LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
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Page 27
Affecter
Affecter, est aussi un terme de
Médecine, et signifie, Faire une impression
fàcheuse. Il est à craindre que
le trop grand usage d'un remède si chaud,
n'affecte la poitrine avec le temps.
Affecter
Affecter, signifie aussi figurém.
Toucher, faire impression. Cette pièce
est dans les règles, mais elle n'affecte
point les spectateurs. Cet événement l'a
beaucoup affecté, ne laissera pas del'affecter.
Il s'emploie aussi avec le pronom
personnel. C'est un homme qui s'affecte
aisément.
Affecté, ée
Affecté, ée. participe. Un fonds
de terre affecté à l'entretien de.... Une
maison affectée au paiement d'une dette.
Un geste affecté. C'est une place qui lui
est affectée. Humilité affectée. Modestie
affectée. Il est à craindre qu'il ne se fasse
un dépôt sur la partie affectée.
Il se prend aussi pour Affligé, offencé.
Il a été vivement affecté de cette nouvelle.
Je suis très--affecté de son mauvais
procédé.
AFFECTIF, IVE
AFFECTIF, IVE. adj. Qui inspire,
ou qui est propre à inspirer de l'affection.
Il n'est guère d'usage qu'en parlant
Des choses de piété. Il parle des
choses de Dieu d'une manière très--affective. Saint Bernard est un des Pères de
l'Église les plus affectifs. On a imprimé
des Livres sous le nom de Théologieaffective.
AFFECTION
AFFECTION. s. f. Amour. Sentiment
qui fait qu'on aime quelque personne,
qu'on se plaît à quelque chose.
Tendre affection. Affection paternelle.
Affection maternelle. Avoir de l'affection
pour quelqu'un. Porter de l'affection à
quelqu'un. Mettre son affection à une personne,
à une chose. C'est le cadet qui est
l'objet des affections de la mère. Il n'a
d'affection pour rien. Il n'a affection à
rien.
Il se dit aussi De l'ardeur avec laquelle
on se porte à dire, ou à faire quelque
chose par sentiment d'affection. Se porter
à quelque chose avec affection, par affection.
En parler d'affection.
Affection
Affection, en termes de Médecine,
signifie Une impression fâcheuse
dans toute l'habitude du corps, ou
dans quelqu'une de ses parties. Affection
mélancolique. Affectionhystérique.
AFFECTIONNER
AFFECTIONNER. v. act. Aimer,
avoir de l'affection pour quelque personne,
pour quelque chose. C'est une
personne que j'affectionne. C'est une sorte
d'étude qu'il affectionne fort.
On dit, Affectionner quelque chose,
pour, S'y intéresser avec affection,
avec chaleur. C'est l'affaire du monde
que j'affectionne le plus.
Affectionner
Affectionner, est aussi pronominal.
Ainsi on dit, S'affectionner à une
chose, pour, S'y attacher, s'y appliquer
avec affection.
Affectionné, ée
Affectionné, ée. participe.
C'est aussi un terme de civilité qu'on
emploie quelquefois dans la souscription
des Lettres, et dans les formules
suivantes: Votre très -- humble et très--affectionné Serviteur. Votre affectionné
Serviteur. Votre affectionné à vous servir.
Votre affectionné à vous rendre ser
vice. Et toutes ces formules s'emploient
suivant la condition de la personne qui
écrit, et de celle à qui on écrit.
AFFECTUEUSEMENT
AFFECTUEUSEMENT. adverbe.
D'une manière affectueuse. Il lui parla
fort affectueusement.
AFFECTUEUX, EUSE
AFFECTUEUX, EUSE. adj. Qui
marque beaucoup d'affection. Discours
affectueux. Paroles affectueuses. Mouvement
affectueux. Manières affectueuses.
Un Orateur pathétique et affectueux.
AFFÉRENT, ENTE
AFFÉRENT, ENTE. adj. Terme
de Jurisprudence qui ne s'emploie
guère qu'au féminin et dans ces phrases,
Portion afférente, part afférente,
pour signifier La part qui revient à
chacun des intéressés dans un objet
indivis.
AFFERMER
AFFERMER. v. a. Donner à ferme.
Un Seigneur qui afferme sa Terre. On
leur a affermé les droits d'Entrée.
Il signifie aussi, Prendre à ferme.
Tous les Fermiers qui ont affermé cette
terre, y ont bien fait leurs affaires.
Affermé, ée
Affermé, ée. participe.
AFFERMIR
AFFERMIR. v. a. Rendre ferme et
stable. Affermir une muraille. Affermir
un plancher. De l'opiat qui affermit les
dents, les gencives.
Il signine aussi, Rendre ferme et
consistant ce qui étoit mou. Le vin affermit
le poisson. La gelée affermit les
chemins. L'esprit--de--vin affermit lesgencives.
Et dans ce sens on se sert plus
souvent de Raffermir.
Il signifie figurément, Rendre plus
assuré, plus difficile à ébranler. Affermir
le courage. Affermir l'âme. Affermir
quelqu'un dans une résolution,
dans une croyance, dans une opinion,
dans la Foi. Affermir l'autorité, affermir
le sceptre dans la main d'un Roi.
Cette victoire l'a affermi dans son Etat,
lui a affermi la Couronne sur la tête. Cela
vous doit affermir encore davantage dans
votre sentiment. Les beaux jours acheveront
d'affermir sa santé. Affermir le repos des
peuples. Affermir la tranquillité publique.
Affermir les peuples dans le devoir. Affermir
les volontés chancelantes. Et avec le
pronom personnel, S'affermir dans une
résolution, dans un dessein.
Il s'emploie aussi avec le pronom
personnel en certaines phrases, et signifie,
Devenir plus ferme, plus consistant.
Ce poisson s'est affermi en cuisant.
Les chemins s'affermiront bientôt.
Sa santé s'affermira avec le temps.
Affermi, ie
Affermi, ie. participe.
AFFERMISSEMENT
AFFERMISSEMENT. s. m. Action
par laquelle une chose est affermie.
État d'une chose affermie. Il n'est
guère d'usage au propre.
Il signifie figurément, Confirmation
dans un bon état. L'affermissement de
l'Etat, du Trône, des Lois, de la Religion.
L'amour des peuples envers le
Prince est l'affermissement de son Empire.
AFFETÉ, ÉE
AFFETÉ, ÉE. adj. Qui est plein
d'affectation dans son air, dans ses
manières, par envie de plaire. Il ne se
dit guère qu'en parlant d'Une femme
ou d'une fille coquette. Elle ne seroit
pas désagréable, si elle n'étoit point si
affétée.
Il se dit aussi Des choses qui marquent
de l'affectation. Mine affétée.
Discours affété. Manières affétées. Paroles
affétées.
AFFÉTERIE
AFFÉTERIE. s. f. Manière affétée
de parler, ou d'agir, par envie de
plaire. Il y a trop d'afféterie en tout ce
qu'elle fait. Les afféteries d'une coquette,
d'une précieuse. L'afféterie du style.
AFFETTUOSO
AFFETTUOSO. Terme de Musique,
emprunté de l'Il alien, pour avertir
qu'Un morceau doit être rendu
avec une expression tendre.
AFFICHE
AFFICHE. s. fém. Placard, feuille
écrite ou imprimée que l'on attache
dans les carrefours, pour avertir le
public de quelque chose. Affiche de
Comédie. Affiche pour les criées d'une
terre en décret.
AFFICHER
AFFICHER. v. a. Attacher un placard,
pour avertir le public de quelque
chose. Afficher un Monitoire, une Ordonnance,
etc. On dit par exagération,
en parlant d'Une chose qu'on voudroit
faire savoir à tout le monde si on pouvoit,
Non--seulement je le dirai, mais je
l'afficherai partout.
On dit au figuré, Afficher le bel--esprit, pour, Se donner pour bel--esprit,
vouloir passer pour bel--esprit.
On dit aussi, Afficher sa honte, pour,
Rendre publique une action ou des
sentimens qui déshonorent.
Il s'emploie aussi avecle pronom personnel.
S'afficher pour bel--esprit, pour savant,
etc. Dans ce sens il ne se prend
guère qu'en mauvaise part. On le dit
aussi absolument. Un homme sensé ne
s'affiche point.
Affiché, ée
Affiché, ée. participe.
AFFICHEUR
AFFICHEUR. s. m. Celui qui affiche
des placards dans les rues. Afficheur
de la Comédie.
AFFIDÉ, ÉE
AFFIDÉ, ÉE. adj. A qui on se fie.
Envoyer un homme affidé. Il lui fit dire
par une personne affidée.
On l'emploie quelquefois au substantif.
Il lui fit dire par un de ses affidés.
AFFILER
AFFILER. v. a. Donner le fil à un
instrument qui coupe, l'aiguiser. Affiler
le tranchant d'un rasoir, d'un couteau,
d'un coutelas, d'un sabre.
Affilé, ée
Affilé, ée. participe. On dit figurément
d'Une personne qui parle facilement
et beaucoup, qui a beaucoup
de babil, qu'Elle a la langue bienaffilée.
Il est du style familier.
AFFILIATION
AFFILIATION. s. f. Espèce d'adoption.
Il se dit aujourd'hui en parlant
d'Une Compagnie ou Communauté
qui en a affilié d'autres. Il y a
affiliation entre l'Académie Françoise et
celle de Marseille.
AFFILIER
AFFILIER. v. a. Adopter. L'Acadé
mie Françoise s'est affilié quelques Académies
de Province.
Affilier
Affilier, s'emploie avec le pronom
personnel. S'affilier à une Congrégation,
à une Société.
Affilié, ée
Affilié, ée. participe.
AFFINAGE
AFFINAGE. s. m. L'action par laquelle
on affine, on purifie certaines
choses, comme les métaux, le sucre.
L'affinage de l'or. Cet or est déchu de tant
de grains à l'affinage. L'affinage du sucre.
AFFINER
AFFINER. v. a. Purifier par le feu,
ou par quelque autre moyen. Affiner
l'or et l'argent. Affiner du fer, de l'étain.
On dit, Affiner du sucre, pour, Le
rendre plus pur, plus fin. Et on dit,
que Le temps, que la cave affine le fromage,
pour, Que le temps et la cave
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