Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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   À~ prép. quoique du département des prépositions spécificatives, sert encore à d'autres indications, qui la rendent collocative, ordinale, unitive et terminale.
   Elle est collocative, lorsqu'elle indique le lieu ou la place; demeurant à Paris; se placer à la tête; être à deux pas; rester à la porte, etc.
   Elle est ordinale dans les ocasions où elle détermine un ordre de marche: deux à deux; pas à pas, etc.
   Elle est unitive pour les circonstances du temps, de la convenance et du motif: à midi; à présent; à votre commodité; à la pointe du jour; à la belle étoile; à votre considération; à la fortune du pot, etc.
   Enfin elle est terminale dans les ocasions où elle sert à exprimer le but de l'action ou le terme de la chôse: réduit à l'aumône; se livrer au bien public; de vous à moi; de dix à douze; à votre santé. GIR.
   À~ pour ou: deux à trois. Il est moins bon que deux ou trois. Voy. OU conjonction.
   REM. C'est une cacophonie de mettre trop d'a dans la même phrâse, comme a fait par exemple M. de la Harpe. *"C'est raisoner étrangement que de dire à un homme qu'il n'a dû sa célébrité qu'à sa méchanceté; et de l'inviter à renoncer à la seule chose qui l'a rendu célèbre. — Ce mêlange trop fréquent et trop raproché d'à préposition et d'a 3e. pers. du v. avoir, produit un mauvais éfet.

ABAIE


*ABAIE. C'est ainsi qu'écrit Richelet, qui veut pourtant qu'on prononce Abéie. Il était ennemi de l'y, et l'a retranché par-tout. Voy. ABBAYE. Voy. aussi .

ABAISSE


ABAISSE, s. f. [Pron. Abèce; 2e. è moyen et long, 3e. e muet.] Pâte qui fait le dessous. (Rich. Trev.) ou le fond (Acad.) d'une pièce de pâtisserie. = ABAISSE et ABBESSE se prononcent à peu près de même; mais le son de l' e est plus ouvert et plus long dans le 1er. que dans le second.

ABAISSEMENT


ABAISSEMENT, s. m. [Abèceman: 2e. è moyen et long, 3e e muet; en y a le son d'an.] Diminution de hauteur. Voy. BASSESSE.
   Rem. Suivant La Touche, il ne se dit guère qu'au figuré: je ne crois pas, dit-il, que l'abaissement d'une muraille, d'une montagne soient de bonnes expressions; mais on dit fort bien, p. ex. l'élevation des uns vient souvent de l'abaissement des autres: et Racine a fort bien parlé, quand il a dit dans son Iphigénie.

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