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Page A036b
les verbes qui n'expriment ni une
action faite par le sujet, ni une action reçuë dans le sujet.
Cette nouvelle dénomination est en effet plus conforme au sens naturel
du mot actif; mais elle ne l'est pas à son sens gramatical.
D'ailleurs, étant contraire à un usage qui a prescrit, et
étant propre à rendre embarrassante la lecture des anciennes
Gram. et des Dict. qui procèdent sur d'autres principes, et à
multiplier pour les étrangers, acoutumés à d'autres
dénominations, les difficultés déja assez grandes
de la langue française, nous pensons qu'elle ne fera pas fortune;
et nous ne nous sommes pas pressé de l'adopter, malgré l'
estime singulière dont nous faisons volontiers profession pour le
mérite de cet excellent Gramairien.
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ACTIF est aussi s. m. Conjuguer l'
actif
et le passif.
Rem. Il est des verbes actifs qui s'emploient
neutralement et sans régime: mais alors le régime est sous-entendu:
"Aujourd'hui, helas! l'impiété est devenuë un air
de distinction et de gloire: c'est un titre qui honore, et souvent
on se le done à soi-même par une affreuse ostentation. Massillon.
Qui honore, on sous--entend, ceux qui le prènent, ou à
qui on le done.
On détruit, on élève,
on s'intrigue, on projette,
Sans cesse l'on écrit, et
sans cesse on répète.
L. RAC.
Écrire et répéter sont tellement
employés par l'usage comme verbes neutres, quoique originairement
actifs, qu'on n'a pas besoin de sous-entendre le régime; mais
avec détruire et élever, il le faut sous-entendre.
"C'est la réflexion qui remuë, qui attendrit
qui passione. Neuville. On sous-entend ceux qui s'y livrent.
"La délicatesse de leur conscience les engage à fuir tout
ce qui peut distraire et amuser, dans la crainte qu'il ne
parvienne à amolir et à affoiblir. Id. On sous-entend
les.
— Remarquez que les deux premiers verbes sont plus usités, ainsi
employés neutralement, que les deux derniers. = L'on ne doit pas
croire que tous les verbes actifs puissent être ainsi employés
sans régime. Il y en a quelques-uns dont l'emploi de cette manière
est d'un usage universel. Pour les aûtres, il faut beaucoup de goût
et une grande conaissance de la langue pour les employer de la sorte, sans
ocasioner de l'embarras, de l'obscurité ou des équivoques
dans la phrâse. — M. Moreau est de tous ceux qui ont écrit,
celui