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On dit, Pousser la porte au nez de quelqu'un, pour dire, Empêcher quelqu'un d'entrer en quelque lieu. Il vouloit entrer dans la chambre, mais on lui poussa la porte au nez.
On dit, Pousser un coup de fleuret, une botte, un coup d'épée à quelqu'un, pour dire, Lui porter un coup de fleuret, une botte, un coup d'épée; et figurément et familièrement, Pousser une botte à quelqu'un, pour dire, L'attaquer de paroles et le presser vivement.
On dit dans la même acception, Pousser un parterre, pousser une allée, etc. Il faudroit pousser ce parterre plus loin. Il faut pousser cette allée jusqu'à un tel endroit. On dit pareillement: Pousser une tranchée. Pousser un travail. Pousser les frontières d'un État. Et l'on dit, qu'Un Prince a poussé ses conquêtes bien loin, pour dire, qu'Il les a étendues bien loin.
On dit familièrement, Pousser jusqu'à un lieu, pour dire, Aller jusqu'à un lieu. Nous avons encore du jour, poussons jusqu'à une telle Ville. Il est neutre dans cette phrase.
On dit, Pousser la raillerie trop loin, pour dire, Railler trop fortement.
On dit aussi, Pousser l'impudence, l'effronterie, la fourberie jusqu'au bout, pour dire, Faire des actions d'une extrême impudence, d'une extrême effronterie, d'une extrême fourberie.
On dit aussi dans une acception pareille, Pousser la magnificence, pousser la valeur, pousser la constance, la patience bien loin, pour dire, Porter à un haut point la magnificence, la valeur, la constance, la patience, etc.
On dit aussi, Pousser un raisonnement trop loin, pousser trop loin ses pensées, son ambition, ses espérances, sa vengeance, sa haine, pour dire, Donner trop d'extension à un raisonnement, donner trop d'essor à son ambition, à ses espérances, etc.
On dit, Pousser la voix, la pousser davantage, pour dire, Parler plus haut.
On dit, Pousser des cris, pour dire, Crier; Pousser des soupirs, pour dire, Soupirer.
On dit familièrement par plaisanterie, qu'Un homme pousse les beaux sentimens, pour dire, qu'Il fait le passionné auprès des femmes.
Il signifie aussi, Presser, importuner, excéder. Vous me poussez de questions. Il l'a poussé vivement dans ladispute.
On dit, Pousser un écolier, un élève, pour, Lui faire faire des progrès. Ce maître ne pousse pas assez ses élèves. Il l'a poussé assez loin dans lesMathématiques.
On dit, Pousser ses succès, pour, Les étendre, les augmenter, les continuer.
On dit, Pousser son chemin, pour dire, S'avancer, acquérir du crédit, de la considération. Il s'est poussé dans le monde, dans le service, à la Cour, dans les finances. On dit dans ce sens, Il a bien poussé sa fortune, il a poussé loin sa fortune. Familièrement on dit, Pousser sa pointe; et populairement, Pousser son bidet.
Il signifie aussi, Battre des flancs; et il ne se dit en ce sens, que Des chevaux, lorsqu'ils ont la respiration difficile. Un cheval qui pousse. Ce cheval pousse beaucoup.
On dit qu'Un mur pousse en dehors, pour dire, qu'Il se jette en dehors, qu'il fait un ventre, et qu'il menace ruine.
On dit figurément et familièrement, Pousser à la roue, pour dire, Aider. Il auroit obtenu cette grâce, si quelqu'un avoit poussé à la roue.
On dit aussi figurém. et familièrem. Poussez, pour dire, Continuez, allez en avant.
On dit aussi, en parlant d'Une dispute, Pousser à bout quelqu'un, pour dire, Le réduire à ne pouvoir répondre.
On dit aussi, Pousser quelqu'un de plaisanteries, pour dire, Le plaisanter beaucoup.
On appelle Vin poussé, Du vin qui se gâte par une chaleur qui le fait fermenter hors de saison.
On dit poétiquement, qu'On a fait mordre la poussière à son ennemi, pour dire, qu'On lui a ôté la vie. Et en parlant d'Un homme de guerre qui s'est trouvé dans plusieurs combats, on dit, qu'Il s'est couvert d'une noble poussière.
En parlant d'Un homme de rien qu'on a tiré de la misère, on dit figurément, qu'On l'a tiré de la poussière.
Par extension et populairement, en parlant d'Un gros homme qui a quelque peine à respirer, on dit, que C'est un gros poussif. Et dans ce sens, Poussif est pris substantivement.
On dit figurément et familièrement, d'Un homme qui s'embarrasse trop de peu de chose, qu'Il est empêché comme une poule qui n'a qu'un poussin.
On se sert aussi de Poutres dans d'autres ouvrages, comme dans la construction des ponts, des navires, etc.
On dit dans le style de l'Écriture, Voir une paille dans l'oeil de son prochain, et ne pas voir une poutre dans le sien, pour dire, Remarquer jusqu'aux moindres défauts d'autrui, et ne pas voir les siens, quelque grands qu'ils soient.
On appeloit autrefois Poutre ou Poultre,
Une jeune cavale qui a passé trois
ans, et qui commence à porter.
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