Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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en proie, exposer à; et alors il est toujours suivi de la préposition à. Livrer une ville au pillage, la livrer à la fureur du soldat. Livrer les voiles au vent.

Il se dit figurément, dans un sens analogue. Livrer ses secrets à un imprudent. Livrer son âme à la douleur, à l'espérance. Livrer son coeur aux passions.

Livrer au bras séculier, se disait Du renvoi que le juge ecclésiastique faisait au juge laïque, pour prononcer ou pour appliquer des peines afflictives.

Fig. et fam., Livrer au bras séculier, Abandonner ce dont on ne se soucie plus, et dont on ne veut pas profiter. Les restes du dîner ont été livrés au bras séculier, c'est-à-dire, ont été laissés aux domestiques.

En termes de Chasse, Livrer le cerf aux chiens, Mettre les chiens après le cerf.

LIVRER s'emploie aussi avec le pronom personnel, pour S'abandonner à. Se livrer à la joie, à la douleur, au désespoir, à ses passions, aux plaisirs, à l'amour, à la paresse, à l'ivrognerie, à l'étude, à la contemplation, à la société. Se livrer tout entier à un genre d'occupation, à ses goûts, à la dissipation, à la pratique d'un art, etc.

Se livrer à quelqu'un, Se confier, s'abandonner à lui. Il s'était entièrement livré à des gens qui le trahissaient. Vous vous êtes trop livré à lui.

Absolument, C'est un homme qui ne se livre pas, C'est un homme très-circonspect, très-réservé.

LIVRER avec le pronom personnel, signifie, à plusieurs Jeux, Donner imprudemment quelque avantage à son adversaire. Je me suis livré. Je me livre toujours.

LIVRÉ, ÉE. participe

LIVRET. s. m. Diminutif. Petit livre. Il se dit particulièrement d'Un petit livre dans lequel les ouvriers et les domestiques sont tenus de faire inscrire les époques où ils sont entrés chez leurs différents maîtres, celles où ils en sont sortis, etc. Livret bien en règle. Cet ouvrier a perdu son livret.

LIVRET en Arithmétique, se dit d'Une table qui contient tous les produits possibles des neuf premiers chiffres.

LIVRET au Pharaon et à la Bassette, Les treize cartes qu'on donne à chacun des pontes.

LIXIVIATION. s. f. Opération chimique qui consiste à laver les cendres ou autres matières, pour en tirer les parties solubles qu'elles contiennent.

LIXIVIEL, ELLE. adj. T. de Chimie. Il s'est dit Des sels alcalis obtenus par la lixiviation ou le lavage des cendres. Sel lixiviel.

LLAMA. s. m. (On mouille les LL.) Voyez LAMA.

LOBE. s. m. T. d'Anat. Division d'une partie du corps formée par des sillons ou des échancrures. Les lobes du cerveau du poumon, de foie.

Il se dit, particulièrement, Du bout inférieur de l'oreille.

Il se dit, en Botanique, Des divisions larges et arrondies de certaines feuilles.

Lobes séminaux, ou simplement Lobes, Les deux corps charnus qui sortent de la semence des dicotylédones lorsqu'elle germe, et qui, dans plusieurs de ces plantes, se transforment en deux feuilles.

LOBÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Qui est divisé, partagé en lobes. Feuille lobée.

LOBULE. s. m. T. d'Anat. Petit lobe. Chaque lobe de cet organe se divise en une multitude de lobules.

LOCAL, ALE. adj. Qui appartient à un lieu, qui a rapport à un lieu. Coutume locale. Circonstance locale. Mouvement local. Les droits, les usages locaux. Les autorités locales.

Mémoire locale, Celle qui retient particulièrement la disposition et l'état des lieux et des choses.

En Peinture, Couleur locale, Couleur propre à chaque objet, indépendamment de la distribution particulière de la lumière et des ombres.

Couleur locale, se dit, par extension, en parlant De quelques ouvrages de littérature. Dans ce poëme, dont l'action se passe en Grèce, la couleur locale est parfaitement observée.

LOCAL s'emploie aussi comme substantif, au masculin; et alors il se dit d'Un lieu considéré par rapport à sa disposition et à son état. Un vaste local. Un beau local. Le local de cette imprimerie est trop resserré. Je connais bien le local.

LOCALITÉ. s. f. Particularité ou circonstance locale. Il s'emploie surtout au pluriel. Certaines lois doivent être modifiées en raison des localités.

Il se dit aussi Des lieux mêmes, quant à ce qu'ils ont de particulier. Connaître les localités. Il y a telle localité où...

LOCATAIRE. s. des deux genres Celui, celle qui tient une maison ou une portion de maison à loyer. Il n'a qu'un locataire dans sa maison. Cette femme est ma locataire. Il a plusieurs locataires. Ce n'est pas au locataire à faire les grosses réparations.

Principal locataire, La personne qui loue du propriétaire une maison, pour la sous-louer en totalité ou par parties. Le principal locataire, la principale locataire de cette maison, n'y a pas son appartement.

LOCATIF, IVE. adj. Il ne s'emploie guère que dans ces locutions: Réparations locatives, Celles qui sont à la charge du locataire; et, Valeur locative, Ce qu'un immeuble peut rapporter, quand on le donne à loyer.

LOCATION. s. f. Action par laquelle le propriétaire d'une chose la donne à quelqu'un, à titre de louage ou de bail. Ce terme est corrélatif de celui de Conduction, qui signifie, L'action par laquelle on prend une chose à titre de louage ou de bail. Dans l'usage ordinaire, on emploie aussi en ce dernier sens le mot de Location, celui de Conduction n'étant guère usité qu'en Jurisprudence.

Location de loges, Action de louer des loges au spectacle. Il est préposé à la location des loges.

LOCATIS. s. m. (L'S se prononce.) Mauvais cheval de louage. Prendre un locatis. Il est familier et peu usité.

LOCH. s. m. (L'H ne se prononce pas.) T. de Marine. Petite pièce de bois plate et triangulaire, qui, attachée à une corde ou à une ligne, et jetée dans la mer, sert à mesurer la vitesse du sillage d'un bâtiment. Ligne de loch.

LOCHE. s. f. Sorte de petit poisson qui se trouve dans des ruisseaux et dans de petites rivières.

LOCHER. v. n. Branler, être près de tomber. Il ne se dit que D'un fer de cheval. Regardez aux pieds de ce cheval, j'entends un fer qui loche.

Prov. et fig., Avoir toujours quelque fer qui loche, Être valétudinaire, et avoir souvent de petites incommodités.

Prov. et fig., Il y a quelque fer qui loche, Il y a quelque chose qui empêche cette affaire d'aller bien.

LOCHIES. s. f. pl. T. de Médec. Évacuation utérine qui a lieu après l'accouchement, et qu'on appelle ordinairement Vidanges.

LOCMAN. s. m. Voyez LAMANEUR.

LOCOMOTEUR, TRICE. adj. Qui opère la locomotion. Muscles locomoteurs.

LOCOMOTIF, IVE. adj. Qui a rapport à la locomotion. Il n'est guère usité que dans cette expression, Faculté locomotive, Faculté de changer de lieu par un acte de sa volonté.

LOCOMOTION. s. f. Changement de lieu en vertu de la faculté locomotive. La locomotion est une faculté commune à presque tous les animaux.

LOCUTION. s. f. Expression, façon de parler spéciale ou particulière. Une locution nouvelle. Une locution élégante. Une mauvaise locution. Une locution basse, impropre. Locution elliptique. Il affecte les locutions surannées. Locution adverbiale, prépositive, conjonctive, proverbiale, familière.

LODS. s. m. pl. T. de Jurispr. Il n'est usité que dans l'expression, Lods et ventes, Redevance qu'un seigneur avait droit de prendre sur le prix d'un héritage vendu dans sa censive ou dans sa mouvance. Droit de lods et ventes. Payer les lods et ventes. Composer pour les lods et ventes. Faire quelque remise sur les lods et ventes. Remettre entièrement à quelqu'un les lods et ventes.

LOF. s. m. T. de Marine. Le côté que le navire présente au vent. Aller au lof, venir au lof, Aller au plus près du vent. Virer lof pour lof, Virer vent arrière, pour mettre au vent un des côtés du bâtiment au lieu de l'autre.

LOFER. v. n. T. de Marine. Venir au lof.

LOGARITHME. s. m. T. de Mathémat. Nombre pris dans une progression arithmétique,

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