Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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soit par la voix publique. Son discours fut suivi de longs applaudissements. Il y eut de grands applaudissements à la représentation de cette pièce. Cet acteur a mérité, a obtenu de grands applaudissements. Il fut reçu avec grand applaudissement, aux applaudissements de toute l'assemblée. L'applaudissement des peuples. Donner des applaudissements. Recevoir des applaudissements. Chercher de l'applaudissement. Il a l'applaudissement universel, l'applaudissement public, l'applaudissement de tout le monde.

APPLAUDISSEUR. s. m. Celui qui applaudit. Il se dit ordinairement de Ceux qui applaudissent sans discernement, ou qui sont payés pour applaudir. Applaudisseurs payés. Applaudisseurs à gages.

APPLICABLE. adj. des deux genres Qui doit ou peut être appliqué. Ces fonds sont applicables à telle dépense. Ce passage n'est point applicable au sujet dont il s'agit. Cette loi n'est point applicable aux enfants mineurs.

APPLICATION. s. f. Action par laquelle on applique une chose sur une autre. L'application d'un enduit sur une muraille, des couleurs sur la toile d'un tableau. L'application d'un emplâtre, d'un topique sur une partie malade.

Il se dit, figurément, de L'action d'employer une chose dans les cas où son usage convient. L'application d'un procédé, d'une découverte. Ce procédé, ce moyen est susceptible de diverses applications, d'une foule d'applications, peut recevoir différentes applications. L'application d'un remède à une maladie.

Il signifie particulièrement, L'action d'appliquer un principe, une loi, une maxime, un passage, un discours, à quelque chose ou à quelqu'un. La loi n'a point ici d'application. L'application d'un principe à un cas particulier. L'application d'une peine à un délit. Application rigoureuse. L'application d'un passage. Cette application est juste, est heureuse, est fausse. Il est si défiant, si soupçonneux, qu'il se fait l'application de tout ce qu'on dit. Il y a dans cette pièce un vers dont on a fait l'application au prince en sa présence.

En Théol., L'application des mérites de JÉSUS-CHRIST, Le bienfait par lequel JÉSUS-CHRIST transfère aux chrétiens ce qu'il a mérité par sa vie et par sa mort.

L'application d'une science à une autre, L'usage qu'on fait des principes ou des procédés d'une science pour étendre et perfectionner une autre science. L'application de l'algèbre à la géométrie. L'application de la physique à la médecine. Les applications de la chimie aux arts industriels.

L'application d'une somme à telle ou telle dépense, L'emploi spécial que l'on fait ou que l'on doit faire d'une somme pour telle ou telle dépense.

APPLICATION se dit aussi d'Une attention suivie. Avoir de l'application à l'étude. Il n'a point d'application à ce qu'il fait. Il met toute son application à se rendre agréable. Cela demande une grande application. Travailler avec application. Il fait tout sans application. Il est incapable d'application.

APPLIQUE. s. f. T. d'Arts mécan. Il se dit de Certaines choses qu'on applique sur d'autres, dans certains ouvrages. Or d'applique. Pièces d'applique.

APPLIQUER. v. a. Mettre une chose sur une autre, en sorte qu'elle y demeure adhérente, ou qu'elle y laisse une empreinte. Appliquer des couleurs sur une toile. Appliquer une couche, deux couches de peinture. Appliquer un emplâtre sur l'estomac. Appliquer un cataplasme. Appliquer des ventouses. Appliquer un bouton de feu. Appliquer un sceau, un cachet sur de la cire. Appliquer un fer chaud sur l'épaule. Appliquer des filets d'or sur de l'ivoire. Appliquer de la broderie sur une étoffe.

Il signifie quelquefois simplement, Mettre une chose sur une autre, de manière que leurs surfaces se touchent bien. Appliquer un patron sur l'étoffe qu'on veut tailler. Appliquez votre main là-dessus. Appliquer sa bouche, ses lèvres sur un objet, pour le baiser. On dit de même, Appliquer un baiser.

Fig. et fam., Appliquer un soufflet, Donner un soufflet.

Appliquer un homme à la question, Le mettre à la question.

Appliquer son esprit, son attention à quelque chose, Étudier, examiner attentivement quelque chose. Il appliquait son esprit aux sciences les plus abstraites.

APPLIQUER signifie figurément, Employer une chose dans les cas où son usage convient. Appliquer un procédé. Appliquer un remède à une maladie.

Il se dit particulièrement en parlant D'une loi, d'un principe, etc., dont on fait usage dans les cas auxquels ils conviennent ou semblent convenir, et Des comparaisons, des passages, des citations que l'on adapte à quelque sujet. Appliquer une loi à un cas particulier. C'est un principe, une règle qu'il n'est pas toujours facile d'appliquer. Appliquer une peine à quelqu'un, à un délit. Appliquer une comparaison, un passage. On peut lui appliquer ce vers de Virgile. On dit de même, Appliquer un nom, une dénomination, un mot, une phrase à une personne, à une chose.

Appliquer une science à une autre, Faire usage des principes ou des procédés d'une science pour étendre et perfectionner une autre science. Appliquer l'algèbre à la géométrie, l'astronomie à la géographie.

APPLIQUER signifie aussi, Affecter, destiner, consacrer à un certain usage. Dans ce sens, on le dit surtout en parlant De l'argent. Appliquer une somme d'argent à bâtir. Appliquer une amende aux pauvres, aux prisonniers. Il a appliqué cette somme à son profit. Il applique une partie de son revenu à s'acquitter envers ses créanciers.

APPLIQUER s'emploie avec le pronom personnel, dans ses diverses acceptions. Une lame de métal qui s'applique exactement sur une autre. Ce procédé peut s'appliquer à telle opération. Cette loi ne s'applique pas, ne peut s'appliquer au cas dont il s'agit. Cette maxime peut s'appliquer à divers sujets. Ce mot, cette phrase peut s'appliquer à telle chose.

Appliquer son esprit, ou simplement, S'appliquer, Apporter une grande attention à quelque chose. Il s'applique uniquement à bien remplir les devoirs de sa place. On dirait qu'il s'applique à me contrarier. C'est un étourdi qui ne s'applique à rien. Cet enfant ne veut pas s'appliquer au travail, à l'étude, ne veut pas s'appliquer.

APPLIQUER avec le pronom personnel mis pour à soi, signifie, S'attribuer, s'approprier, prendre pour soi. Il s'appliquait les émoluments des travaux d'autrui. Il s'applique toutes les louanges qu'on donne à la valeur. Pourquoi s'est-il appliqué cette histoire? Un avare s'applique rarement ce qu'il entend dire contre l'avarice.

APPLIQUÉ, ÉE. participe Cours de chimie appliquée aux arts.

Être appliqué, fort appliqué, se dit D'une personne dont le caractère, l'habitude est de s'appliquer tout entière aux choses dont elle fait sa principale occupation. C'est un écolier fort appliqué.

APPOINT. s. m. La monnaie qui se donne pour compléter une somme qu'on ne saurait parfaire avec les principales espèces employées au payement. Pour faire mille francs en écus de trois livres, il fallait trois cent trente-trois écus, et un appoint de vingt sous.

Faire l'appoint, Compléter la somme par un appoint, ou Servir d'appoint. Voilà cent pièces de vingt francs, je vais faire l'appoint. Cela fait l'appoint.

APPOINT en termes de Commerce, se dit de Toute somme qui fait le solde d'un compte. Tirez sur moi pour les mille francs que je vous dois encore par appoint.

APPOINTEMENT. s. m. T. de Pratique ancienne. Règlement en justice sur une affaire, pour parvenir à la juger par rapport. Prendre un appointement à l'audience. Prendre un appointement au greffe.

Appointement en droit, Règlement par lequel le juge ordonnait que les parties produiraient par écrit. Appointement à mettre, Règlement par lequel le juge ordonnait que les parties mettraient leurs pièces sur le bureau, pour être jugées sommairement. Dans la Pratique actuelle, on dit, Instruction par écrit, et Délibéré.

APPOINTEMENT signifie aussi, Le salaire annuel attaché à une place, à un emploi, etc. Dans ce sens, il ne se dit qu'au pluriel. On lui donnait, il recevait de gros appointements. Recevoir, toucher ses appointements. Il a mille écus d'appointements. Les appointements d'un gouverneur. De faibles, de minces appointements. D'énormes appointements. Des appointements fort élevés. Augmenter, diminuer, réduire, supprimer des appointements.

Fam., C'est lui qui fournit à l'appointement, aux appointements, se dit D'un homme qui aide à la dépense, à l'entretien, à la subsistance d'un autre qui ne pourrait pas subsister si commodément par lui-même.

APPOINTER. v. a. T. de Pratique ancienne. Régler par un appointement en justice. C'est une affaire à appointer. Cette affaire est trop embrouillée pour être jugée a l'audience, il faut nécessairement l'appointer. On appointa les parties à écrire et produire. Appointer en droit. Appointer à mettre. Voyez APPOINTEMENT.

APPOINTER signifie aussi, Donner des appointements à un employé. Appointer un commis.

Dans les troupes, Appointer un homme

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