LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 83

en un lieu pour quelque temps. Après deux jours de marche, nous arrêtâmes à un tel endroit.

Arrêté, ée

Arrêté, ée. participe.

On dit, qu'Un homme n'a pas la vue arrêtée, pour dire, qu'Il n'a pas la vue assurée; et qu'Il n'a pas l'esprit bien arrêté, pour dire, qu'Il n'est pas bien sensé.

On dit en Peinture, qu'Un dessin est arrêté, Lorsque les contours en sont déterminés avec justesse et sans indécision.

ARRÊTISTE

ARRÊTISTE. s. m. Compilateur ou Commentateur d'Arrêts, de Déclarations, etc.

ARRHEMENT

ARRHEMENT. s. m. L'action d'arrher. Achat de grains en vert et sur pied.

ARRHER

ARRHER. v. a. S'assurer de quelque chose en donnant des arrhes. Arrher des marchandises.

Arrhé, ée

Arrhé, ée. participe.

ARRHES

ARRHES. s. f. pl. L'argent qu'on donne pour assurance de l'exécution d'un marché, et que l'on perd si le marché n'a pas lieu par la faute de celui qui les a données. Le marché est--il conclu? donnez des arrhes. Il s'est engagé, il a pris des arrhes. Donner des arrhes au coche.

On dit familièrement, qu'On a donné des arrhes au coche, pour faire entendre qu'On s'est engagé dans quelque affaire, dans quelque société. Je ne puis plus m'en dédire, j'ai donné des arrhes au coche.

Arrhes

Arrhes, se disoit autrefois figurém. dans ce même sens d'Assurance et de gages. Les bonnes oeuvres sont les vraies arrhes du salut. Les présens sont des arrhes d'amitié.

ARRIÈRE

ARRIÈRE. adverbe de lieu, qui a diverses acceptions selon les différentes phrases où l'on s'en sert. Ainsi dans cette phrase, Arrière de moi Satan, il signifie, Loin de moi Satan; et dans celle--ci, Avoir vent arrière, il signifie Avoir vent en poupe.

On dit En arrière, pour dire, En reculant. Aller en arrière, retourner en arrière, faire un pas en arrière.

On dit familièrement, En arrière de quelqu'un, pour dire, En l'absence de quelqu'un. Il me loue en présence, et me déchire en arrière.

En arrière

En arrière, signifie aussi En retard. En ce sens on dit, qu'Un Trésorier, qu'un Fermier est en arrière, pour dire, que Le temps de l'échéance de son paiement est déjà passé. Il étoit en arrière de trois quartiers. Un Fermier qui est toujours en arrière.

On dit aussi figurém. d'Une affaire, qu'Elle ne va ni en avant, ni en arrière, pour dire, qu'Elle est toujours dans le même état.

Arrière

Arrière, est aussi une préposition inséparable qui se joint à un autre mot, pour faire signifier à ce mot une chose placée derrière une autre. Cette préposition est opposée à Avant. L'arrièrecorps, l'avant--corps d'un bâtiment.

On dit substantivem. L'arrière d'un vaisseau, pour dire, La poupe.

ARRIÈRE--BAN

ARRIÈRE--BAN. s. m. Assemblée de ceùx qui tiennent des Fiefs, ou qui, sans tenir de Fief, sont Gentilshommes, convoquée par le Prince, pour le servir à la guerre. Convoquer l'arrière--ban. Assembler l'arrière-- ban. Dès que l'arrière--ban fut en marche. Il se dit aussi De la convocation même.

ARRIÈRE--BOUTIQUE

ARRIÈRE--BOUTIQUE. s. f. Boutique de plain--pied après la première. Ce Marchand a ses marchandises les plus précieuses dans son arrière--boutique.

ARRIÈRE--CORPS

ARRIÈRE--CORPS. s. mas. Terme d'Architecture. La partie d'un bâtiment qui est derrière un autre.

ARRIÈRE--COUR

ARRIÈRE--COUR. s. f. Petite cour, qui dans un corps de bâtiment sert à des dégagemens pratiqués dans les appartemens. Cette maison a une arrièrecour fort commode.

ARRIÈRE--FAIX

ARRIÈRE--FAIX. s. m. Les membranes où l'enfant est enveloppé, et qui sortent de la matrice après l'enfantement.

ARRIÈRE--FIEF

ARRIÈRE--FIEF. s. m. Fief mouvant d'un autre Fief. Une terre qui a plusieurs arrière--Fiefs.

ARRIÈRE--GARANT

ARRIÈRE--GARANT. s. m. Garant du garant.

ARRIÈRE--GARDE

ARRIÈRE--GARDE. s. f. La dernière partie d'une armée marchant en bataille. Les ennemis donnèrent sur l'arrière--garde. Ils harceloient perpétuellement l'arrière--garde.

ARRIÈRE--GOÛT

ARRIÈRE--GOÛT. s. m. Il se dit d'Un goût que laissent dans la bouche certains alimens, ou certaines liqueurs, différent de celui qu'on avoit éprouvé d'abord. Il ne se prend jamais en bonne part.

ARRIÈRE--MAIN

ARRIÈRE--MAIN. s. m. Coup du revers de la main. Ce mot n'est guère d'usage qu'au jeu de Paume, où l'on dit, J'ai gagné la partie par un bel arrière--main.

On dit au même jeu, et au féminin, en parlant d'Un homme qui joue bien du revers de la raquette ou du battoir, qu'Il a l'arrière--main belle.

ARRIÈRE--NEVEU

ARRIÈRE--NEVEU. s. m. Le fils du neveu. C'est son arrière--neveu.

On dit dans le style soutenu, Nos arrière--neveux, pour dire, La postérité la plus reculée.

ARRIÈRE--PENSÉE

ARRIÈRE--PENSÉE. s. f. Pensée intérieure, vue secrète qu'on ne laisse pas voir, qui détermine une action, une conduite. Il y a dans cette proposition quelque arrière--pensée dont je me défie. Cet homme a toujours des arrière--pensées. Il y a dans cette démarche une arrière -- pensée qui se démêlera avec le temps.

ARRIÈRE--PETIT--FILS

ARRIÈRE--PETIT--FILS. s. m. ARRIÈRE--PETITE--FILLE. s. f. Le fils ou la fille du petit--fils ou de la petitèfille, par rapport au bisaïeul ou à la bisaïeule. Louis XV étoit arrière--petit--fils de Louis XIV.

ARRIÈRE--POINT

ARRIÈRE--POINT. s. m. Rang de points continus qu'on fait avec une aiguille et du fil sur le poignet de la manche d'une chemise. Faire un rang d'arrière--points.

ARRIÉRER

ARRIÉRER. v. a. Arriérer un paiement, C'est le différer, ne pas le faire à son échéance.

Il s'emploie avec le pronom personnel. Demeurer derrière. L'Infanterie s'arriéra.

Il se dit figurément, en parlant Du paiement des redevances. Un Fermier qui s'arrière, qui s'est arriéré.

Arriéré, ée

Arriéré, ée. participe.

ARRIÈRE--SAISON

ARRIÈRE--SAISON. s. f. On appelle ainsi l'Automne, et plus ordinairement la fin de l'Automne. Les fruits de l'arrière--saison.

On dit, que Des pommes, des poires, et autres fruits, sont pour l'arrièresaison, pour dire, qu'Ils ne sont bons à manger qu'à la fin de l'Automne, ou même bien avant dans l'Hiver, lorsqu'on ne mange plus d'autres fruits. Le bon--chrétien, la reinette, ne se mangent que--dans l'arrière--saison.

On dit figurément, L'arrière--saison, en parlant Du commencement de la vieillesse.

En parlant Du blé et du vin, on appelle Arrière--saison, Les derniers mois qui précèdent la récolte, ou les vendanges. Le blé se vend plus cher dans l'arrière--saison, c'est--à--dire, Dans les mois de Juin et de Juillet. Et, Ce vin ne se boit que dans l'arrière--saison, c'est--à--dire, Dans les mois de Juillet et d'Août.

ARRIÈRE--VASSAL

ARRIÈRE--VASSAL. s. mas. Celui qui relève d'un Seigneur vassal d'un autre Seigneur. Il est arrière--vassal d'un tel Prince.

ARRIÈRE--VOUSSURE

ARRIÈRE--VOUSSURE. s. f. Terme d'Architecture. Espèce de voûte pratiquée derrière une porte ou une fenêtre pour couronner l'embrasure.

ARRIMAGE

ARRIMAGE. s. m. Arrangement de la cargaison d'un navire.

ARRIMER

ARRIMER. v. a. Arranger la cargaison d'un navire.

Arrimé, ée

Arrimé, ée. participe.

ARRIMEURS

ARRIMEURS. s. m. Petits Officiers établis sur les ports, qui rangent les tonneaux et autres marchandises dans les vaisseaux.

ARRISER

ARRISER. v. a. Terme de Marine. Abaisser, descendre, amener. Arriser les vergues.

Arrisé, ée

Arrisé, ée. participe.

ARRIVAGE

ARRIVAGE. sub. mas. Abord des navires dans un port. Il se dit plutôt Des bateaux de rivière que des bâtimens de mer.

On le dit aussi De l'arrivée des marchandises par les voitures d'eau. L'arrivage des grains, des sarines.

ARRIVÉE

ARRIVÉE. s. f. Action d'arriver. Le temps où une personne arrive en quelque endroit. Son arrivée m'a fait grand plaisir. Je'me trouvai à son arrivée, à l'arrivée du Courrier. Depuis mon arrivée.

En parlant De la poste aux Lettres, ou des voitures publiques, on dit, Jour d'arrivée, pour désigner Le jour où elles arrivent, et par opposition au jour où elles partent.

Il se dit aussi Du temps où des marchandises sont apportées en quelque lieu. A l'arrivée de ces marchandises.

ARRIVER

ARRIVER. v. n. Aborder, approcher de la rive. La tempête nous obligea de relâcher, et nous arrivâmes à une plage déserte. Arriver au port.

Il se dit en termes de Marine, en parlant d'Un vaisseau qui vient sur un autre. Ce vaisseau arriva sur l'autre, et lui lâcha toute sa bordée. Deux vaisseaux sont arrivés sur nous. Commandement d'arriver.

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