Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

RECHERCHE Accueil Aide-Mémoire GEHLF ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page C763a

ne soit pas vraisemblable. Scudéri; Observ. sur le Cid. "On se soumet plus volontiers à un vainqueur doux et agréable, qu'à un violent. P. Rapin. — Tout cela est condamné par l'usage. On doit dire, qu'un qui soit vrai, qu'à un qui soit violent. = 5°. Quelquefois on suprime élégamment l'adjectif (ou l'article) un. "Il se trouva grand nombre de Sénateurs, de Chevaliers, lorsqu'on délibéra là-dessus. On dit grand nombre pour, un grand nombre. WAILLY. Mais cette supression n'a lieu qu'avec le mot nombre. = 6°. Un ne va pas bien avec le génitif pour régime, quand le sens de la phrâse est déterminé. "La Maison Royale, par un triste et lugubre apareil de ceux qui la composent, etc. MASCAR. Il falait s'arrêter à apareil, et retrancher ce qui suit, ou dire, par le triste et lugubre apareil de ceux, etc. en employant l'article défini. = 7°. Un, une, dans le style famil. se joignent souvent à des mots, qui ne les comportent pas régulièrement. "C'est une fatigue, une Durance, une bise: à quoi bon ce tracas? Sév. En style de dissertation, on le joint même à des noms propres de persones. "Un St. Augustin; un St. Ambroise; un M. Jurieu. Boss. "C'est un César, un Cicéron: il est aussi intrépide que César, aussi éloquent que Cicéron. = 8°. Pas un marque une exclusion plus générale qu'aucun, et ne peut s'employer dans les phrâses de doute. "L'une et l' aûtre Puissance recherchoit son amitié par intérêt, et lui, par intérêt aussi, ne se livroit irrévocablement à pas une. Moreau, Discours sur l'Hist. de France. Comme il n'y avait que deux Puissances, il me semble que pas une n'était pas l'expression propre, et qu'il falait dire, à aucune des deux. = 9°. On dit, c'est tout un, pour dire, cela est égal: mais dans cette expression, tout doit précéder immédiatement un.
   Qu'importe qui vous mange? homme ou loup, toute panse
    Me paroit une à cet égard.
On ne dirait pas, en prôse, me parait toute une; mais on dirait, Homme ou Loup, c'est tout un pour moi. Tout un ne se dit que de cette manière et au masculin. = 10°. On dit, les un et les aûtres, pour dire tout le monde sans distinction. "Il dit ses afaires aux uns et aux aûtres: c. à. d. sans distinction. = L'un et l'aûtre, et l'un l'aûtre s'emploient diféremment. Voy. AûTRE. * Quelques-uns

Next page


Copyright © 2003 GEHLF, École normale supérieure de Paris
Direction scientifique du projet: Philippe Caron (Université de Poitiers) et Louise Dagenais (Université de Montréal)
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.