LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 68

Appelant

Appelant, se dit aussi Des oiseaux qui servent pour appeler les autres, et les faire venir dans les filets. Un bon appelant.

APPELER

APPELER. v. a. J'appelle, j'appelois, j'ai appelé, j'appellerai. Nommer dire le nom d'une personne, d'une chose. Comment appelez--vous cet homme? Je ne sais comment on appelle cette plante, cet animal. Appelez--les comme il vous plaira.

On dit proverbialement d'Un homme qui n'affoiblir point par ses expressions des vérités dures, qu'Il appelle les choses par leur nom.

Appeler

Appeler, signifie aussi, Désigner une personne ou une chose, par quelque qualité bonne ou mauvaise. J'appelle un vrai ami celui qui.... Peut--on appeler valeur une action si téméraire? On appellera toujours folie, une conduite pareille à celle--là.

Appeler

Appeler, dans ces deux acceptions, s'emploie aussi avec le pronom personnel. Ainsi on dit: Comment vous appelez--vous? Je m'appelle Louis. Cette fleur s'appelle Anémone. Il s'appelle Charles. Cela s'appelle un vrai ami. Cela s'appelle solie en bon françois.

Appeler

Appeler, signifie aussi, Prononcer à haute voix les noms de ceux qui doivent se trouver à certaine heure pour quelque chose. On va appeler tous les soldats l'un après l'autre. Ce soldat n'étoit pas à la revue quand on l'a appelé. Je ne me suis point entendu appeler quand on a lu le rôle.

On dit à peu près en ce sens, Appeler une cause, pour dire, Lire tout haut le nom des Parties, afin que leurs Avocats viennent plaider pour elles. On vient d'appeler votre cause. La cause sera appelée à tour de rôle.

Appeler

Appeler, signifie aussi, Se servir de la voix ou de quelque signe pour faire venir quelqu'un. Je l'appelle, et il ne vient point. Il appeloit inutilement, pas un domestique n'étoit à la maison. Appelez un tel. Ne pouvant plus l'appeler de la voix, il l'appeloit encore de la main. Appeler des yeux. Appeler les voi sins. Appeler à haute voix. Appelez mes gens. Appeler de toute sa force.

On dit proverbialement et figurém. en parlant d'Un homme qui s'en va lorsqu'on veut le retenir, que C'est le chien de Jean de Nivelle, qui s'enfuit quand on l'appelle.

On dit aussi, Appeler au secours, appeler à l'aide, pour dire, Crier au secours, crier à l'aide.

Il signifie aussi, Envoyer chercher, faire venir. Appeler les Médecins. Appeler le Confesseur. Et on dit, Appeler au combat, appeler en duel, ou simplement Appeler, pour dire, Envoyer défier.

Appeler

Appeler, se dit aussi Du cri dont les animaux se servent pour faire venir à eux ceux de leur espèce. Le mâle appelle sa femelle. La brebis appelle son agneau. La vache appelle le taureau. La poule appelle ses poussins.

Appeler

Appeler, se dit pareillement De toutes les choses dont le son sert de signe, pour avertir de se trouver en quelque lieu. Les cloches appellent à l'Église. La trompette appelle au combat. J'entends l'heure qui m'appelle.

Appeler

Appeler, se dit figurément De tout ce qui avertit, qui excite, qui oblige à se trouver en quelque endroit pour quelque chose que ce puisse être. J'irai où l'honneur m'appelle. La charité vous y appelle. Mes affaires m'appellentailleurs.

Appeler

Appeler, se dit aussi Des inspirations que Dieu nous envoie, et par lesquelles il nous fait connoître sa volonté. Il ne faut pas résister quand--Dieu nous appelle. Dieu appela Saint Paul à l'Apostolat.

Il se dit aussi par extension, Du penchant, de l'inclination, des dispositions naturelles, qu'on a pour un état, pour une profession plutôt que pour une autre. Cet homme n'a aucune disposition pour la guerre, il n'étoit point appelé à ce métier -- là. Cet homme est appelé au commandement des armées.

Appeler

Appeler, signifie aussi, Citer, faire venir devant le Juge. On l'a fait appeler pour se voir condamner à payer une somme. Appeler quelqu'un en témoignage. Appeler en Justice. Appeler en garantie. Le Juge a ordonné que les Parties seroient appelées. Et dans une acception à peu près semblable, pour dire, qu'Une personne est morte, on dit, que Dieu l'a appelée à lui.

On dit, Appeler les lettres, pour dire, Les nommer. On dit aussi, et plus communément Épeler. Voyez ce mot.

Appeler

Appeler, est aussi neutre, et signifie, Appeler à un Tribunal supérieur, de la Sentence d'un Juge subalterne. Il appellera de cette Sentence. Il a appelé du Présidial au Parlement. Appeler comme de Juge incompétent.

On dit, Appeler comme d'abus, pour dire, Appeler à un Tribunal Laïque, d'un Jugement Ecclésiastique, qu'on prétend avoir été mal et abusivement rendu.

On dit figurément dans le discours familier, qu'On en appelle, Quand on ne consent pas à quelque chose, à quelque proposition. Vous me condamnez à cela, j'en appelle.

On dit aussi dans le style familier, en parlant d'Un homme revenu d'une grande maladie, qu'Il en a appelé.

Appelé, ée

Appelé, ée. participe. Il s'emploie en parlant Du mystère de la Prédestination, suivant l'expression de l'Écriture: Beaucoup d'appelés, et peu d'élus.

APPELLATIF

APPELLATIF. adj. (On prononce les deux L.) Terme de Grammaire. Il ne s'emploie que dans cette phrase, Nom appellatif, qui se dit d'Un nom qui convient à toute une espèce. Homme, arbre, sont des noms appellatifs.

APPELLATION

APPELLATION. s. f. (On prononce les deux L.) Appel d'un jugement. Il ne se dit guère que dans les Formules des Arrêts et des Sentences. La Cour a mis l'appellation au néant. La Sentence sera exécutée nonobstant opposition ou appellation quelconque.

On dit, Appellation des lettres, pour dire, La nomination des lettres.

APPENDICE

APPENDICE ou APPENDIX. s. m. (Prononcez Appaindice.) Supplément qui se joint à la fin d'un ouvrage avec lequel il a du rapport.

APPENDRE

APPENDRE. v. a. Pendre, attacher à une voûte, à aes piliers, à une muraille. Il ne se dit guère que Des choses que l'on offre, que l'on consacre dans une Église, dans un Temple, en signe de reconnoissance. Appendre une offiande è une Chapelle. Appendre des étendards à la voûte d'une Église. C'est une coutume fort ancienne d'appendre dans les Temples les Enseignes prises sur les ennemis.

Appendu, ue

Appendu, ue. participe.

APPENTIS

APPENTIS. s. m. Bâtiment bas et petit, qui est appuyé contre un plus haut, et dont la couverture n'a qu'un égoût. Il a fait construire un petit appentis. Se mettre à l'abri de la pluie sous un appentis. Il faut saire là un appentis pour servir de remise.

APPERT (IL.)

APPERT (IL.) v. imp. Il paroît, il est évident. Il appert de sa complicité par la procédure. Il appert qu'il estcomplice. Voyez Apparoir.

APPESANTIR

APPESANTIR. v. a. Rendre plus pesant, moins propre pour le mouvement, pour l'action. L'âge, la vieillesse, l'oisiveté, la fainéantise, appesantit les corps. Sa dernière maladie l'a beaucoup appesanti.

Il se dit figurément, en parlant Des fonctions de l'esprit. L'âge ne lui a point encore appesanti l'esprit.

Il se dit encore fig. en parlant De la colère de Dieu, des châtimens qu'il envoie aux pécheurs, aux peuples; et ainsi l'on dit, que Dieu a appesanti sa main, a appesanti son bras sur ce peuple.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Devenir plus pesant. Le corps s'appesantit par l'oisiveté, et par un trop long repos.

On dit d'Un Peintre, d'un Chirurgien, etc. que Sa main s'appesantit, commence à s'appesantir, pour dire, qu'Il a la main moins légère, moins propre pour son travail. Et on dit, que Les yeux, les paupières commencent à s'appesantir, pour dire, que L'envie de dormir commence à prendre, et fait fermer les yeux.

Appesantir

Appesantir, se dit aussi figurément avec le pronom personnel, soit en parlant Des fonctions de l'esprit humain, soit en parlant des effets de la colère de Dieu. Son esprit baisse et s'appesantit de jour en jour. Il s'est trop appesanti sur ce sujet, Il en a parlé trop longuement. Cet Écrivain s'appesantit sur les détails, Fait de trop longs détails. La main de Dieu s'est appesantie sur ces peuples--là.

Appesanti, ie

Appesanti, ie. participe.

APPESANTISSEMENT

APPESANTISSEMENT. s. m. L'état d'une personne appesantie, soit de corps, soit d'esprit, par l'âge, par la maladie, par le sommeil, etc. Il est dans un grand appesantissement. Appesantissement d'esprit.

APPETENCE

APPETENCE. (On pr. les deux P.) s. f. Action d'appéter. Il n'est guère d'usage qu'en matière de Physique.

APPÉTER

APPÉTER. v. a. (On prononce les deux P.) Il n'est d'usage que dans les matières de Physique. Désirer vivement et par instinct, par inclination naturelle, indépendamment de la raison. L'estomac appète les alimens. La semelle appète le mâle.

Appété, ée

Appété, ée. participe.

APPÉTISSANT, ANTE

APPÉTISSANT, ANTE. adj. Qui donne de l'appétit, qui excite l'appétit,

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