Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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Fig., J'en appelle à votre témoignage, J'invoque votre témoignage. J'en appelle à votre probité, à votre honneur, à votre sagesse, etc., Je m'en réfère à votre probité, à votre sagesse, etc.

Fig., En appeler à la postérité, S'en référer au jugement de la postérité.

Fig. et fam., Il en a appelé, se dit D'un homme revenu d'une grande maladie.

APPELÉ, ÉE. participe Il s'emploie en parlant Du mystère de la prédestination, suivant l'expression de l'Écriture: Beaucoup d'appelés et peu d'élus.

APPELLATIF. adj. m. (On fait sentir les deux L.) T. de Gram. Il ne s'emploie que dans cette locution, Nom appellatif, Nom qui convient à toute une espèce. Homme, arbre, sont des noms appellatifs. On dit plus ordinairement, Nom commun.

APPELLATION. s. f. (On fait sentir les deux L.) Action d'appeler quelqu'un. Appellation à haute voix.

Appellation des lettres, Action de nommer chaque lettre de l'alphabet.

APPELLATION en termes de Pratique, Appel d'un jugement. Il ne se dit guère que dans les formules des arrêts et des jugements. La cour a mis l'appellation au néant. Le jugement sera exécuté nonobstant opposition ou appellation quelconque.

APPENDICE. s. m. (On prononce Appaindice.) Supplément qui se joint à la fin d'un ouvrage avec lequel il a du rapport.

Il se dit, en termes d'Anatomie, de Botanique, de Physique, de Toute partie qui semble être une addition, qui sert de prolongement à une partie principale. L'appendice xiphoïde. Appendice membraneux. Etc.

APPENDRE. v. a. Pendre, suspendre, attacher à une voûte, à des piliers, à une muraille. Il ne se dit guère qu'en parlant Des choses que l'on offre, que l'on consacre dans une église, dans un temple, en signe de reconnaissance. Appendre une offrande, un ex-voto aux murs d'une chapelle. Appendre des étendards à la voûte d'une église. C'est une coutume fort ancienne d'appendre dans les temples les enseignes prises sur les ennemis.

APPENDU, UE. participe

APPENTIS. s. m. Demi-comble, toit en manière d'auvent à un seul égout, appuyé contre une muraille, et soutenu en avant par des piliers ou des poteaux. Il a fait construire un petit appentis. Se mettre à l'abri de la pluie sous un appentis. Il faut faire là un appentis pour servir de remise.

APPERT (IL). verbe impersonnel Voyez APPAROIR.

APPESANTIR. v. a. Rendre plus pesant. L'eau avait tellement appesanti ses habits, qu'il avait peine à marcher. En chargeant ainsi votre voiture, vous l'appesantirez tellement, que votre cheval ne pourra la traîner.

Fig., Dieu a appesanti sa main, son bras sur ce peuple, sur cette race, Il lui a envoyé des châtiments.

Fig., Il appesantit son joug, Son autorité devient plus oppressive.

Fig., Le sommeil appesantit ses yeux, ses paupières, L'envie de dormir commence à lui faire fermer les paupières.

APPESANTIR se dit aussi en parlant Du corps, et signifie, Le rendre moins propre au mouvement, à l'action. L'âge, la vieillesse, l'oisiveté, la fainéantise appesantit les corps. Sa dernière maladie l'a beaucoup appesanti. L'âge a beaucoup appesanti la main de ce chirurgien.

Il se dit, figurément, en parlant Des fonctions de l'esprit. L'âge n'a point encore appesanti son esprit.

APPESANTIR s'emploie dans ses diverses acceptions avec le pronom personnel. La main de Dieu s'est appesantie sur ce peuple. Le joug de ce prince s'appesantit sur son peuple. Le corps s'appesantit par l'oisiveté, par un trop long repos. La main de ce peintre, de ce chirurgien s'appesantit, commence à s'appesantir. Ses paupières, ses yeux s'appesantissent. Son esprit baisse et s'appesantit de jour en jour.

S'appesantir sur un sujet, En parler, le traiter longuement; et, S'appesantir sur les détails, S'y arrêter trop longtemps.

APPESANTI, IE. participe

APPESANTISSEMENT. s. m. L'état d'une personne appesantie, soit de corps, soit d'esprit, par l'âge, par la maladie, par le sommeil, etc. L'appesantissement graduel du corps se fait sentir dans l'homme depuis l'âge de soixante ans. Il est dans un grand appesantissement. Appesantissement d'esprit.

APPÉTENCE. s. f. (On fait sentir les deux P.) T. didactique. Désir instinctif pour un objet quelconque.

APPÉTER. v. a. (On fait sentir les deux P.) Désirer vivement par instinct, par inclination naturelle, indépendamment de la raison. Il n'est guère usité qu'en Physiologie. L'estomac appète les aliments. La femelle appète le mâle.

APPÉTÉ, ÉE. participe

APPÉTISSANT, ANTE. adj. Qui donne de l'appétit, qui excite l'appétit. Mets appétissant. Viande appétissante. Cela n'est pas, cela n'est guère appétissant.

Fam., Elle est appétissante, se dit D'une jeune personne qui a de la fraîcheur et de l'embonpoint.

APPÉTIT. s. m. Inclination, faculté par laquelle l'âme se porte à désirer quelque chose pour la satisfaction des sens. Appétit sensuel, charnel, brutal. Appétit déréglé, désordonné. Contenter, satisfaire ses appétits sensuels. Se laisser entraîner, se laisser gouverner par ses appétits. Avoir un appétit insatiable des richesses, des honneurs.

En termes de Philosophie scolastique, Appétit concupiscible, Faculté par laquelle l'âme se porte vers ce qu'elle considère comme un bien. Appétit irascible, Faculté par laquelle l'âme se porte à repousser ou à éviter ce qu'elle regarde comme un mal.

APPÉTIT se dit particulièrement Du désir de manger. Bon appétit. Grand appétit. Avoir appétit. Avoir de l'appétit. Avoir un violent appétit. Donner de l'appétit. Exciter, éveiller, aiguiser l'appétit. Être sans appétit. Rentrer en appétit. Ôter, émousser, faire passer l'appétit. Perdre l'appétit. Cela m'a ouvert l'appétit. Être en appétit. Remettre en appétit. Manger avec appétit. Manger d'appétit. Je n'ai point d'appétit à cela. Gagner de l'appétit. Se mettre en appétit. L'appétit me vient. Pour se bien porter, il faut demeurer sur son appétit. Avoir l'appétit ouvert de bon matin. Fam., Bon appétit, Espèce de souhait qu'on adresse à quelqu'un qui mange ou qui va manger.

Fam., Chercher ses appétits, prendre ses appétits, Choisir les viandes, les mets pour lesquels on a le plus d'appétit. Ces locutions ont vieilli.

Prov., Il n'est chère que d'appétit, La faim assaisonne tous les mets.

Fam., C'est un cadet de haut appétit, C'est un jeune homme à qui tout semble bon.

Prov. et fig., C'est un homme qui a bon appétit, se dit D'un homme qui recherche avec avidité l'argent et les places, qui veut toujours ajouter à ce qu'il possède.

Prov. et fig., L'appétit vient en mangeant, Le désir de s'enrichir ou de s'élever augmente à mesure qu'on acquiert de la fortune ou des honneurs.

Prov. et fig., Avoir l'appétit ouvert de bon matin, Rechercher prématurément quelque chose d'utile et d'agréable. Demeurer sur son appétit, Ne pas aller aussi loin que nos désirs, que nos goûts pourraient nous porter.

À L'APPÉTIT. loc. adv. et fam. qui signifie, Faute de vouloir dépenser, ou par envie d'épargner. Il a laissé tomber sa maison, à l'appétit d'une centaine de pistoles qu'il fallait dépenser pour la réparer. À l'appétit d'un écu, il a laissé mourir un cheval de cinquante louis. Cette manière de parler a vieilli.

APPLAUDIR. v. n. Battre des mains en signe d'approbation. Dans les spectacles du cirque et du théâtre, le peuple romain marquait sa joie en applaudissant, en battant des mains. Applaudir aux acteurs, aux comédiens. J'étais hier au spectacle, on applaudit beaucoup.

Il signifie figurément, Approuver ce que fait ou dit une personne, et manifester sa satisfaction de quelque manière que ce soit. Toute l'assemblée applaudit à une proposition si juste. S'il faisait cette bonne action, tout le monde lui applaudirait. Quand un homme est en faveur, toute la cour lui applaudit. J'applaudis à votre dévouement, à votre conduite.

APPLAUDIR est aussi actif, tant au propre qu'au figuré. Applaudir une pièce. Applaudir un acteur. On a beaucoup applaudi ce vers, ce couplet, cette tirade. Cette scène fut applaudie à tout rompre. Il a fait un discours que tout le monde a vivement applaudi. Chacun l'a applaudi d'une si bonne action. Je vous applaudis de vous être conduit ainsi. On ne peut qu'applaudir un pareil trait.

APPLAUDIR s'emploie avec le pronom personnel, et signifie, Se vanter, se glorifier. C'est un homme vain qui s'applaudit sans cesse.

Il signifie plus ordinairement, Se féliciter de quelque chose. S'applaudir d'un événement heureux. S'applaudir des bontés de quelqu'un, de son accueil. On s'applaudit du bon choix qu'a fait le gouvernement. Loin de me reprocher ces sentiments, je m'en applaudis. Il s'applaudit beaucoup de ce qu'il a dit, de ce qu'il a fait.

APPLAUDI, IE. participe

APPLAUDISSEMENT. s. m. Grande approbation, manifestée, soit par des battements de mains, soit par des acclamations,

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