LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 340

pousse bien une balle. Il pousse du premier coup jusqu'au tournant du mail. Il a bien poussé ce coup -- là. Vous avez poussé votre boule trop fort. Pousser un ballon avec le poing, avec le bras, avec le pied. Pousser le dé. Poussez la porte.

On dit, Pousser la porte au nez de quelqu'un, pour dire, Empêcher quelqu'un d'entrer en quelque lieu. Il vouloit entrer dans la chambre, mais on lui poussa la porte au nez.

Pousser

Pousser, signifie aussi, Faire entrer quelque chose à force. Pousser un clou dans une muraille, dans du bois.

On dit, Pousser un coup de fleuret, une botte, un coup d'épée à quelqu'un, pour dire, Lui porter un coup de fleuret, une botte, un coup d'épée; et figurément et familièrement, Pousser une botte à quelqu'un, pour dire, L'attaquer de paroles et le presser vivement.

Pousser

Pousser, s'emploie aussi en plusieurs phrases, dans le sens de Porter, avancer, étendre. Ainsi l'on dit, Pousser un mur de clôture plus loin, pour dire, Le rebâtir plus loin. Il faut pousser ce mur de clôture cinquante ou soixante toises plus loin. Et l'on dit, d'Un mur qui n'est pas encore achevé, qu'Il faut le pousser plus loin, pour dire, qu'Il faut lui donner plus d'étendue.

On dit dans la même acception, Pousser un parterre, pousser une allée, etc. Il faudroit pousser ce parterre plus loin. Il faut pousser cette allée jusqu'à un tel endroit. On dit pareillement: Pousser une tranchée. Pousser un travail. Pousser les frontières d'un État. Et l'on dit, qu'Un Prince a poussé ses conquêtes bien loin, pour dire, qu'Il les a étendues bien loin.

On dit familièrement, Pousser jusqu'à un lieu, pour dire, Aller jusqu'à un lieu. Nous avons encore du jour, poussons jusqu'à une telle Ville. Il est neutre dans cette phrase.

On dit, Pousser la raillerie trop loin, pour dire, Railler trop fortement.

On dit aussi, Pousser l'impudence, l'effronterie, la fourberie jusqu'au bout, pour dire, Faire des actions d'une extrême impudence, d'une extrême effronterie, d'une extrême fourberie.

On dit aussi dans une acception pareille, Pousser la magnificence, pousser la valeur, pousser la constance, la patience bien loin, pour dire, Porter à un haut point la magnificence, la valeur, la constance, la patience, etc.

On dit aussi, Pousser un raisonnement trop loin, pousser trop loin ses pensées, son ambition, ses espérances, sa vengeance, sa haine, pour dire, Donner trop d'extension à un raisonnement, donner trop d'essor à son ambition, à ses espérances, etc.

On dit, Pousser la voix, la pousser davantage, pour dire, Parler plus haut.

On dit, Pousser des cris, pour dire, Crier; Pousser des soupirs, pour dire, Soupirer.

On dit familièrement par plaisanterie, qu'Un homme pousse les beaux sentimens, pour dire, qu'Il fait le passionné auprès des femmes.

Pousser

Pousser, se dit aussi dans le figuré, pour dire, Attaquer, offenser, choquer. Vous me poussez trop. Si vous le poussez davantage, il sera obligé de se défendre.

Il signifie aussi, Presser, importuner, excéder. Vous me poussez de questions. Il l'a poussé vivement dans ladispute.

Pousser

Pousser, signifie aussi, Avancer, favoriser quelqu'un. C'est un tel qui l'a poussé. Pour faire fortune à la Cour, il faut avoir quelqu'un qui vous pousse.

On dit, Pousser un écolier, un élève, pour, Lui faire faire des progrès. Ce maître ne pousse pas assez ses élèves. Il l'a poussé assez loin dans lesMathématiques.

On dit, Pousser ses succès, pour, Les étendre, les augmenter, les continuer.

On dit, Pousser son chemin, pour dire, S'avancer, acquérir du crédit, de la considération. Il s'est poussé dans le monde, dans le service, à la Cour, dans les finances. On dit dans ce sens, Il a bien poussé sa fortune, il a poussé loin sa fortune. Familièrement on dit, Pousser sa pointe; et populairement, Pousser son bidet.

Pousser

Pousser, est aussi verbe neutre. Il se dit Du mouvement qui se fait dans les arbres et dans les plantes au printemps. Les arbres commencent à pousser. Ces fleurs poussent déjà. Les blés ont déjà poussé. En ce sens, il est quelquefois actif. Cet arbre pousse bien du bois, ne pousse que du bois.

Il signifie aussi, Battre des flancs; et il ne se dit en ce sens, que Des chevaux, lorsqu'ils ont la respiration difficile. Un cheval qui pousse. Ce cheval pousse beaucoup.

On dit qu'Un mur pousse en dehors, pour dire, qu'Il se jette en dehors, qu'il fait un ventre, et qu'il menace ruine.

On dit figurément et familièrement, Pousser à la roue, pour dire, Aider. Il auroit obtenu cette grâce, si quelqu'un avoit poussé à la roue.

On dit aussi figurém. et familièrem. Poussez, pour dire, Continuez, allez en avant.

Pousser à

Pousser à. Engager fortement, induire, inciter. On l'a poussé à se fâcher, à se battre, à déshériter son fils.

Pousser à bout

Pousser à bout, signifie figurém. Choquer un homme au dernier point, ne le ménager en aucune manière. Vous me poussez à bout. Vous poussez à bout ma patience.

On dit aussi, en parlant d'Une dispute, Pousser à bout quelqu'un, pour dire, Le réduire à ne pouvoir répondre.

Pousser de

Pousser de. Excéder, charger outre mesure. Il se dit en style familier De la nourriture. On l'a poussé de bonne chère. Il faut éviter de se pousser denourriture.

On dit aussi, Pousser quelqu'un de plaisanteries, pour dire, Le plaisanter beaucoup.

Poussé, ée

Poussé, ée. participe.

On appelle Vin poussé, Du vin qui se gâte par une chaleur qui le fait fermenter hors de saison.

POUSSIER

POUSSIER. sub. masc. On appelle ainsi La menue poudre qui demeure au fond d'un sac de charbon. Ce n'est point du charbon, ce n'est que dupoussier. Il se dit aussi en parlant De la poussière de poudre à canon.

POUSSIÈRE

POUSSIÈRE. sub. f. Terre réduite en poudre très -- fine. Faire élever la poussière en marchant. La poussière vole partout, pénètre partout. Il fait beaucoup de poussière. Il s'éleva des tourbillons de poussière. La poussière entre dans les yeux. Des meubles tout perdus de poussière. La poussière d'une bibliothèque. Des livres pleins de poussière. Secouer la poussière d'un habit. Secouer la poussière de ses souliers. La pluie a abattu la poussière. Réduire en poussière, mettre en poussière. L'homme n'est que cendre et que poussière devant Dieu.

On dit poétiquement, qu'On a fait mordre la poussière à son ennemi, pour dire, qu'On lui a ôté la vie. Et en parlant d'Un homme de guerre qui s'est trouvé dans plusieurs combats, on dit, qu'Il s'est couvert d'une noble poussière.

En parlant d'Un homme de rien qu'on a tiré de la misère, on dit figurément, qu'On l'a tiré de la poussière.

Poussière

Poussière, en termes de Botanique, est Une espèce de poudre qui est contenue dans les sommets des étamines, et qui est le principe de la fructification.

POUSSIF, IVE

POUSSIF, IVE. adjectif. Qui a la pousse. Il ne se dit proprement que des chevaux. Un cheval poussif.

Par extension et populairement, en parlant d'Un gros homme qui a quelque peine à respirer, on dit, que C'est un gros poussif. Et dans ce sens, Poussif est pris substantivement.

POUSSIN

POUSSIN. sub. masc. Petit poulet nouvellement éclos. La poule et les poussins. Une poule qui appelle ses poussins, qui rassemble ses poussins.

On dit figurément et familièrement, d'Un homme qui s'embarrasse trop de peu de chose, qu'Il est empêché comme une poule qui n'a qu'un poussin.

POUSSINIÈRE

POUSSINIÈRE. s. f. Constellation dans le signe du Taureau, autrement appelée Les Pléiades.

POUSSOLANE

POUSSOLANE, ou POUZOLANE, ou POZZOLANE. subst. fém. Sable des environs de Pouzzol en Italie. On l'emploie pour faire des enduits, des cimens, etc.

POUTRE

POUTRE. s. f. Grosse pièce de bois carrée, qui sert à soutenir les solives ou les planches d'un plancher. Poutre de chéne. Poutre de sapin. Équarrir une poutre. Une poutre à vive arête. Mettre une poutre en place.

On se sert aussi de Poutres dans d'autres ouvrages, comme dans la construction des ponts, des navires, etc.

On dit dans le style de l'Écriture, Voir une paille dans l'oeil de son prochain, et ne pas voir une poutre dans le sien, pour dire, Remarquer jusqu'aux moindres défauts d'autrui, et ne pas voir les siens, quelque grands qu'ils soient.

On appeloit autrefois Poutre ou Poultre, Une jeune cavale qui a passé trois ans, et qui commence à porter.

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