Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 187

D'un homme extrêmement propre & paré, qu'Il semble qu'il sorte d'une boîte. Et d'Une chambre bien close, qu'On y est comme dans une boîte.

On appelle Boîte de la poste, La boîte où l'on va porter les lettres pour la poste: Et La boîte de la lanterne, La boîte où est enfermée la corde qui sert à hausser & à abaisser chaque lanterne.

BOÎTE est aussi Une espèce de petit mortier de fonte qu'on charge de poudre, qu'on bouche ensuite d'un tampon de bois, & où l'on met le feu par une lumière. Dans les réjouissances publiques on tire des boîtes. Aux feux d'artifice on commence par tirer des boîtes.

BOITE. s.f. (la première syllabe est brève) L'état où est le vin quand il est dans le vrai temps de le boire. Du vin en boite. Ce vin-là n'est pas encore dans sa boite.

BOITER. v.n. Clocher, ne pas marcher droit. Cet homme boite. Il boite parce qu'il a une jambe plus courte que l'autre. Boiter d'un pied. Boiter des deux pieds. Boiter des deux hanches. Boiter des deux côtés. Un cheval qui boite, qui boite tout bas.

BOITEUX, EUSE. adj. Qui boite, Être boiteux.

Il se prend aussi substantivement. C'est un boiteux. C'est une boiteuse.

On dit proverbialement, Il ne faut pas clocher devant les boiteux, pour dire, qu'Il ne faut rien faire devant les gens qui semble leur reprocher quelque défaut naturel.

On dit encore proverbialement, qu'Il faut attendre le boiteux: Et cela se dit à l'occasion des premières nouvelles qui se répandent de quelque chose, & pour donner à entendre qu'il ne faut pas y ajouter foi, que le temps ne les ait confirmées.

BOÎTIER. s.m. Espèce de boîte d'argent ou de fer blanc que portent les Chirurgiens, & dans laquelle il y a plusieurs sortes d'onguens.

BOL ou BOLUS. s.m. Petite boule de drogues médicinales, qu'on prend seule, ou enveloppée de pain à chanter. Prendre de la casse en bol. Un bolus de casse.

BOL. s.m. Terre médiocrement grasse, friable, astringente, &c. Il y en a de différentes couleurs, & il en vient de différens pays. Bol d'Arménie.

BOLAIRE. adj. de t. g. Nom de l'espèce de terre dont les Egyptiens se servoient pour faire la couverte de leurs ouvrages de terre cuite.

On appelle Terres bolaires ou Bols, Une espèce d'argille très-fine. C'est avec les terres bolaires qu'on fait ce qu'on nomme les terres sigillées.

BOMBANCE. s.f. Somptuosité en bonne chère. Il s'est ruiné en festins, en toute sorte de bombances. Faire bombance. ll n'a d'usage que dans le style familier.

BOMBARDE. s.f. On appeloit ainsi certaines machines de guerre, dont on se servoit autrefois pour lancer de grosses pierres; & l'on a donné ce nom à quelques-unes des premières pièces d'Artillerie, depuis l'invention de la poudre.

BOMBARDEMENT. s.m. L'action de jeter des bombes. Le bombardement d'une ville. Le bombardement n'y fit autre chose que de renverser quelques maisons.

BOMBARDER. v.a. Jeter des bombes. Il n'a guère d'usage que dans les phrases suivantes. Bombarder une ville, bombarder une place de guerre, bombarder des retranchemens, pour dire, Jeter des bombes [alt p. 130] dans une ville, dans une place de guerre, dans un camp.

BOMBARDÉ, ÉE, participe .

BOMBARDIER. s.m. Celui qui tire des bombes. Compagnie de Bombardiers. Capitaine de Bombardiers. Régiment de Bombardiers.

BOMBASIN. s.m. Étoffe de soie, dont la fabrique a été apportée de Milan en France. On nomme encore ainsi une Futaine à deux envers.

BOMBE. s.f. Grosse boule de fer creuse, qu'on remplit de poudre, & qu'on place dans un mortier, d'où l'action de la poudre la fait partir. Jeter des bombes. La bombe a crevé en l'air.

On dit figurément, La bombe crevera, la bombe est prête à crever, pour dire, Que quelque malheur est prêt d'arriver.

BOMBEMENT. s.m. État de ce qui est bombé. Convexité. Le bombement d'une commode.

BOMBER. v.a. Rendre convexe. Bomber un chemin, une rue, un ouvrage de Sculpture, d'Orfévrerie, de Menuiserie, &c.

Il est aussi neutre. Cette Menuiserie bombe.

BOMBÉ, ÉE, participe .

BOMERIE. s.f. Terme de Marine. Prêt à la grosse aventure.

BON, BONNE. adj. Qui a en soi toutes sortes de perfections. En ce sens il ne se dit que de Dieu seul. Il n'y a que Dieu qui soit souverainement bon. Il n'y a proprement que Dieu qui soit bon.

À l'égard des choses créées, il signifie, Qui a en soi toutes les qualités convenables à sa nature. Dieu vit que la lumière étoit bonne. Tout ce que Dieu a créé est bon.

Il signifie aussi, Qui est excellent, exquis dans son genre. Et il se dit tant des ouvrages de la nature, que des ouvrages de l'art, & des qualités de l'esprit. De bon vin. De bonne eau. De bon blé. De bonne avoine. Un bon air. Une bonne terre. Un bon pays. De bon fruit. De bonnes pêches. Un bon cheval. De bon or. De bon argent. Un bon Poëme. Un bon Livre. Il n'y a rien de bon dans cet ouvrage. C'est un homme qui a de bonnes qualités.

Dans le même sens, on dit aussi Des choses nuisibles, qu'Elles sont bonnes. De bon arsenic. De bon sublimé. De bonne ciguë; & c'est pour dire, Propre à faire son effet.

BON se dit aussi Des personnes qui excellent en quelque chose, en quelque profession. Bon Capitaine. Bon Soldat. Bon homme de guerre. Bon Général. Bon homme de cheval. Bon homme de mer. Bon ouvrier. Bon Médecin. Bon Philosophe. Bon Poëte. Bon Avocat. Bon Prédicateur. Bon Orateur. Bon Grammairien.

On dit d'Un homme qui écrit bien, qui peint bien, qu'Il a la main bonne. Qu'Une chose vient de bonne main, pour dire, qu'Elle vient de bonne part. Qu'Une affaire est en bonne main,

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