Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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et qu'il est ridicule de transporter dans une Langue aussi diférente de la latine que la nôtre, des règles et des principes, qui sont si oposés à son génie. C'est l'opinion de Mrs. Desfontaines, Girard, Dumarsais, d'Olivet, Duclos, Froment, Danchet, Hardouin, Bateux, Wailly, etc. C'est aussi le sentiment de l'Acad. Franç. à en juger par la dernière édition de son Dictionaire.
   Mais, d'aûtre part, le plus grand nombre des jeunes gens élevés dans les Collèges, et les Étrangers acoutumés aux élémens de la langue latine et de leur propre langue, sont aussi acoutumés à ces règles des câs et des déclinaisons. Ce serait les dérouter que de leur offrir une marche étrangère et un langage gramatical tout nouveau pour eux. Pour ceux des Français, qui ont été élevés à ne reconaitre qu'un seul article et deux prépositions qui se combinent avec cet article unique, il leur sera aisé de se mettre au fait des câs et des déclinaisons. Dans le fond, ce n'est qu'une simple dénomination, qui ne méritait pas d'exercer de si savantes Plumes.
   Ajoutons que les noms des câs sont aplicables à toutes les ocasions où on les emploie, et que les prép. à et de ne le sont pas. Quand je parlerai de génitif, de datif, d'ablatif, j'y comprendrai les pronoms comme les noms, parce que, suivant l'anciène méthode, les pronoms ont, comme les noms, leurs câs obliques. Mais quand je dirai qu'un nom, un verbe ou un adverbe, régit la prép. de ou à, comment les jeunes gens, les étrangers, les français même, qui, ne sachant que confusément leur langue, consultent un Dictionaire, apliqueront-ils cet avis aux pronoms, où souvent il n'y a pas de vestige de ces prépositions? Comment sauront-ils qu'il faut dire alors, dont, en, y, lui, leur, me, te, se, nous, vous, etc.?

CâS


CâS, CâSSE, adj. [L'â est long.] Le masc. n'est plus d'usage. On dit encôre au fém. voix câsse et enrouée.

CASANIER


CASANIER, IèRE, adj. [Kaza-nié, niè--re, 3e é ferm. au 1er, è moyen et long au 2d.] Qui aime à demeurer chez lui. L'Acad. ajoute, par esprit de fainéantise; mais cela n'est pas essentiel à l'idée de ce mot. Ce mot vient de câse, maison: qui ne sort guère de la câse, de la maison.
   Il nous vaut mieux vivre au sein de nos lâres,

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