LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 67

de l'indicatif, où il ne s'emploie qu'impersonnellement, et où il fait appert, au lieu qu'Apparoître fait apparoît. S'il pous appert que cela soit. Comme il appert par un tel acte.

APPAROÎTRE

APPAROÎTRE. v. n. Il se conjugue comme Paroître: il y a cette seule différence, qu'Apparoître emploie les deux auxiliaires Être et Avoir avec le participe; au lieu que Paroître n'emploie que l'auxiliaire Avoir. Devenir visible, d'invisible se rendre visible. Quand Dieu apparut à Moïse dans le buisson ardent. L'Ange qui apparut en songe à Joseph. Les spectres qu'on dit qui apparoissent. Ce spectre lui a apparu, lui estapparu. Il se met aussi impersonnellement. Il lui apparut un spectre.

Apparoître

Apparoître, se dit aussi en termes de Pratique. Ainsi on dit à l'impersonnel, S'il vous apparoît que cela soit. En cas qu'il vous apparoisse que cela soit, pour dire, Si après avoir fait les perquisitions nécessaires, vous trouvez que cela soit ainsi.

On dit aussi, en parlant De Négoeiation, Faire apparoître de son pouvoir, pour dire, Donner communication de ses pouvoirs dans les formes, les notifier. Les Ambassadeurs ayant sait apparoître de leur pouvoir.

Apparu, ue

Apparu, ue. participe.

APPARTEMENT

APPARTEMENT. s. m. Logement composé de plusieurs pièces de suite dans une maison. Bel appartement. Grand appartement. L'appartement de Monsieur, l'appartement de Madame, l'appartement des Enfans. Appartement d'hiver, appartement d'été, etc. On lui a donné un appartement sur le devant, sur le derrière. Appartement haut, appartement bas. L'appartement d'en--haut, d'enbas. Sa maison est grande, il y a quatre appartemens complets, quatre appartemens de Maltre.

Appartement

Appartement, se prend aussi quelquefois pour Étage. Il est logé au premier, au second appartement.

On appelle aussi Appartement, Un divertissement accompagné de musique et de jeu, que le Roi donne quelquefois à toute la Cour, dans ses appartemens. Il y aura demain appartement à Versailles.

APPARTENANCE

APPARTENANCE. s. fém. Dépendance, ce qui appartient à une chose, ce qui dépend d'une chose. Vendre une maison avec toutes ses appartenances et dépendances. Cette métairie est une des appartenances de ma Terre. Ce village est une appartenance d'une telle Châtellenie.

APPARTENANT, ANTE

APPARTENANT, ANTE. adject. Qui appartient de droit. Les biens appartenans à un tel. Une maison à luiappartenante. Il n'est presque d'usage qu'en ces sortes de phrases.

APPARTENIR

APPARTENIR. v. n. Il se conjugue comme Tenir. Être de droit à quelqu'un, soit que celui à qui est la chose la possède, ou qu'il ne la possède pas. Les biens qui appartiennent à des particuliers. Il retient injustement un bien qui m'appartient. La part et portion qui lui appartient dans cette succession. Il m'en appartient une moitié. Les honneurs qui vous appartiennent. Ces droits appartiennent à ma Charge. La connoissance de cette affaire appartient à un tel Juge.

Il signifie aussi, Avoir une relation nécessaire, ou de convenance. Cette question appartient à la Philosophie. Cela appartient à la matière que je traite. Cela appartient à la Grammaire. Cela n'appartient pas à mon sujet.

Il signifie encore, Être parent. Il appartenoit à d'honnêtes gens. Il appartient aux plus grands Seigneurs du Royaume. L'honneur que j'ai de vous appartenir. Il y a toujours quelque sorte de supériorité du côté de ceux à qui l'on dit que l'onappartient.

Il signifie aussi, Être attaché à quelqu'un, être domestique de quelqu'un. Je ne savois pas que ce laquais vousappartînt.

On dit impersonnellement, Il appartient, pour dire, Il convient, il est de droit, de devoir, ou de bienséance. Il appartient aux Supérieurs d'avoir soin de ceux qui sont sous leur charge. Il appartient aux pères de châtier leurs enfans. il appartient à l'Évêque d'instruire ses ouailles. Il ne vous appartient pas de le reprendre. Il n'appartient qu'aux Princes et aux grands Seigneurs de faire une si grosse dépense.

On dit en termes de Formule, Ainsi qu'il appartiendra, pour dire, Selon qu'il sera convenable. Pour être statué ce qu'il appartiendra. Et on dit encore en termes de formule, dans les Actes publics, À tous ceux qu'il appartiendra.

APPAS

APPAS. s. m. pl. Ce terme ne se dit guère que pour exprimer Les charmes de la volupté, ou ceux de la beauté. Les appas de la volupté. Soupirer pour les appas d'une belle semme.

On dit aussi figurément, Les appas de la gloire, de la vertu, etc. Le jeu a de grands appas pour les jeunes gens, c'est--à--dire, A de grands charmes, de grands attraits.

APPÂT

APPÂT. s. m. Pâture, mangeaille qu'on met, soit à des piéges, pour attirer des bêtes à quatre pieds, et des oiseaux; soit à des hameçonst, pour pêcher des poissons. Appât friand. Appât trompeur. Le sel, la pâte salée, le salpêtre sont un excellent appât pour attirer les pigeons. Les vers, les moucherons, sont de bons appâts pour prendre des poissons. Mettre l'appât à la ligne. Le poisson a avalé l'appât, a mordu à l'appât.

Il se prend figurément pour Tout ce qui attire, qui engage à faire quelque chose. L'intérêt est un grand appât pour un avare. Ce bon accueil, ces paroles obligeantes ne sont autre chose qu'un appât, pour l'engager à faire ce que l'on souhaite de lui.

APPÂTER

APPÂTER. v. a. Attirer avec un appât. Il faut appâter les oiseaux, appâter les poissons.

Appâter

Appâter, signifie aussi, Mettre le manger dans le bec des petits oiseaux, ou donner à manger à quelqu'un qui ne peut pas se servir de ses mains, Il faut l'appâter comme un enfant.

Appâté, ée

Appâté, ée. participe.

APPAUMÉ

APPAUMÉ. adj. Terme de Blason. Il se dit d'Un écu chargé d'une main étendue, et qui montre la paume.

APPAUVRIR

APPAUVRIR. v. a. Rendre pauvre. Le grand nombre d'enfans l'a fort appauvri. L'interruption du commerce appauvrit un pays. Et on dit proverbialem. Donner pour Dieu n'appauvrit homme.

On dit figurément, Appauvrir une Langue, pour dire, En retrancher des mots et des façons de parler, et la rendre par--là moins abondante; moins expressive. Il faut prendre garde d'appauvrir la Langue à force de la vouloir polir.

S'appauvrir

S'appauvrir. Devenir pauvre. Ce pays là s'appauvrit tous les jours. Il s'est appauvri en peu de temps par ses dépenses excessives. Un État s'enrichit par la paix, et s'appauvrit par la guerre. Les Langues vivantes s'enrichissent, et s'appauvrissent selon la différence des temps et des esprits.

Appauvri, ie

Appauvri, ie. participe.

On dit, Un sang appauvri, pour dire, Un sang qui a perdu de sa qualité.

APPAUVRISSEMENT

APPAUVRISSEMENT. s. m. L'état de pauvreté, d'indigence où l'on tombe peu à peu, par la diminution des choses nécessaires à la vie. De là vient l'appauvrissement de la Province. L'appauvrissement des peuples.

Il se dit figurément De l'état d'une Langue devenue moins abondante, moins expressive. Ce qui fait l'appauvrissement d'une Langue, c'est que l'usage en supprime des termes et desphrases. On dit aussi, L'appauvrissement du sang.

APPEAU

APPEAU. s. masc. Sorte de sifflet avec lequel on contrefait la voix des oiseaux pour les faire tomber dans les filets. Un appeau pour prendre des cailles.

On appelle aussi Appeaux, Les oiseaux dont on se sert pour appeler les autres oiseaux.

APPEL

APPEL. s. m. Recours au Juge supérieur. Action d'appeler d'un Juge subalterne à un Juge supérieur. Acte d'appel. Relief d'appel. Causes et moyens d'appel. Appel comme d'abus. Appel simple: Fol appel. Par appel. Juge d'appel. Interjeter appel. Relever son appel. Juger sans appel. Il y a appel.

Appel

Appel, se dit aussi De l'appellation à haute voix des personnes qui se doivent trouver à une revue, à une assemblée. Ce Garde--du--Corps ne se trouva pas à l'appel. Cet ouvrier n'étoit pas à l'appel, il a été rayé. Pour être payé des rentes sur l'Hôtel--de--Ville, il faut être à l'appel. Se trouver à l'appel. Il a manqué à l'appel. L'appel ne se fera que dans une heure.

Appel

Appel, se dit aussi d'Un signal qui se fait avec le tambour ou la trompette, pour assembler les soldats. Battre l'appel.

Appel

Appel, signifie aussi Le défi qu'on fait à quelqu'un de se battre en duel. Faire un appel. Recevoir un appel. Les appels sont défendus comme les duels.

Il se dit figurément De toute provocation, même littéraire. On l'a défié de prouver ce qu'il avançoit, il n'a pas répondu à l'appel.

APPELANT, ANTE

APPELANT, ANTE. adj. Qui appelle d'un jugement. Il est appelant de cette Sentence. Elle est appelante. Se rendre appelant. Être reçu appelant.

Il est quelquefois substantif. L'Appelant et l'Intimé. En parlant d'Un homme qui est triste d'avoir perdu son procès, et qui en a appelé, on dit, qu'Il a un visage d'Appelant.

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