Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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Combien faudra-t-il de semence pour semer cette pièce de terre? Un boisseau, un setier de semence. L'année a été mauvaise, les laboureurs n'ont pas recueilli leurs semences. Si vous ne voulez plus qu'il tienne vos terres, il faut au moins lui payer les labours et les semences, les labours et semences.

Il se dit aussi, généralement, de Tout ce qui se sème, par la main de l'homme ou naturellement, grains, graines, noyaux, pepins, etc. Les graines sont la semence des herbes et des légumes. Chaque fruit a sa semence. Les semences du chardon sont pourvues d'une aigrette.

Les quatre semences froides, Les graines de melon, de citrouille, de concombre et de courge. Les quatre semences chaudes, Les graines d'anis, de fenouil, de cumin et de carvi.

SEMENCE signifie figurément, Une cause d'où il doit naître, avec le temps, de certains effets. Les instructions qu'on donne à cet enfant, à ce jeune homme, sont des semences de vertu. Ces rapports-là sont des semences de discorde. Les clauses obscures dans un contrat sont des semences de procès. Cet article du traité est une semence de guerre.

SEMENCE signifie encore, Le sperme, la matière dont les animaux sont engendrés.

Semence de perles, Très-petites perles dont ordinairement quatre ou cinq ne pèsent qu'un grain. La semence de perles se vend à l'once.

Semence de diamants, se dit de Très-petites parcelles de diamants, dont on orne des bijoux.

SEMENCE se dit aussi d'Une espèce de clous fort petits.

SEMENCINE. s. f. T. de Pharmacie. L'une des trois principales sortes de semen-contra.

SEMEN-CONTRA. s. m. (On prononce Sémène.) Nom pharmaceutique d'une graine âcre et aromatique fort usitée comme vermifuge, et qui est produite par diverses espèces d'armoises. On la nomme autrement Santoline.

SEMER. v. a. Épandre de la graine ou du grain sur une terre préparée, afin de les faire produire et multiplier; mettre des semences en terre. Semer du blé, de l'orge. Semer de la navette, du chènevis. Semer du gland, des pepins, etc. Le seigle se sème en automne. Semer à la volée, à la main, en lignes, etc. Semer au plantoir.

Semer de l'oseille, du persil, du pourpier, de la laitue, des pavots, des oeillets, du sainfoin, du lin, du pied-d'alouette, etc., Semer de la graine d'oseille, de persil, de pourpier, de laitue, de pavots, etc.

Semer un champ, semer des terres, semer une planche, une couche, Y épandre, y semer de la graine. Qui est-ce qui a semé vos terres? elles n'ont pas été bien semées.

SEMER s'emploie quelquefois absolument en parlant Des grains. Il fait bon semer. C'est la saison de semer.

Prov., Il faut semer pour recueillir, semer avant que de recueillir, On ne doit pas espérer de recevoir une récompense, un salaire, avant d'avoir travaillé.

Fig., Semer en terre ingrate, Faire du bien à une personne qui n'en a point de reconnaissance; ou Donner des leçons, des conseils, à quelqu'un qui n'a pas les dispositions nécessaires pour en profiter.

SEMER se dit figurément en parlant De certaines choses que l'on répand, que l'on jette çà et là, que l'on dissémine. Il semait son argent le long des chemins sans s'en apercevoir. Semer des chausse-trapes dans les lieux où doit passer la cavalerie ennemie. On a semé des libelles dans toute la ville. On avait semé des fleurs sur son passage. On dit de même, Semer de fleurs le chemin, le passage de quelqu'un, etc.

Fig., Semer de l'argent, Distribuer de l'argent à plusieurs personnes pour les attirer dans son parti. Il fallut semer de l'argent pour gagner le peuple et les soldats. On dit aussi, Cet homme sème l'argent, Il est extrêmement libéral.

Prov. et fig., Semer des marguerites, des perles devant les pourceaux, Parler des choses sacrées devant des personnes profanes; Dire devant des sots et des ignorants, des choses qui sont au-dessus de leur portée; ou Montrer, présenter à quelqu'un des choses dont il ne connaît pas le prix.

Fig., Semer des piéges sur les pas de quelqu'un, Lui tendre de secrètes embûches.

SEMER s'emploie aussi figurément, au sens moral, pour Répandre. Semer des erreurs. Semer une mauvaise doctrine. Semer de faux bruits, de fausses nouvelles. Semer des calomnies. Semer la discorde, la zizanie entre des personnes. Semer la terreur. Semer dans un ouvrage des mots ingénieux, des réflexions, des anecdotes piquantes. On dit de même, Semer de jeux de mots, de pointes, etc., un discours, un écrit.

SEMÉ, ÉE. participe Terre semée de blé. Chemin semé de fleurs.

Fig., Un discours, un écrit semé d'injures, de pointes, etc., Où il y a beaucoup d'injures, de pointes, etc.

SEMÉ s'emploie aussi en termes de Blason. Un écu semé de fleurs de lis, semé de trèfles, etc. Cela ne se dit que lorsque les pièces dont on parle sont répandues sur l'écu de telle sorte, que vers ses bords elles ne sont point entières.

En termes de Vénerie, Un cerf mal semé, Un cerf qui a plus d'andouillers d'un côté que de l'autre.

SEMESTRE. s. m. L'espace de six mois consécutifs. Il rend compte de sa gestion à la fin de chaque semestre. Les rentes sur l'État se payent par semestre.

Il se dit aussi Des rentes mêmes, des traitements, etc., qui se payent par semestre, à la fin de chaque semestre. Payer le semestre échu. Il a touché, il a reçu son semestre, le premier, le second semestre de sa pension. Il lui est dû un semestre, deux semestres, etc.

Semestre de janvier, Le semestre qui commence le premier jour de janvier. Semestre de juillet, Le semestre qui commence le premier jour de juillet. On dit de même, Semestre d'hiver, semestre d'été.

SEMESTRE se dit particulièrement en parlant De certains emplois qu'on est obligé de remplir pendant la moitié de l'année. Servir par semestre. Il est de semestre. Il est hors de semestre. Cette cause se jugera dans votre semestre. Ces deux professeurs font leur cours par semestre. Le grand conseil, la chambre des comptes de Paris, etc., servaient par semestre, c'est-à-dire qu'Une partie de ces compagnies servait pendant six mois, et l'autre partie pendant les six autres mois.

Cet officier a servi son semestre, Il a servi à son régiment les six mois qu'il est obligé d'y servir.

Congé de semestre, ou simplement, Semestre, Congé de six mois que l'on accorde à un militaire. Il a son congé de semestre. Il est en semestre. Il passe son semestre dans sa famille. Le ministre de la guerre a envoyé les semestres.

SEMESTRE se dit, par extension, de Ceux qui ont obtenu un congé de semestre. Rappeler les semestres. On les nomme autrement Semestriers.

Il s'est dit aussi de Chaque moitié d'une compagnie judiciaire qui servait par semestre. Assembler les semestres, les deux semestres.

SEMESTRE. adj. des deux genres Il s'est dit Des compagnies qui servaient par semestre, comme le grand conseil, la chambre des comptes de Paris, etc. On rendit tel parlement semestre.

Il s'est dit également De certains fonctionnaires publics qui ne servaient que par semestre dans une compagnie. Conseiller d'État semestre.

SEMESTRIER. s. m. Militaire absent de son corps par un congé de six mois. Les semestriers vont rejoindre leur corps, leur régiment.

SEMEUR. s. m. Celui qui sème du grain.

Fig., Semeur de discorde, semeur de zizanie, etc., Celui qui se plait à brouiller, à diviser les esprits; et, Semeur de faux bruits, Celui qui répand de fausses nouvelles.

SEMI Mot prit du latin, et qui signifie, Demi. Il se joint toujours à un autre mot, et n'entre guère que dans les expressions suivantes: Les semi-pélagiens. Les semi-ariens. Un semi-ton, en Musique. Os, cartilage semi-lunaire. Les canaux semi-circulaires. Une fête semi-double. Une semi-prébende. Un semi-prébendier. Une semi-pite. Une semi-preuve. Une fleur semi-double, semi-flosculeuse. Un recueil semi-périodique.

SÉMILLANT, ANTE. adj. Remuant, extrêmement vif. Enfant sémillant. Cette petite fille est bien sémillante. Il est familier.

Il s'emploie quelquefois au sens moral. Un esprit sémillant.

SÉMINAIRE. s. m. Lieu destiné pour élever, instruire, former des ecclésiastiques dans la piété et dans les autres devoirs de leur état. Le séminaire de tel diocèse. Le séminaire de Saint-Sulpice, de Saint-Nicolas, etc. Le séminaire des Missions étrangères. Entrer au séminaire. Faire une retraite au séminaire. Fonder un séminaire.

Il se dit aussi de Tous les ecclésiastiques qui demeurent dans un séminaire. Tout le séminaire assistait à ce sermon.

Il se dit encore Du temps déterminé qu'on doit passer dans un séminaire, pour être admis aux ordres sacrés. Il commence, il finit son séminaire. Il a bientôt fait son séminaire.

SÉMINAIRE se dit quelquefois, par extension, Des lieux où l'on se forme à une profession quelconque. Cette école est un séminaire de bons officiers. Cet établissement est un séminaire d'excellents ouvriers.

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