RECHERCHE | Accueil | Aide-Mémoire | GEHLF | ATILF | ARTFL | Courriel |
Page C282b
1er, 4e lon. au 3e] Prohiber,
c'est la même chôse que défendre, faire défense
de faire, etc. Ceux-ci sont du langage comun; l'aûtre n'est usité,
aussi bien que ses dérivés, qu'en style d'ordonances. M.
Beauzée
y trouve cette diférence, en ce que défendu se dit
généralement de tout ce qu'il n'est pas permis de faire,
en conséquence d'un ordre ou d'une Loi positive (divine ou humaine)
et que prohibé ne se dit que des chôses qui sont défendûes
par une loi humaine et de police. "La fornication est défendûe
et la contrebande est prohibée. BEAUZ. Synon. "Loi
prohibitive, qui prohibe. "Nous faisons très--expresse
prohibition, défense de, etc.
Rem. M. Linguet s'est servi de prohibitoire
au lieu de prohibitif, dans la traduction de la protestation de
Mylord Abingdon. "On met à la suspension des actes prohibitoires
des réserves, auxquelles l'Angleterre n'est pas soumise. C'est
un anglicisme, prohibitory. Nous disons en français, loix
prohibitives.
Next page
PROIE
PROIE, s. f. [Proâ, monos. lon. =
Tous les anciens ont écrit proye. BOUDOT, et quelques modernes,
entre aûtres le P. Follard, ont écrit proïe
avec l'ï trema: l'une et l'aûtre ortographe sont contre
la prononciation: avec la 1re, il faudrait prononc. proâie;
avec l'aûtre, pro-ie.] Ce que les animaux carnassiers ravissent,
pour le manger. "Se jeter sur la proie. Emporter sa proie.
Oiseaux de proie. = Butin qu'on fait à la guerre. "Ardent,
âpre à la proie; partager la proie. = On dit
adverbialement, au figuré: en proie à. "Être
en
proie à la médisance, à la calomnie, déchiré,
noirci par, etc. "En proie à ses passions, à
sa douleur, abandoné à, etc.
Assez j'ai vu votre innocence
En proie à leur férocité.
Rousseau.
= Bossuet l'emploie sans régime: "Pour les Laïques,
les biens de l'Eglise étoient en proie. "Il falait, en
proie aux laïques, ou à leur avidité, etc.
Proie, Butin (synon.) Le 1er
sert proprement à désigner ce que les animaux carnaciers
ravissent et mangent: le 2d est proprement afecté à désigner
ce qu'on a pris sur l'énemi. Mais l'un et l'aûtre sont
le plus souvent employés dans des sens plus vagues; le 1er
avec son idée distinctive de destruction; le 2d, avec son
idée caractéristique de pillage. L'animal carnacier
court à sa proie: l'Abeille diligente vole au butin.
Le Chasseur
Copyright © 2003 GEHLF, École normale
supérieure de Paris
Direction scientifique du projet: Philippe Caron (Université
de Poitiers) et Louise Dagenais (Université de Montréal)
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.