LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 63

On dit proverbialement, qu'On voudroit qu'un homme fût aux Antipodes, pour dire, qu'Il fût bien loin.

On dit d'Un homme qui a l'esprit de travers, que C'est l'antipode du bon sens.

ANTIQUAILLE

ANTIQUAILLE. s. fém. Terme de mépris, dont on se sert en parlant De certaines choses antiques de peu de valeur. Ce sont des antiquailles. C'est un chercheur d'antiquailles.

Il se dit aussi De certaines choses usées et de peu de valeur, comme de vieux meubles. Tous ces meubles--là sont des antiquailles, dont il faudroit sedéfaire.

ANTIQUAIRE

ANTIQUAIRE. s. m. Celui qui est savant dans la connoissance des Monumens antiques, comme statues, médailles, etc. C'est un grand Antiquaire. Tous les Antiquaires conviennent que cette médaille est fausse.

ANTIQUE

ANTIQUE. adj. des 2 g. Fort ancien. Il est opposé à Moderne; et il ne se dit qu'en parlant Des choses d'un temps fort reculé. Les monumens antiques. Monnoie antique. Statue antique. Pièce antique. Palais antique. La simplicité des moeurs antiques.

Antique

Antique, se dit aussi Des personnes avancées en âge; et il ne se dit guère que par raillerie. Il est un peu antique. Il a l'air antique. C'est une beauté antique.

Antique

Antique, se dit dans un sens d'éloge, pour exprimer Une beauté semblable à celles que l'antiquité nous a transmises. Cet ouvrage est d'une simplicité, d'une majesté antique.

On emploie substantivement le mot Antique, pour, Ce qui vient des Anciens. Etudier l'Antique. Copier l'Antique.

Antique

Antique, s. f. se dit Des Monumens curieux qui nous sont restés de l'Antiquité, comme médailles, statues, agates, vases, etc. Une belle antique. Une antique très--curieuse. Le cabinet des antiques du Roi.

À l'Antique. adv. À la manière antique. Fait à l'antique. Bâti à l'antique. Habillé à l'antique. L'air à l'antique.

ANTIQUITE

ANTIQUITE. s. f. Ancienneté reculée. Temple vénérable par son antiquité. Cela est d'une grande antiquité. Cette Maison est illustre par sa noblesse et par son antiquité. L'antiquité des temps.

Il se prend aussi collectivem. pour Tous ceux qui ont vécu dans les siècles fort éloignés du nôtre. L'Antiquité a cru que ... Vous ne verrez rien de pareil dans toute l'Antiquité.

Il se prend encore pour Les siècles les plus éloignés. Les Héros de l'Antiquité.

Il se dit aussi Des choses qui nous restent de l'Antiquité. On voit encore en ce lieu--là une belle Antiquité. En ce sens il se dit surtout au pluriel. Les Antiquités de Rome. L'Histoire des Antiquités de Paris, d'Orléans, de Nîmes.

ANTISCIENS

ANTISCIENS. s. m. pl. Terme de Géographie. Il se dit Des peuples qui habitent en des lieux opposés deçà et delà l'Équateur, et qui à midi ont des ombres contraires.

ANTISCORBUTIQUE

ANTISCORBUTIQUE. adj. des 2 g. Propre à guérir le scorbut, Remède antiscorbatique.

Il se prend aussi substantivement. Le cresson est un antiscorbutique.

ANTISEPTIQUE

ANTISEPTIQUE. adj. des 2 genr. Propre à arrêter les progrès de la gangrène, à la guérir. Remèdeantiseptique. On l'emploie substantivement. User des antiseptiques. Un puissantantiseptique.

ANTISTROPHE

ANTISTROPHE. s. fém. Nom que portoit chez les Grecs une des stances des Choeurs dans les Pièces dramatiques. C'étoit ordinairement la seconde, semblable pour la mesure et le nombre des vers à la première qu'on nommoit Strophe. La troisième se nommoit Épode. Le mot Antistrophe n'est d'aucun usage aujourd'hui dans la Poésie Françoise.

ANTITHÈSE

ANTITHÈSE. s. f. Figure de Rhétorique, par laquelle l'Orateur oppose dans une même période des choses contraires les unes aux autres, soit par les pensées, soit par les termes. Il est petit dans le grand, et grand dans le petit, est une antithèse. Les antithèses dans cet Auteur sont trop fréquentes. Il n'y a rien de solide dans cet ouvrage, ce ne sont que des antithèses froides et puériles.

ANTIVÉNÉRIEN, ENNE

ANTIVÉNÉRIEN, ENNE. adject. Propre à guérir les maux vénériens. Remède antivénérien. Tisanneantivénérienne.

Il se prend aussi substantivement. Faire usage d'Antivénériens. Le mercure est un puissant Antivénérien.

ANTIVERMINEUX, EUSE

ANTIVERMINEUX, EUSE, adj. se dit Des remèdes propres à combattre les vers. On le fait quelquefois substantif.

ANTONOMASE

ANTONOMASE. s. fém. Figure de Rhétorique, qui met un nom appellatif ou une périphrase au lieu du nom propre. On dit par antonomase, l'Apôtre, pour dire S. Paul; L'Orateur Romain, pour dire Cicéron; Le père des Dieux, pour Jupiter.

ANTORE

ANTORE ou ANTITORÉ. s. fém. Plante dont les fleurs sont d'un jaune sale, et qui est un préservatif contre les poisons.

ANTOXA

ANTOXA. s. f. Plante dont la racine est réputée bonne contre la morsure des bêtes venimeuses. L'Antoxa est alexitère et cordiale; elle est le contrepoison du Napel.

ANTRE

ANTRE. s. m. Caverne, grotte faite par la nature. Antre obscur. Antre profond. Se cacher dans un antre. L'antre du Lion. L'antre de la Sibylle.

ANTROPOLOGIE, ANTROPOMORPHITE, ANTROPOPHAGE

ANTROPOLOGIE, ANTROPOMORPHITE, ANTROPOPHAGE. Voyez Anthropologie, Anthropomorphite, Anthropophage.

ANU

ANUITER

ANUITER, avec le pronom personnel. v. S'exposer à être surpris en chemin par la nuit. Si vous m'en croyez, ne vous anuitez pas.

ANUS

ANUS. s. masc. (On prononce l'S.) Terme d'Anatomie. On appelle ainsi Le fondement, ou l'extrémité de l'intestin nommé Rectum, qui se rétrécit et se termine par un orifice étroitement plissé, Avoir une fistule à l'anus.

ANX

ANXIÉTÉ

ANXIÉTÉ. s. f. Travail, peine et embarras d'esprit. Être dans une grande anxiété d'esprit. Il n'est d'usage que dans le style soutenu.

Les Médecins appellent Anxiété, Un grand malaise. Son mal est accompagné de grandes anxiétés.

AOR

AORISTE

AORISTE. s. m. (On pron. Oriste.) Terme emprunté de la Langue Grecque, où il signifie Indéfini. Dans la Langue Françoise, il se dit Du prétérit qu'on appelle Simple, je fus, je lus, j'aimai, etc. par opposition au prétérit qu'on appelle Composé, j'ai été, j'ai lu, j'ai aimé, etc. Voyez Défini et Indéfini.

AORTE

AORTE. s. f. Terme d'Anatomie. Artère qui part du coeur.

AOU

AOÛT

AOÛT. s. m. (Prononcez Oût.) Le huitième mois de l'année. Au mois d'Août, le premier jour d'Août.

Lorsque ce mot est mis avec l'article le, il signifie, La moisson. Faire l'Août. Nous voilà bien avant dans l'Août. L'Août n'étoit pas commencé dans ce pays--là. On a promis telle somme à ce valet pour son Août, c'est--à dire, Pour sa peine d'avoir moissonné.

On appelle, La mi--Août, pour dire, Le quinzième du mois d'Août. Notre--Dame de la mi--Août. A la mi--Août.

AOÛTER

AOÛTER. v. a. (Prononcez l'A.) Il n'a guère d'usage qu'au participe.

Aoûté, ée

Aoûté, ée. participe. Mûri par la chaleur du mois d'Août. Citrouille aoûtée.

AOÛTERON

AOÛTERON. s. m. (Pron. Oûteron. ) Ouvrier loué pour les travaux de la campagne dans le mois d'Août. Il faut tant d'Aoûterons à ce Fermier.

APA

APAISER

APAISER. v. act. Adoucir, calmer une personne. Apaiser Dieu. Apaiser le Prince. Cet enfant ne cesse de crier, apaisez--le.

Il se dit aussi De l'émotion, de l'agitation, de la violence de certaines choses. Apaiser les flots. Apaiser les troubles d'un État. Apaiser une sédition. Apaiser une querelle. Quand le bruit fut apaisé. Apaiser les murmures. Apaiser sa douleur. Sa fièvre est--elle un peu apaisée?

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. L'orage s'apaise. Le vent s'apaise. La mer s'apaise. Après avoir bien crié, il s'apaisa. Le feu s'étant apaisé. Sa douleur commence à s'apaiser.

Apaisé, ée

Apaisé, ée. participe.

APALACHINE

APALACHINE. subs. f. Plante qui croît dans la Floride et sur les Apalaches, où elle est nommée Cassine. On l'emploie dans les rhumatismes et autres maladies de cette nature. L'apalachine se prend comme du thé.

APALATH

APALATH. s. m. Plante qui s'emploie dans la Médecine, et pour les parfums.

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