Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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Page A367a

je l'espère: en tout câs je vous donerai des sûretés.
   On dit encôre, dans le style familier, le câs avenant, ou si le câs y échet, nous y aviserons.
   On dit, proverbialement, tout vilain câs est reniable, et le désaveu tout seul d'un homme n'est pas une preuve de son inocence. — Son câs est sale, il est coupable. Voy. n°. 2°. On dit, dans le même sens, son câs n'est pas net, son câs est véreux.
   CâS, Terme de Gramaire. Il exprime les diférentes inflexions des noms. Les Grecs et les Latins les marquaient par diférentes terminaisons: les Français les marquent par les deux prép. de et à, combinées avec l'article le, la, les, ou employées sans article. Les noms propres suivent la dernière manière; les noms communs ou apellatifs la première. On peut compter dans toutes les langues, comme en latin, six câs diférens; le nominatif ou le sujet de la phrâse; le génitif et le datif, qui sont, l'un le régime relatif des noms, l'autre le régime relatif des verbes; l'acusatif, qui est le régime absolu des verbes; le vocatif, qui sert à apeler; l'ablatif, qui est un régime relatif des verbes et adverbes. — César, de César, à César, César, ô César! de César. "César a été un grand Capitaine: l'ambition de César; les honneurs acordés à César; on a trop loué César; ô César, l'ambition vous a perdu! Rome ne voulut point dépendre de César. Voilà pour les noms propresLa vertu, de la vertu, à la vertu, la vertu, ô vertu! de la vertu. "La vertu seule peut nous rendre heureux; les charmes secrets de la vertu; rien ne doit être préféré à la vertu; aimez, louez la vertu; ô vertu! tu es aujourd'hui peu conûe; n'atendez rien de solide que de la vraie vertu. Voilà pour les noms comuns ou apellatifs. Le nominatif et l'acusatif sont semblables, ainsi que le génitif et l'ablatif. Le nominatif s'apèle quelquefois câs direct, et les aûtres sont apelés câs obliques.
   Rem. Nos plus célèbres Gramairiens modernes, sont du sentiment que nous n'avons qu'un seul article, le, la, les; que les aûtres prétendus articles ne sont que des combinaisons de cet article unique, avec les prépositions, à et de; au étant l'abrégé de à le; du, de de le; des de de les; que conséquemment nous n'avons ni câs, ni déclinaisons;

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