Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 495

PUBLIC se prend aussi substantivement, & signifie, Tout le peuple en général. Travailler pour le public. Servir le public. L'intérêt du public doit être préféré à celui des particuliers. Il s'agit du service du public. Il fut défrayé aux dépens du public. Il s'est répandu dans le public... Que dit-on dans le public? Donner un ouvrage au public. Se sacrifier pour le public.

EN PUBLIC Façon de parler adverbiale, qui signifie, En présence de tout le monde, à la vue de tout le monde. Paroître en public. Se montrer en public. Parler en public.

PUBLICAIN. s.m. Parmi les Romains, on appeloit ainsi Les Fermiers des deniers publics. L'Ordre des Publicains. Les gens de cette profession étoient odieux parmi les Juifs; & c'est pourquoi il est dit dans l'Évangile, Il faut le traiter comme un païen & comme un publicain.

Aujourd'hui dans le style familier, on appelle Publicains, Les traitans & les gens d'affaires; mais alors il se dit toujours en mauvaise part.

PUBLICATION. s.f. Action par laquelle on rend une chose publique & notoire. La publication de la guerre. La publication de la paix. Depuis la publication d'un tel Édit. La publication des bans d'un mariage. La publication de l'Évangile.

En parlant d'Un livre, on dit, qu'On en a défendu la publication, pour dire, qu'On en a défendu la vente. Il se dit presque toujours De ce qui se fait par autorité publique.

PUBLICISTE. s.m. Celui qui écrit ou qui fait des leçons sur le droit public. Il y a de grands publicistes en Allemagne.

PUBLICITÉ. s.f. Notoriété. La publicité du crime le rend encore plus punissable.

PUBLIER. v.a. Rendre public & notoire. Publier un Édit. Publier une Ordonnance à son de trompe. Publier un manifeste. Publier des défenses. Publier la guerre. Publier la paix. L'Évangile a été publié par toute la terre. Tout ce que la renommée a publié des grandes actions de ce Prince, est encore au-dessous de la vérité. Publier les miséricordes de Dieu. C'est une chose que je lui avois dite en secret, & il l'est allé publier par tout. Il ne se lasse point de publier par tout les obligations qu'il vous a. Publier une nouvelle. Publier des bans.

PUBLIÉ, ÉE, participe .

PUBLIQUEMENT. adv. En public, devant tout le monde. C'est une chose qu'il a faite publiquement, il ne s'en est point caché. Je lui ai dit, je lui ai déclaré publiquement. Professer publiquement une doctrine dangereuse.

PUCE. s.f. Sorte d'insecte qui s'attache principalement sur la peau des hommes, des chiens, &c. Un enfant tout mangé de puces. Un chien tout plein de puces, tout couvert de puces. Le saut d'une puce. Piqûre de puce. Morsures de puces.

On dit proverbialement & populairement d'Un homme qu'on menace de maltraiter, qu'On lui secouera bien ses puces.

On dit aussi proverbialement, qu'Un homme a la puce à l'oreille, pour dire, qu'Il est inquiet touchant le succès de quelque affaire. On dit dans le même sens, Mettre la puce à l'oreille.

PUCEAU. s.m. Garçon qui n'a jamais connu de femme. Il ne se dit guère qu'en plaisanterie.

PUCELAGE. s.m. L'état d'un homme qui n'a point connu de femme, & d'une femme qui n'a point connu d'homme. Avoir encore son pucelage. Avoir perdu son pucelage. Il est du style familier & un peu libre.

PUCELLE. s.f. Fille qui n'a point connu d'homme. Une jeune pucelle. Il est du style familier. Jeanne d'Arc, qui délivra la ville d'Orléans assiégée par les Anglois, est appelée la pucelle d'Orléans.

PUCELIE. s.f. Poisson qui ressemble à l'alose, mais qui est moins grand & moins bon.

PUCERON. s.m. Sorte de vermine qui s'engendre dans quelques légumes & dans quelques arbustes. Les pois & les chèvrefeuilles sont sujets aux pucerons.

PUCHOT. subst. m. Terme de marine. Voyez TROMBE.

PUDEUR. s.f. Honnête honte, mouvement excité par l'appréhension de ce qui blesse ou peut blesser l'honnêteté & la modestie. Pudent virginale. Des discours qui blessent la pudeur. C'est un reste de pudeur qui l'a retenu. C'est avoir perdu toute sorte de pudeur. C'est n'avoir aucune pudeur que de parler de la sorte. Rougir de pudeur. La pudeur fait ordinairement que l'on rougit. La pudeur paroît sur son visage.

Il se dit aussi d'Une certaine timidité, d'une certaine retenue qu'on remarque en quelques personnes, lorsqu'elles paroissent en public, ou devant des gens à qui elles doivent du respect.

On dit, qu'Il faut épargner, qu'il faut ménager la pudeur de ceux qui écoutent, pour signifier, qu'Il faut prendre garde à ne rien dire qui soit contraire à la pudeur.

On dit aussi, qu'Il faut épargner la pudeur de quelqu'un, pour dire, qu'Il faut éviter de le faire rougir par des louanges données en face.

PUDIBOND, ONDE. adj. Qui a une certaine pudeur naturelle. Il n'a guère d'usage qu'en quelques phrases. Un enfant pudibond. Avoir l'air pudibond. Et il ne se dit que dans le style familier & par plaisanterie.

PUDICITÉ. s.f. Chasteté. La pudicité est le principal ornement d'une femme.

PUDIQUE. adj. de t. g. Chaste & modeste dans les moeurs, dans les actions & dans les discours. Le pudique Joseph. La pudique Lucrèce. Avoir les moeurs pudiques. Discours pudiques. Oreilles pudiques. Il n'a guère d'usage que dans la Poësie & dans le style soutenu.

PUDIQUEMENT. adv. D'une manière pudique. Les Chrétiens doivent vivre pudiquement, même dans le mariage. Un Orateur Chrétien, en parlant contre l'impudicité, doit s'exprimer pudiquement.

PUER. v.n. Ce verbe n'a d'irrégulier que le singulier du présent de l'indicatif. Je pus, tu pus,

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