Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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   L'ataquer, le mettre en quartiers;
   Sire Loup l'eût fait volontiers;
   Mais il faloit livrer batâille.       La Font.
Mais ce n'est pas une conséquence pour d'aûtres verbes, et je pense qu'on ne doit pas dire, par exemple: présenter batâille, doner batâille, et qu'il faut dire: présenter la batâille; et livrer, au lieu de doner batâille. "Il n'y eut que de légères escarmouches de part et d'aûtre, sans que les Lacédémoniens osassent présenter batâille à l'énemi. Rollin. "Il se mit en état de doner (livrer) batâille à l'énemi. Hist. d'Angl.
   On dit, en parlant d'une armée, le corps de batâille, et non pas le corps de la batâille, comme dit M. Targe, Traducteur de Smollet: "Le corps de la batâille, et l'aile droite.... furent pris en flanc.
   On dit, figurément, qu'il a bien falu doner, ou qu'on a doné bien des batâilles, pour venir à bout d'une chôse, quand il a falu beaucoup contester et surmonter bien des obstâcles. Il a bien choisi son champ de batâille: le lieu, les circonstances lui sont favorables. Le champ de batâille lui est demeuré: il a tout l'avantage dans cette contestation. — C'est son cheval de batâille; il en fait son cheval de batâille: c'est la chôse sur laquelle il compte le plus. — Ce qu'on a sauvé de la batâille: le peu qui reste après des malheurs, des procès.

BATAILLER


BATAILLER, v. n. [Batâ-glié, mouillez les ll, 2e long.] Vieux, dans le sens de doner batâille; familier, dans celui de contester. "Il a bien falu batâiller pour l'obtenir.

BATAILLON


BATAILLON, s. m. [Bata-glion, mouillez les ll; tout bref.] Division d'un Régiment. Petit corps d'Infanterie depuis six jusqu'à huit cents hommes. Régiment de deux, de trois, de quatre bataillons.

BâTARD


BâTARD, ARDE, adj. et subst. [1re long. le d ne se prononce pas au premier.] Qui est né hors de légitime mariage. Enfant bâtard. Race bâtarde; c'est un bâtard, une bâtarde.
   Il se dit, au figuré, d'une chôse qui participe de deux natûres diférentes: pommes bâtardes, porte bâtarde, écriture bâtarde; mais il n'est noble, ni au propre, ni au figuré. Bossuet parle d'argumens bâtards, pour mieux traduire, dit-il, un passage de Photius. On est plus délicat aujourd'hui sur les expressions, et l'on dispense les Auteurs de si

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