Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 1:36

d'une femme. Avec tous ses affiquets, elle se croit jolie. Il est familier.

AFFIQUET se dit encore d'Un petit bâton creux qui sert aux femmes qui tricotent pour soutenir l'aiguille sur laquelle elles prennent la maille faite, lorsqu'elles veulent en faire une nouvelle.

AFFIRMATIF, IVE. adj. Qui affirme, qui soutient une chose pour vraie. Discours affirmatif. Geste affirmatif. Air affirmatif. Il m'en a parlé d'une manière affirmative. C'est un homme fort affirmatif. En cela il est un peu trop affirmatif. Parler d'un ton affirmatif. Il a le ton affirmatif, Il a habituellement un ton trop affirmatif.

En Logique, Proposition affirmative, Toute proposition par laquelle on affirme une chose.

AFFIRMATIVE se dit, substantivement et absolument, de Toute proposition par laquelle on affirme. Ils sont toujours d'avis différents; jamais l'un ne nie une chose que l'autre ne prenne l'affirmative. Sur l'expédient qu'on proposa, les uns furent pour l'affirmative, les autres pour la négative. Il y eut tant de voix pour l'affirmative. Ceux qui soutenaient l'affirmative.

AFFIRMATION. s. f. Action d'affirmer, proposition par laquelle on assure qu'une chose est vraie. J'avais besoin de votre affirmation pour croire ce fait.

AFFIRMATION en termes de Logique, L'expression par laquelle une proposition est affirmative. L'affirmation est opposée à la négation.

AFFIRMATION en termes de Procédure, Assurance avec serment et dans les formes juridiques. Prendre un acte d'affirmation. Je m'en rapporte à votre affirmation. Affirmation de compte. Le juge a pris leur affirmation. Le greffe des affirmations.

AFFIRMATIVEMENT. adv. D'une manière affirmative. Parler affirmativement. Il en parle aussi affirmativement que s'il l'avait vu.

AFFIRMER. v. a. Assurer, soutenir qu'une chose est vraie. Je l'ai vu, je vous l'affirme. Oseriez-vous affirmer cela?

Il se dit, en Logique, D'une proposition, et signifie simplement, Exprimer qu'une chose est. Toute proposition affirme ou nie.

AFFIRMER en termes de Palais, Jurer, assurer avec serment.

AFFIRMÉ, ÉE. participe

AFFLEURER. v. a. Réduire deux corps contigus, soit verticaux, soit horizontaux, à une même surface, sans saillie de l'un sur l'autre. Affleurer les battants d'une armoire. Affleurer une trappe au niveau du plancher.

Il se dit aussi neutralement De ce qui est affleuré. Ces pièces de bois affleurent bien.

AFFLEURÉ, ÉE. participe

AFFLICTIF, IVE. adj. Il n'est guère usité qu'au féminin et dans ces locutions, Peine afflictive, peine afflictive et infamante, qui appartiennent à la Jurisprudence criminelle. Les peines afflictives sont Les peines corporelles et physiques qui frappent directement la personne du condamné; les peines infamantes sont Celles qui ont un effet moral, qui déshonorent et flétrissent le condamné dans l'opinion publique. Les travaux forces sont une peine afflictive et infamante. La dégradation civique est une peine infamante, mais non afflictive.

AFFLICTION. s. f. Chagrin, état de tristesse et d'abattement d'esprit où nous jette un événement malheureux. Grande, extrême affliction. Cela lui causa une affliction mortelle. Il est dans l'affliction, dans l'affliction la plus profonde. Les consolations indiscrètes ne font qu'aigrir les grandes afflictions.

Il se dit quelquefois Des accidents, des malheurs mêmes qui sont une cause d'affliction. Les afflictions qu'il plaît à Dieu de nous envoyer.

AFFLIGEANT, ANTE. adj. Qui afflige. Cela est bien affligeant. Une nouvelle bien affligeante.

AFFLIGER. v. a. Causer de l'affliction. Son malheur m'afflige. Cette nouvelle l'a profondément affligé.

Il signifie aussi, Mortifier son corps, le faire souffrir. Affliger son corps par des jeûnes, par des macérations.

Il se dit encore Des calamités qui désolent, qui dévastent, qui ruinent un pays. La famine affligeait la ville. La peste affligeait le royaume. On dit à peu près dans ce sens: Dieu a voulu affliger son peuple. Job fut affligé en son corps et en ses biens.

AFFLIGER s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Sentir du déplaisir, de la peine, se faire du chagrin de quelque chose. Vous vous affligez sans sujet. Il s'afflige d'une chose dont il devrait se réjouir.

AFFLIGÉ, ÉE. participe Il se dit quelquefois, en plaisantant et par antiphrase. Il est affligé de cent mille livres de rente. Elle est affligée de seize ans.

Il se dit aussi D'une partie du corps qui est affectée de quelque mal. Appliquer un remède, une fomentation sur la partie affligée. Ce sens n'est point usité en Médecine.

Il s'emploie aussi substantivement, en parlant Des personnes. Consoler les affligés. Il voulut consoler la pauvre affligée.

AFFLUENCE. s. f. Concours et chute d'eaux, d'humeurs, etc. L'affluence des eaux qui provenaient de la fonte des neiges fit déborder la rivière. L'affluence des humeurs vers une partie détermine souvent des accidents graves.

Il se dit figurément d'Une grande abondance de choses, d'un grand concours de monde. Affluence de toutes sortes de biens. Grande affluence de peuple, ou simplement, Grande affluence. Cette pièce attire une grande affluence de spectateurs, une grande affluence. Il y a cette année affluence de marchandises à la foire, affluence de vaisseaux dans le port.

AFFLUENT, ENTE. adj. Il se dit Des rivières qui se jettent dans une autre. Le Rhin et les rivières affluentes.

Il s'emploie aussi substantivement, au masculin. La Seine et ses affluents. La Marne est un des affluents de la Seine.

AFFLUENT se dit, en Médecine, Des humeurs qui affluent, qui se portent en abondance vers quelque partie. Sang affluent. La sérosité, la salive affluente.

Il se dit, en Physique, d'Un fluide qui se porte dans un sens déterminé. La matière affluente.

AFFLUER. v. n. Couler vers. Il se dit proprement Des eaux qui se rendent dans un même canal, et dont la chute a lieu dans un même endroit. Plusieurs ruisseaux et plusieurs rivières affluent dans la Seine, dans le Rhône.

Il se dit aussi Des humeurs, dans un sens analogue. Il faut empêcher le sang d'affluer vers telle partie.

Il signifie figurément, Abonder, arriver en abondance. Toutes sortes de biens affluent dans cette maison. Les vivres affluaient dans le camp.

Il signifie encore figurément, Survenir en grand nombre. Les étrangers affluent à Paris.

AFFLUX. s. m. (On prononce Afflu.) T. de Médec. Action d'affluer, concours des liquides vers une partie. L'afflux du sang vers la tête.

AFFOLER. v. a. Rendre excessivement passionné. Il n'est guère usité que dans le langage familier et au participe. Il est affolé de sa femme. Il est affolé de sa maison.

Il s'emploie quelquefois avec le pronom personnel. S'affoler de quelqu'un, de quelque chose.

AFFOLÉ, ÉE. participe En termes de Marine, Aiguille affolée, se dit de L'aiguille d'une boussole lorsqu'elle est dérangée de sa direction naturelle vers le nord, soit par le voisinage du fer, soit par un orage violent, etc. On est quelquefois obligé d'aimanter de nouveau une aiguille affolée.

AFFORAGE. s. m. T. de Féodalité. Droit qui se payait à un seigneur pour la vente du vin.

AFFOUAGE. s. m. T. d'Eaux et Forêts. Droit de prendre du bois dans une forêt pour se chauffer.

AFFOURCHE. s. f. T. de Marine. On ne l'emploie que dans ces dénominations, Ancre d'affourche, câble d'affourche, Ancre, câble qui servent à affourcher un bâtiment.

AFFOURCHER. v. a. T. de Marine. Disposer deux ancres en les jetant à la mer, de manière que leurs câbles forment une espèce de fourche. Affourcher un bâtiment.

Il s'emploie aussi comme verbe pronominal et comme verbe neutre. Un vaisseau qui s'affourche ou qui affourche.

AFFOURCHÉ, ÉE. participe Vaisseau affourché sur ses ancres, ou simplement, Vaisseau affourché. Nous sommes affourchés.

AFFOURCHÉ se dit aussi, familièrement, D'un homme qui est à califourchon sur quelque chose, sur quelque bête de monture. Un paysan affourché sur son âne.

AFFRANCHIR. v. a. Rendre libre, déclarer libre. Affranchir un esclave.

Il signifie aussi, Décharger, exempter. Affranchir d'impôts. Ils s'étaient fait affranchir de la taille. Affranchir une ville de certaines charges.

Affranchir une lettre, un paquet, En payer le port au bureau d'où on les fait partir.

AFFRANCHIR signifie figurément, Tirer d'une sujétion, d'une dépendance. Le mariage affranchit de la puissance paternelle. Affranchir un peuple de la servitude, de la tyrannie, de la domination étrangère.

Il signifie aussi, Délivrer de quelque mal, de quelque peine. La mort nous affranchira des misères de ce monde. Votre présence m'affranchit de toute crainte, de toute inquiétude.

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.