LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 146

BLANQUETTE

BLANQUETTE. sub. fém. Sorte de petite poire d'été, qui a la peau blanche. Un Poirier de blanquette. De la blanquette.

Blanquette

Blanquette, se dit aussi d'Une sorte de petit vin blanc de Languedoc. De la blanquette de Limoux.

Blanquette

Blanquette, est aussi Une fricassée blanche, et faite ordinairement de veau, d'agneau, ou d'autre viande blanche.

BLASER, SE BLASER

BLASER, SE BLASER. v. c. S'user à force de boire des liqueurs fortes. Il a tant bu d'eau--de--vie, qu'il s'est blasé. Vous vous blaserez.

Blaser

Blaser. v. act. Emousser les sens, affoiblir le goût de certaines choses. La satiété blase le goût. Les excès l'ont blasé.

Il s'emploie avec le pronom personnel. Il s'est blasé sur les plaisirs, sur les spectacles, sur tout.

Blasé, ée

Blasé, ée. participe. C'est un homme blasé. Il a le goût, le palais blasé.

BLASON

BLASON. s. m. Armoirie, assemblage de tout ce qui compose l'Écu armorial. Sur les anciens tombeaux, on trouve les blasons de plusieurs Maisons illustres.

On appelle aussi Blason, L'art des Armoiries. Entendre le Blason. Savoir le Blason. Enseigner le Blason. Les règles du Blason. Armoiries qui sont contre les règles du Blason.

BLASONNER

BLASONNER. v. act. Peindre les Armoiries avec les métaux et les couleurs qui leur appartiennent. Le Peintre a fait ces armoiries en grisaille, il falloit les blasonner.

Il se dit aussi De certaines lignes et des points qu'on nomme Hachures, et que les Graveurs font pour représenter les métaux et les couleurs. Le Graveur n'a pas bien blasonné les Armoiries sur cette vaisselle.

Il signifie aussi, Expliquer les Armoiries dans les termes propres à la science du Blason. Quand cet homme parle d'Armoiries, il les blasonne très--bien.

Blasonner

Blasonner, s'emploie figurément pour, Médire, blâmer, critiquer. Il a été bien blasonné. Il est du style fam.

Blasonné, ée

Blasonné, ée. participe.

BLASPHÉMATEUR

BLASPHÉMATEUR. s. mas. Celui qui blasphème. Grand blasphémateur.

BLASPHÉMATOIRE

BLASPHÉMATOIRE. adj. des 2 g. Qui contient des blasphèmes. Écrit impie et blasphématoire. Propositionblasphématoire.

BLASPHÈME

BLASPHÈME. s. m. Parole ou discours qui outrage la Divinité, ou qui insulte à la Religion. Blasphème horrible, exécrable. Proférer un blasphème. Dire un blasphème.

On le dit par exagération familière, pour, Discours injuste, indécent, déplacé. On ne peut médire de cet hommela sans faire un blasphème.

BLASPHÉMER

BLASPHÉMER. v. n. Proférer un blasphème, des blasphèmes. Vous blasphémez. On ne sauroit dire cela sans blasphémer.

Il est aussi quelquefois actif. Blasphémer le saint nom de Dieu. Cet homme ne cesse de blasphémer Dieu et ses Saints.

On dit proverbialement, d'Un homme qui parle avec mépris d'une science ou d'un art qu'il ne connoît pas, Il blasphème ce qu'il ignore.

Blasphémé, ée

Blasphémé, ée. participe.

BLATIER

BLATIER. s. m. Marchand de blé. Il ne se dit guère que De ceux qui transportent du blé sur des chevaux d'un marché à l'autre.

BLAUDE

BLAUDE. s. fém. Souquenille, espèce de surtout de grosse toile que les Charretiers portent pardessus leur vêtement. Ils la nomment aussi Blouse.

BLE

BLÉ

BLÉ. s. mas. Plante qui produit le grain dont on fait le pain. Du blé en herbe. Du blé en tuyau. Le blé est en épi. Terre à blé. Voilà une belle pièce de blé. Blé froment. Blé--seigle. Blé épais. Blés niellés, bruinés. Les blés sont beaux. Une gerbe de blé. Un épi de blé. Couper les blés. Scier les blés. Battre le blé. Serrer le blé. Mettre le blé en grange.

On appelle Grands blés, Les blésfroment, et les blés--seigle; Blé méteil, Le blé moitié froment, moitié seigle; Petits blés, L'orge et l'avoine; et Blé noir, ou blé Sarrasin, Une autre plante qui porte par petites grappes un grain noir, et qui a des angles.

Blé

Blé, signifie aussi Le grain seul. Il y a bien du blé dans ces greniers. Ces greniers sont pleins de blé. Un sac de blé. Un boisseau, un setier, un muid de blé. Vendre du blé. Acheter du blé. Le blé est cher. Un grand amas de blé. Un Marchand de blé. Enlever tout le blé d'un marché. Faire provision de blé. Serrer le blé. Semer du blé. Blé qui germe. Moudre du blé. Mesurer du blé. Un grain de blé. Un tas de blé. Un monceau de blé. Un sac de blé. La traite des blés.

On appelle Blé ergoté, Certains grains noirs, qui, dans les épis du seigle, sont alongés en forme d'ergot ou de corne. Ces grains sont d'une qualité très--mauvaise; et mêlés dans la farine, ils causent de fâcheuses maladies.

On dit proverbialement, Manger son blé en vert ou en herbe, pour dire, Manger son revenu par avance; Etre pris comme dans un blé, pour dire, Être surpris sans pouvoir s'échapper; Crier famine sur un tas de blé, pour dire, Se plaindre lorsqu'on est dans l'abondance. Et en parlant des choses dont la garde est bonne, et peut même être avantageuse, on dit que C'est du blé en grenier.

Blé de Turquie

Blé de Turquie, ou Maïs. s. m. Plante dont le grain, plus gros et plus rond que celui du blé ordinaire croît sur de longs et fort épis, et sert de nourriture à une grande partie des peuples d'Asie, d'Afrique et d'Amérique. On la cultive en France, mais principalement pour engraisser la volaille.

Blé de Vache

Blé de Vache, ou Melampirum. s. m. Plante ainsi nommée, parce que les boeufs et les vaches en sont avides. Elle croît ordinairement dans les blés.

BLÊCHE

BLÊCHE. adj. des 2 g. Terme d'Injure, qui signifie Un homme mou, qui n'a point de fermeté, et qui n'a pas la force de tenir les paroles qu'il donne. C'est un homme bien blêche.

On l'emploie aussi substantivement. C'est un blêche. C'est un vrai blêche. Il est du style familier.

BLÊCHIR

BLÊCHIR. v. n. Devenir blêche.

BLÊME

BLÊME. adj. des 2 g. Pâle. Avoir le visage blême. Avoir le teint blême.

BLÊMIR

BLÊMIR. verb. n. Pâlir, devenir blême. Vous lui avez dit quelque chose qui l'a fait blêmir. C'est un Comédien, il rougit, il pâlit, il blêmit quand il lui plait.

BLESSER

BLESSER. v. act. Donner un coup qui fait plaie, fracture ou contusion. Blesser quelqu'un, le blesser légèrement, le blesser dangereusement, le blesser à mort. Il n'a point encore sait de campagne qu'il n'ait été blessé.

Lorsqu'en parlant d'Une action de guerre, d'un combat, on dit que Quelqu'un a été blessé, on ontend toujours pai'ler d'Un coup qui a fait plaie. Il n'a pas été blessé, il n'a reçu qu'une contusion.

On dit figurément et poétiquement, que L'amour blesse les coeurs.

Blesser

Blesser, signifie aussi simplement, Causer quelque incommodité. Les souliers me blessent. Et proverbialement, pour donner à entendre, que Les gens qui paroissent les plus heureux, ont souvent des chagrins secrets, on dit, Vous ne savez pas où le soulier le blesse, où le bât le blesse.

On dit figurément, qu'Un objet blesse la vue, qu'un son blesse l'oreille, pour dire, qu'Il fait une impression désagréable. Et on dit pareillement, que Des nudités, que des paroles déshonnétes blessent la pudeur, que des objets ou des récits affreux blessent l'imagination, pour dire, que Ces nudités, ces paroles sont contraires à la pudeur, que ces objets ou ces récits font une impression désagréable sur l'imagination.

On dit de même, Blesser les convenances, la vraisemblance, pour signifier, Faire ou dire quelque chose de contraire, d'opposé aux convenances, qui s'écarte de la vraisemblance.

On dit aussi, Blesser l'honneur et la réputation de quelqu'un, blesser l'amitié, blesser la bonne foi, pour dire, Faire quelque chose contre l'honneur et la réputation de quelqu'un, contre ce qu'on doit à l'amitié, à la bonne foi; et qu'Un homme a le coeur blessé de quelque chose, pour dire, qu'Il en est offensé.

On dit figurément, Blesser quelqu'un, pour dire, L'offenser, lui déplaire. Qu'a donc ce discours qui vous blesse? Cet homme se blesse aisément, il se blesse de tout.

Blesser

Blesser, signifie aussi, Faire tort, faire préjudice, porter dommage. Cela ne blesse personne. La clause de cette transaction, de ce contrat, me blesse.

Lorsque Blesser se joint avec les pronoms personnels, il se prend quelquefois pour, Se faire du mal à soi--même par accident et par mégarde. Il s'est blessé en tombant. Ne vous êtes--vous point blessé?

On dit d'Une femme grosse, qu'Elle s'est blessée, pour dire, qu'Il lui est arrivé quelque accident qui met son fruit en danger. Elle garde le lit, parce qu'elle s'est blessée. Elle s'est tellement blessée, qu'elle en est accouchée ayant

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.