une fenêtre, lorsqu'il ne s'élève qu'à hauteur de siége et qu'il est surmonté d'un appui de fer.

BANQUETTE dans les Jardins, se dit d'Une palissade taillée à hauteur d'appui, entre les arbres d'une contre-allée.

BANQUIER. s. m. Celui qui fait le commerce de banque. Les banquiers de Lyon, d'Anvers, de Paris. J'ai pour tant de lettres de change sur tel banquier. Il a des fonds considérables chez son banquier.

Banquier en cour de Rome, Officier dont la fonction était de faire venir des expéditions

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