Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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qu'il soit honnête homme. Ce n'est pas tout que d'alléguer des faits, il faut les prouver. Reste à prouver. Condamné faute d'avoir pu prouver l'alibi. Qu'est-ce que cela prouve?

PROUVER signifie quelquefois, par extension, Montrer, marquer, donner lieu de connaître. Cette action prouve beaucoup de bonté, beaucoup de dureté de coeur, beaucoup d'égoïsme. Cette réponse prouve beaucoup de présence d'esprit. Cet événement prouve que je ne m'étais pas trompé dans mes conjectures. Cela prouve la nécessité d'en finir.

PROUVÉ, ÉE. participe

PROVÉDITEUR. s. m. Nom que les Vénitiens donnaient à certains officiers publics qui avaient le commandement d'une flotte, ou d'une province, ou d'une place de guerre, ou qui étaient chargés de quelque inspection particulière. Provéditeur de la santé.

PROVENANCE. s. f. T. de Commerce et de Douanes. Il se dit de Tout ce qui provient d'un pays, de tout ce qui est transporté d'un pays dans un autre; et il s'emploie surtout au pluriel. Les provenances de ce pays ne sont pas soumises aux mêmes droits que celles de tel autre. On dit de même, Des marchandises de provenance étrangère.

PROVENANT, ANTE. adj. Qui provient. Tous les deniers provenants de la vente des meubles ont été employés à cela. Les sommes provenantes de la vente des différents effets s'élevaient à tant. Les biens provenants de la succession.

PROVENDE. s. f. Provision de vivres. Bonne provende. Songeons à la provende. Il faut aller à la provende. Il est familier et peu usité.

Il se dit, en Économie rurale, d'Un mélange de pois, d'avoine, de vesce, etc., qu'on donne aux brebis et aux moutons.

PROVENIR. v. n. Procéder, venir, dériver, résulter. Sa disgrâce provenait de sa franchise. D'où croyez-vous que proviennent tant d'abus? Cela provient de ce qu'il n'y a pas de surveillance. De là sont provenus tous les désordres. Cette maladie provenait d'un amas d'humeurs. Les enfants qui proviendront de ce mariage. Les biens qui proviennent de la succession.

PROVENU, UE. participe

PROVERBE. s. m. Espèce de sentence, de maxime exprimée en peu de mots, et devenue commune et vulgaire. La plupart des proverbes sont figurés. Les proverbes renferment beaucoup d'instructions utiles. Il y a des mots qui deviennent proverbes en naissant. Cela a fait proverbe dans l'instant. Cela a passé en proverbe. Il ne parle que par proverbes. Les sentences sont les proverbes des gens bien élevés, et les proverbes sont les sentences du peuple.

Proverbes de Salomon, Les sentences, les paraboles, les maximes de Salomon, contenues dans le livre qui porte le titre de Proverbes.

PROVERBE se dit aussi d'Une espèce de petite comédie qui se joue en société, et qui renferme le sens d'un proverbe qu'on donne à deviner. Ils ont joué des proverbes. Il a fait, il a composé un joli proverbe. On vient de publier un recueil de nouveaux proverbes.

PROVERBIAL, ALE. adj. Qui tient du proverbe. La conversation familière souffre les façons de parler proverbiales, les expressions proverbiales.

PROVERBIALEMENT. adv. D'une manière proverbiale. Parler proverbialement. On dit proverbialement, La pelle se moque du fourgon.

PROVIDENCE. s. f. La suprême sagesse par laquelle Dieu conduit toutes choses. L'univers est réglé par la providence de Dieu. C'est un secret de la providence divine. La divine providence. Se reposer sur la Providence. C'est un coup de la Providence. Il faut s'abandonner à la Providence. Il ne faut pas compter sur la Providence de manière qu'on ne fasse rien pour se tirer de peine. Les soins de la Providence. Les dons de la Providence. Les décrets, les conseils, les desseins, les vues, les ordres de la Providence. Sans doute ces événements entrent dans l'ordre de la Providence. La conduite de la Providence est au-dessus de notre jugement.

Fig. et fam., Être la providence de quelqu'un, Contribuer beaucoup à sa fortune ou à son bonheur, songer pour lui à tout ce qui peut lui être utile ou agréable. Cet auteur est la providence des libraires. Vous êtes ma providence, ma seconde providence.

PROVIGNEMENT. s. m. T. d'Agricult. Action de provigner.

PROVIGNER. v. a. T. d'Agricult. Coucher en terre les jeunes pousses d'un cep de vigne, après y avoir fait une entaille, afin qu'elles prennent racine, et qu'il s'en forme d'autres ceps. Provigner une vigne pour la regarnir.

Il se dit, par extension, en parlant De plusieurs autres genres de plantes.

Il est quelquefois neutre, et signifie, Multiplier. Ce plant a beaucoup provigné cette année.

Il se dit aussi figurément, dans le même sens. Cette famille provigne beaucoup. L'hérésie a beaucoup provigné. Dans cette acception, il a vieilli.

PROVIGNÉ, ÉE. participe

PROVIN. s. m. T. d'Agricult. Rejeton d'un cep de vigne provigné. Voilà des provins qui viennent bien. Les provins ne rapportent pas la première année.

PROVINCE. s. f. Étendue de pays qui fait partie d'un État, et qui comprend plusieurs villes, bourgs, villages, etc., pour l'ordinaire sous un même gouvernement. La France était divisée en provinces. La province de Guienne, de Normandie, etc. Les provinces d'un royaume. Ce prince voyait la plupart de ses provinces au pouvoir de l'ennemi. Les gouverneurs des provinces. Les États, les députés de telle province.

Il se dit, par extension, Des habitants mêmes d'une province. Cette province était surchargée d'impôts. Plusieurs provinces se soulevèrent.

Les Provinces-Unies, Les sept provinces qui composaient la république de Hollande.

PROVINCE en parlant De la France, se dit, au singulier, Des provinces, des départements en général ou dans un sens indéterminé, et presque toujours par opposition à La capitale ou à La cour. Homme de province. Gens de province. Une dame de province. Noble de province. Noblesse de province. Aller en province. Partir pour la province. Se fixer en province. Demeurer en province. Il n'aime pas la vie de province.

Il se dit aussi Des habitants des provinces en général. Toute la province en parle. Cet ouvrage a charmé la cour, la ville et la province.

Il a encore un air de province, se dit D'un homme venu depuis peu de sa province, et qui n'a pas encore pris l'air, les manières, le langage des habitants de la capitale. On dit dans le même sens: Langage de province. Accent de province. Mot de province. Manières de province. Cela sent la province.

Dans l'ancienne circonscription ecclésiastique de la France, Province ecclésiastique, L'étendue de la juridiction d'une métropole. Il y avait dix-huit provinces ecclésiastiques dans le royaume. En ce sens, on disait plus ordinairement, Province, absolument. La province de Lyon. La province de Sens. La province de Reims. La province de Paris; etc. Toute la Bourgogne était de la province de Lyon. Toute la Bretagne était de la province de Tours.

PROVINCE parmi les Religieux, se dit d'Un certain nombre de monastères soumis à la direction d'un même supérieur, appelé Provincial. Les cordeliers de la province de France. Les augustins de la province d'Aquitaine.

PROVINCE en termes d'Histoire romaine Pays conquis hors de l'Italie, assujetti aux lois romaines et administré par un gouverneur romain. Après la défaite de Persée, la Macédoine fut réduite en province romaine.

PROVINCIAL, ALE. adj. Qui appartient à une province, qui concerne une province. Administration provinciale. Assemblée provinciale. Synode provincial. Concile provincial. Chapitre provincial. Commissaire provincial. Baillis, juges provinciaux. États provinciaux.

Il se dit souvent De l'air, des manières, du langage, etc., des personnes de province, par opposition À l'air, aux manières, etc., des habitants de la capitale. Air provincial. Manières provinciales. Langage, accent, style provincial.

Il est aussi substantif, en parlant Des personnes; et alors il se dit presque toujours par une espèce de dénigrement, par moquerie. C'est un provincial, une provinciale. Il nous amena une bande de provinciaux.

PROVINCIAL parmi les Religieux, Le supérieur général qui a inspection sur toutes les maisons d'une province de son ordre. Le provincial, le père provincial des cordeliers de France, des augustins d'Aquitaine.

PROVINCIALAT. s. m. Dignité du provincial d'un ordre religieux. Ce religieux a joui longtemps du provincialat.

Il signifie aussi, Le temps durant lequel un religieux a été revêtu de cette dignité. Il a fait telle chose pendant son provincialat.

PROVISEUR. s. m. Chef d'un collége royal. Proviseur du collége de Louis le Grand, de Henri IV, etc.

Il se disait autrefois Du chef de certaine corporations, de certaines maisons. Proviseur de Sorbonne.

PROVISION. s. f. Amas de choses nécessaires ou utiles, soit pour la subsistance d'une maison, d'une ville, d'une province, soit pour la défense d'une place de guerre. Grande provision. Bonne provision. Provision de vin, de blé, de sel. Aller à la

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