Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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1er, 4e lon. au 3e] Prohiber, c'est la même chôse que défendre, faire défense de faire, etc. Ceux-ci sont du langage comun; l'aûtre n'est usité, aussi bien que ses dérivés, qu'en style d'ordonances. M. Beauzée y trouve cette diférence, en ce que défendu se dit généralement de tout ce qu'il n'est pas permis de faire, en conséquence d'un ordre ou d'une Loi positive (divine ou humaine) et que prohibé ne se dit que des chôses qui sont défendûes par une loi humaine et de police. "La fornication est défendûe et la contrebande est prohibée. BEAUZ. Synon. "Loi prohibitive, qui prohibe. "Nous faisons très--expresse prohibition, défense de, etc.
   Rem. M. Linguet s'est servi de prohibitoire au lieu de prohibitif, dans la traduction de la protestation de Mylord Abingdon. "On met à la suspension des actes prohibitoires des réserves, auxquelles l'Angleterre n'est pas soumise. C'est un anglicisme, prohibitory. Nous disons en français, loix prohibitives.

PROIE


PROIE, s. f. [Proâ, monos. lon. = Tous les anciens ont écrit proye. BOUDOT, et quelques modernes, entre aûtres le P. Follard, ont écrit proïe avec l'ï trema: l'une et l'aûtre ortographe sont contre la prononciation: avec la 1re, il faudrait prononc. proâie; avec l'aûtre, pro-ie.] Ce que les animaux carnassiers ravissent, pour le manger. "Se jeter sur la proie. Emporter sa proie. Oiseaux de proie. = Butin qu'on fait à la guerre. "Ardent, âpre à la proie; partager la proie. = On dit adverbialement, au figuré: en proie à. "Être en proie à la médisance, à la calomnie, déchiré, noirci par, etc. "En proie à ses passions, à sa douleur, abandoné à, etc.
   Assez j'ai vu votre innocence
   En proie à leur férocité.
       Rousseau.
= Bossuet l'emploie sans régime: "Pour les Laïques, les biens de l'Eglise étoient en proie. "Il falait, en proie aux laïques, ou à leur avidité, etc.
   Proie, Butin (synon.) Le 1er sert proprement à désigner ce que les animaux carnaciers ravissent et mangent: le 2d est proprement afecté à désigner ce qu'on a pris sur l'énemi. Mais l'un et l'aûtre sont le plus souvent employés dans des sens plus vagues; le 1er avec son idée distinctive de destruction; le 2d, avec son idée caractéristique de pillage. L'animal carnacier court à sa proie: l'Abeille diligente vole au butin. Le Chasseur

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