Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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qui emploie plus souvent les verbes actifs neutralement. "L'intérêt de son Roi étoit alors de contenir et de recouvrer. "Dévaster sans règle, et s' aproprier sans titre. "Louis entre en Champagne pour ravager, brûler, exterminer. "Il ne faisait usage de son autorité que contre ceux qui, jusque-là, avaient oprimé avec plus de licence. Victor excomunioit; mais il ne disposoit, ni des Troupes, ni des Magistrats. "L'exercice de la puissance publique, qui règle, prescrit et dispôse, résidoit dans l'assemblée de la Cité. "Leur atentat contre le peuple avoit été de détruire: c'étoit justice de rétablir et de protéger, etc. etc.

ACTION


ACTION, s. f. [Ak-cion, et en vers ci-on, tout bref.] Ce mot a plusieurs sens. Il signifie, 1°. l'opération de l'agent, de l'être qui agit: l'action du feu sur le bois, du Soleil sur les plantes; l'action de l'esprit. = 2°. En morale, il se dit de tout ce qu'on fait. Acad. Suivant l'Ab. Girard, action se dit indifféremment de tout ce qui se fait, commun ou extraordinaire; acte se dit seulement de ce qu'on fait de remarquable. Action s'unit plus souvent aux adjectifs, acte aux substantifs. Acte de vertu, d'humanité, de justice, etc. Action vertueuse; bone action; action criminelle; action noire, lâche, etc. = 3°. Combat, rencontre entre des troupes: "Il y a eu une action. — Mais remarquez qu'il ne s'unit point avec tous les verbes, avec lesquels combat ou bataille s'unissent. On ne doit point dire avec le P. Barre, (Hist. d'Allem.) doner une action, livrer une action; comme on dit doner une bataille, livrer un combat. "Une armée toute prête à donner une action. "Il fut obligé d'en venir à une action que le Comte Palatin lui livra: "On ne livra point d'action générale. Cela n'est pas français. = On dit que les troupes entrent en action, ou en campagne. La 1re. manière m'avait toujours déplu; mais elle plaît à l'Acad. qui la met sans remarque. Du moins elle paraît moins usitée que la 2de. = 4°. Discours public, comme est un sermon, un plaidoyer, une harangue: suivant l'Acad. il vieillit en ce sens. Dans le Rich. Port. on le met sans remarque, pour le discours prononcé par un Orateur. On ne l'a guère dit que des discours d'aparat; et l'on ne le dit presque plus aujourd'hui. — Ce qu'on dit encore moins, et qu'on n'a jamais dû dire, c'est: faire une action, comme dit le P. Rapin. "Cette passion pour l'éloquence lui vint (à Demosthène) de

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